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POLYGLOTTES


drinus, placées au-dessous, la version latine de ce texte grec, empruntée à l’édition de Flaminius Nobilius ; la version syriaque, accompagnée de sa traduction latine est dans le bas de cette page ; au recto, le haut de la page contient parallèlement le targum d’Onkelos selon l’édition de Bâle, sa version latine, le texte hébreu samaritain et sa version latine ; la version arabe et sa traduction latine occupent le bas de la page. Le t. n contient les livres historiques, de Josué à Esther. La disposition est à peu près la même que dans le 1. 1, sauf qu’au recto, il n’y a que le targum du pseudo-Jonathan pour les livres qui en sont dotés, avec sa traduction latine, et la version arabe (qui manque pour Esther). Le t. m renferme Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique, les grands et les petits prophètes. La disposition typographique varie suivant les livres. Sans entrer dans plus de détails, signalons seulement un texte nouveau : la version éthiopienne des Psaumes et du Cantique. Le t. iv débute par la Prière de Manassé, en grec et en latin, le IIIe livre d’Esdras (latin, grec, syriaque, avec traduction latine du grec et du syriaque), le IVe livre d’Esdras, en latin seulement. On trouve ensuite Tobie (le texte hébreu selon les deux éditions de Fage et de Sébastien Munster avec leurs traductions latines correspondantes, la Vulgate, le grec et la version syriaque). Pour Judith, les parties deutérocanoniques de Jérémie et de Daniel et les deux livres canoniques des Machabées, il n’y a que trois grands textes (latin, grec et syriaque) ; une version arabe est en plus pour la Sagesse, l’Ecclésiastique, Èaruch. Les passages deutérocanoniques d’Esther ne sont qu’en grec et en latin. Après les textes grec et syriaque de III Mach., on trouve la version arabe de II Mach. La seconde partie de ce t. iv contient les deux targums du Pentateuque, dits du pseudo-Jonathan et de Jérusalem, intercalés l’un dans l’autre et accompagnés de leurs traductions latines, la version persane des mêmes livres avec traduction latine. Le t. v est consacré au Nouveau Testament. Il contient superposés, au verso, le texte grec (édition Robert Estienne) avec la version latine interlinéaire d’Arias Montanus, les versions syriaque et éthiopienne avec leurs traductions latines, au recto, la Vulgate et les versions arabe et perse (celle-ci pour les Évangiles seulement), avec leurs traductions latines. Le t. vi sert d’Appendice et renferme des notes de divers auteurs et des recueils de variantes, avec l’Index de l’ouvrage entier. Le Lexicon heptaglotton de Castle, 2 in-f°, Londres, 1669, est souvent ajouté à la Polyglotte de Walton.

3. Valeur, — La Polyglotte de Londres est la plus complète et la meilleure qui ait été publiée. Elle est loin cependant d’être parfaite. Les Prolégomènes de Walton, qui ont été réédités à part, in-f°, Zurich, 1673, et par Dathe, Leipzig, 1777, ont été critiqués en plusieurs points par Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 481510. Cf. Réponse de Pierre Ambrun, ministre du saint Évangile, à l’Histoire critique du Vieux Testament, ibid., p. 46-48 ; Lettres choisies, Paris, 1730, t. ii, p. 275 ; t. iii, p. 122. Les éditeurs ont emprunté aux Polyglottes d’Anvers et de Paris la version interlinêaire de l’hébreu, le Pentateuque samaritain et sa version samaritaine, la version syriaque de l’Ancien Testament et la version arabe du Nouveau. Au lieu de rééditer ces versions, prises à la Polyglotte de Paris « par un larcin public », comme dit R. Simon, on aurait pu reproduire de meilleurs textes ou, au moins, revoir les traductions latines correspondantes, qui sont mal faites. Elle a, en progrés sur les précédentes, reproduit l’édition romaine des Septante, l’édition de l’Italique par Flaminius Nobilius et la Vulgate clémentine. Elle a produit aussi des textes nouveaux : un Psautier éthiopien, déjà imprimé à Cologne et à Rome, la

