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POISSON — POLICE


petits poissons. Matth., sv, 34. Ces poissons, salés ou sèches, faisaient partie des provisions de route dont se munissait ordinairement l’Israélite. — Après la résurrection, au cénacle, les Apôtres offrent à Notre-Seigneur un morceau de poisson rôti. Luc, xsiv, 42. À son tour, sur les bords du lac de Tibériade, le Sauveur a disposé

117. — Poisson, personnifiant Notre-Seigneur,

portant une corbeille de pains.

D’après Martigny, Dictionnaire, p. 291.

pour eux du poisson qui rôtit sur des charbons ardents. Joa., xxi, 9. — Les miracles de la multiplication des pains suggérèrent aux premiers chrétiens l’idée d’un symbole eucharistique qu’on trouve représenté dans les catacombes. C’est un poisson portant une corbeille de pains (Dg. 117). Voir Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 3e édit., p, 291. Cf. Marucchi, Élé' nients d’archéologie cln'étienne, Paris, 1900, t. ii, p. 170.

118. — Poisson de bronze, figure de Notre-Seigneur. D’après Martigny, Dictionnaire, p. 655.

A cause de son nom grec, le poisson devint lui-même le symbole du Christ. On observa de bonne heure que les cinq lettres du mot t%6jc fournissaient les initiales des cinq mots 'Ir, <roJî Xpto-ioç OsoO vî'o « ctwt^p, « JésusChrist, de Dieu Fils, Sauveur. » Des poissons de verre ou de métal étaient portés comme objets de piété, au moyen desquels les chrétiens se reconnaissaient entre eux. On gravait des poissons sur* des anneaux, sur

H9. — Ancre debout, figurant une croix, d’où descend une ligne

à laquelle est pris un poisson, image du chrétien.

D’après Martigny, Dictionnaire, p. 657.

l’ivoire, les pierres précieuses, etc. Parfois des inscriptions étaient tracées sur le poisson lui-même, pour accuser davantage sa signification. On lit sur un poisson de bronze (flg. 118) le mot CCOCAIC, « sauve », ce qui fait que l’ensemble constitue celle invocation : « Jesus-Cbrist, Fils de Dieu, Sauveur, sauve-nous, s Le poisson pris à l’hameçon (fig. 119) figure le chrétien converti par la prédication évangélique. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, p. 653-659.

H. Lesêtre.

2. POISSONS (PORTE DES) à Jérusalem. Voir Jérusalem, 2°, t. iii, col. 1364.

    1. POITRINE##

POITRINE (hébreu : fiazéh ; chaldéen : hddin ; Septante : arf^oç, <ttï)6vv un ; Vulgate : pectus, pectuscuZum),

partie antérieure du corps, située entre le ventre et le cou. — 1° Le mot hazéh n’est employé que pour désigner la poitrine des victimes offertes dans les sacrifices pacifiques. Cette poitrine était détachée, balancée devant le Seigneur et ensuite appartenait ordinairement aux prêtres. Exod., xxix, 26, 27 ; Lev., vii, 30, 31 ; ix, 20, 21 ; x, 1. — 2° Dans plusieurs passages, les versions prennent la poitrine pour désigner le ventre, Gen., i », 14, et surtout les organes du sentiment, tels que les concevaient les auteurs sacrés, le cœur, Judith, iii, 11, les reins, les entrailles, le sein, etc. La statue vue en songe par Nabuchodonosor avait la poitrine et les bras d’argent. Dan., ii, 32- Au moment de l’attentat d’Héliodore, les femmes de Jérusalem se couvrirent la poitrine d’un cilice, en signe de deuil. II Mach., iii, 19. Les sept anges de l’Apocalypse, xv, 6, portaient des ceintures d’or autour de la poitrine. — 3° Dans le deuil ou le repentir, on se frappe la poitrine. Nah., ii, 7 ; Luc, xviii, 13 ; xxiii, 48. Ce geste est naturel ; c’est la révélation publique de ce qui est caché au fond du cœur, douleur ou regret. Cf. S. Augustin, Serm., 67, t. xxxviii, col. 433. — À la dernière Cène, saint Jean reposa sa tête sur la poitrine de Jésus, Joa., XIII, 25 ; XXI, 20, ce qui marquait l’amour du Sauveur pour le disciple, et celui du disciple pour son divin Maître. H, Lesëtke.

    1. POIVRETTE COMMUNE##

POIVRETTE COMMUNE, nom vulgaire de la nigelle ou nielle cultivée, dont la graine servait de condiment dans l’Orient et qui était appelée gith en latin. Voir Gith, t. iii, col. 244.

POIX (hébreu : zéfe’f ; Septante : kIggoi ; Vulgate : . pix), substance résineuse ou bitumineuse, extraite des pins et des sapins. Celte substance est de la térébenthine qui se fond à chaud dans l’eau ; d’aspect jaunâtre, elle est grasse au toucher, tient aux mains et est imperméable à l’eau ; elle se ramollit seulement à la chaleur. — La corbeille de jonc dans laquelle Moïse fut exposé sur le Nil était enduite de bitume et de poix, pour que l’eau n’y pénétrât pas. Exod., ii, 3. — Dans sa prophétie contre Édom, Isaïe, xxxiv, 9, dit que les torrents de son territoire seront changés en poix et que la terre elle-même deviendra de la poix brûlante. Le prophète fait allusion à la configuration du pays qui, situé au sud-ouest de la mer Morte, a vu les éruptions de matières bitumineuses dans lesquelles ont péri Sodome et les villes coupables. Voir t. iii, col. 830. Les phénomènes qu’il prédit ne sont que des images du châtiment qui menace l’Idumée. — Celui qui touche de la poix souille sa main, à cause de la nature adhésive de cette substance ; de même, celui qui fréquente l’orgueilleux devient vicieux à son contact. Eccli., xiii, 1. — Pour augmenter la combustion de la fournaise babylonienne, on y jetait de la poix, matière résineuse qui activait le feu. Dan., iii, 46. Pour tuer le dragon qu’adoraient les Babylonie’ns, Daniel lui fit avaler des boulettes composées de poix, de graisse et de poils. Dan., xiv, 26. La graisse devait allécher l’animal, la poix, retenue par les poils, s’arrêter dans sa gorge et l'étouffer. C’est ce qui se produisit.

H. Lesêtre.

POLE Matthieu. Voir Poole.

    1. POLICE##

POLICE, institution chargée de maintenir l’ordre public. — 1° Police civile. — On a fort peu de renseignements sur ce sujet. Les choses devaient d’ailleurs se passer très simplement chez les Hébreux. La police rentrait naturellement dans les attributions des anciens, placés à la tête de chaque agglomération. Voir Anciens, 1. 1, col. 555-556. Dans les affaires criminelles, les parents, le lésé lui-même ou les témoins amenaient le coupable devant les juges. Voir Jugement, t. iii, col. 1844.