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POIREAU — POIS


Les Égyptiens n’ont jamais adoré les poireaux. Tout ce qu’il y a de vrai dans ce texte c’est que le poireau était cultivé dans les jardins. Il entrait fréquemment dans l’alimentation. E. Levesque.

POIRIER. C’est par ce mot que les Septante traduisent beka’im dans I Par., xiv, 14, Stiiov, et que la Vulgate rend le même terme hébreu, dans I Par., xiv, 14, et dans l’endroit parallèle, II Reg., v, 23, pyrus. Bien que le poirier, dont deux espèces sont indigènes, ait été connu et cultivé en Palestine, aucune raison ne permet cette identification. Les beka’im sont plutôt des mûriers. Voir t. iv, col. 1344.

POIS, légume cultivé en Palestine.

I. Description. — Le nom de pois a été attribué à plusieurs plantes annuelles de la famille des Légumineuses, tribu des Viciées, fournissant des graines alimentaires riches en fécule, sucre et gluten. Le genre Cicer se distingue aisément à ses gousses courtes et gonflées, renfermant chacune 2 graines bossuées et

-107.

Cicer Arietinum.

ridées, et surtout à ses feuilles formées de 6 à 8 paires de folioles, terminées par une foliole impaire, sans vrille. L’espèce principale est le C. Arietinum L. (lig. 107), vulgairement pois-chiche. Les vrais Pisum ODt de très larges stipules foliaires, plus développées même que les folioles, dont le nombre est réduit de 1 à 3 paires avec une vrille terminale et ramifiée. Les gousses longues et comprimées renferment des graines nombreuses. L’espèce cultivée communément dans les jardins sous le nom de petit pois est le P.. sativum L. (fig. 108) à fleurs blanches ou bleuâtres, et à graines rondes. Elle n’est, sans doute, pas distincte spécifiquement du P. arvense à corolle plus teintée, surtout sur les ailes qui sont d’un pourpre noir, et à graines anguleuses par compression réciproque. Cette dernière forme, plus robuste et aussi plus résistante aux froids, se cultive en pleins champs comme plante fourragère. À l’heure actuelle on ne connaît à l’état spontané ni l’une ni l’antre, mais seulement échappées des cultures. Aussi pense-t-on communément qu’elles sont dérivées de certains Pisum croissant dans les bois de la région méditerranéenne et de l’Asie centrale, et ayant pour type le P. eiatiusde Bieberstein. Les différences tirées de la dimension du pédoncule etdesgousses paraissent insignifiantes. Celles même de la graine légèrement granuleuse chez la plante des broussailles, tandis qu’elle est lisse dans les races cultivées, ne dépassent pas non plus la limite des variations provoquées artificiellement. Or c’est de temps immémorial que les pois sont

introduits dans la culture pour la nourriture de l’homme ou des animaux domestiques. F. Hy.

II. Exégèse. — Le pois se rencontre dans 1a Vulgate pour traduire le mot hébreu >bp, qdli, qui est répété une seconde fois dans II Reg., xvii, 28. Lorsque David arriva à Mahanaïm, on.vint lui offrir du froment, de l’orge, de la farine, et qâli (Seplante : à’Xttov ; Vulgate : polentam), « du grain grillé » ; puis des fèves, des lentilles, et qàlî (omis dans Septante ; Vulgate : frixum cicer), « des pois grillés ». Dans le premier cas, qâli est regardé généralement comme étant du grain grillé. On vient apporter à David du froment et de l’orge, c’est-à-dire des grains de ces deux céréales en nature, et aussi en farine et en grains grillés. Les grains grillés sont une nourriture très usitée dans les pays orientaux. W. Thomson, The Landand the Book, .in-S°, Londres, 1885, p. 648. Mais quand le mot qâli revient pour la seconde fois dans le même verset, certains auteurs pensent que c’est le fait d’une dislraction de copiste qui

108. - Pisum sativum.

l’aurait répété à tort : aussi les Septante n’ont rien en cet endroit. D’autres au contraire croient que cette répétition est justifiée. Après avoir offert à David des céréales en nature et préparées, on lui présente aussi des graines légumineuses en nature et grillées : « des fèves, des lentilles et des pois grillés. » Rabbi Isaîe cité par 0. Celsius, Hierobolamcon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 233 et aussi Rabbi Salomon, AbodaZarah, (.38, 2, admettent deux espècesde qâli, ou grain grillé, l’une faite de blé ou d’orge, l’autre de graines légumineuses. On aurait ainsi une explication suffisante de qâli dans le même verset. Pour J. Kitto, Cyclopcedia, in-8°, Edimbourg, 1864, t. ii, p. 607, qâli à la seconde fois, serait un mot différent du premier, mais par une ponctuation fautive, ramené à la même forme, et serait à rapprocher du sanscrit kallse, kullse, qui signifie graines de légumineuses, et spécialement pois, soit pois-chiche, soit pois gris et petit pois. Le pois qui était certainement cultivé en Palestine, serait ainsi mentionné à côté de la fève et de la lentille, et se serait nommé peut-être qalli. La conjecture est bien hasardée. OCelsius, Bierûbotanieon, t. a, p. 231-234, — Les pois étaient vraisemblablement compris dans les espèces diverses de têr’ônim, « graines légumineuses » dont se nourrissaient Daniel et ses trois compagnons à la cour de Mabuchodonosgr. — Quelques auteurs, comme Reynier, Economie des Arabes et des Juifs, p. 430,