version éthiopienne du Cantique et du Nouveau Testament, publiée pour la première fois, et la version persane des Évangiles, tirée d’un manuscrit de Poco’cke. Les trois targums du Pentateuque étaient empruntés à l’édition de Buxtorf, et la version persane de ce livre à l’édition de Constantinople. Le texte grec du Nouveau Testament provenait de l’édition d’Estienne de 1550, dont le texte n’est modifié qu’en trois passages. Ed. Reuss, Bibliotheca N. T. grmci, p. 56. À la marge, on lit les variantes du codex, Aleœandrinus, recueillies par Huish. Les notes et les variantes, éditées dans l’appendice ont généralement peu de valeur. Gregory, Textkritik des N. T., t. ii, p. 941-942. Nonobstant ces défauts, la Polyglotte d’Angleterre reste un instrument très utile pour l’étude critique de la Bible.

III. Polyglottes partielles ou moins importantes faites aux xvie, xvii 8 et xviii c siècles. — 1° Le Psautier de Justiniani. — Bien qu’imprimé après le Nouveau Testament d’Alcala, il a été publié en 1516, avant la Polyglotte de Ximénès. Son éditeur, Augustin Justiniani, religieux dominicain et évêque de Nebbio, avait projeté la publication d’une polyglotte qu’il ne put exécuter. Il n’a donné que le psautier en cinq langues : Psalterium hebrteum, grsecum, arabicum et chaldaicum cum tribus latinis interpretationibus et glossis, in-f°, Gênes, 1516. Chaque page comprend quatre colonnes, qui contiennent, au verso, l’hébreu, sa traduction latine, la Vulgate et le texte grec, au recto, la version arabe, le targum, la version latine du targum et des scolies et remarques.

2° Le Psautier de Polhen. — Jean Polken, prévôt de la collégiale Saint-Georges de Cologne, a fait imprimer, en 1518, un Psautier en quatre langues : hébreu, grec, latin et éthiopien (qu’il appelle chaldéen). Cette version éthiopienne a été reproduite dans la Polyglotte de Londres.

3° Les deux Pentateuques polyglottes des Juifs de Constantinople. — En 1546, les Juifs de Constantinople firent imprimer le Pentateuque en plusieurs langues. Au milieu de la page se trouve le texte hébreu en gros caractères, il est accompagné d’un côté du targum d’Onkelos en caractères médiocres et de l’autre de la paraphrase persane. En dehors de ces trois colonnes, il y a en haut de la page la version arabe de Saadias Gaon, et au bas le commentaire de Rabbi Isaac Iarchi. Les textes arabe et persan sont imprimés en caractères hébreux. L’année suivante, 1547, parut dans la même ville un autre Pentateuque polyglotte avec la même disposition des textes. Le texte hébreu, qui est aussi au milieu, est aceompagné d’une traduction en grec vulgaire et d’une version espagnole ; ces deux traductions sont imprimées en caractères hébreux avec pointsvoyelles. Au haut de)a page, court le targum d’Onkelos et au bas, le commentaire de Jarchi.

4° Essais de Draconitès. — Jean Draconitès (14941566) avait entrepris une Biblia pentapla. Il n’en a publié que de courts fragments ou spécimens : les six premiers chapitres de la Genèse, in-f°, Wittemberg, 1563 ; les deux premiers Psaumes, ibid., 1563 ; les sept premiers chapitres d’Isaïe, Leipzig, 1563 ; les Proverbes, Wittenberg, 1564 ; Malachie, Leipzig, 1564 ; Joël, Wittemberg, 1565 ; Zacharie, ibid., 1565 ; Michée, ibid., 1565 T Ces textes étaient imprimés en cinq langues : hébreu, chaldéen, grec, latin, version allemande de Luther. Par une disposition bizarre, ces cinq textes sont superposés ligne par ligne. Les Septante, la Vulgate et la traduction allemande sont corrigés d’après l’hébreu. Les passages messianiques sont en encre rouge. Un commentaire est encore au-dessous de ces cinq lignes du texte, dont la suite est de la sorte maladroitement interrompue.

5° La Polyglotte de Bertram, ou de Heidelberg. — Un calviniste d’origine française, Corneille-Bonaventure Bertram, professeur d’hébreu à Genève (1566-1584), puis