Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée
489
490
POIL — POIREAU


le corps entier tous les trois jours. Hérodote, ii, 37. — 3° Des indications minutieuses sur l’examen des poils sont consignées dans la loi sur les lépreux. Le poil devenu tout blanc est un signe de contagion. Lev., xiii, 3, 10, 20, 25. Le poil devenu jaunâtre indique une autre espèce de mal. Lev., xiii, 30. Les poils noirs constituent au contraire un signe favorable. Lev., xiii, 37. On comprend que le liquide qui remplit le canal pileux et le colore soit lui-même altéré et décoloré dans le cas où la contagion a atteint le tissu épidermique. Le lépreux que l’on jugeait guéri devait raser tout son poil le premier et le septièmejour de sa purification légale. Lev., xiv, 8, 9. — 4° Pour faire périr le dragon vénéré des Babyloniens, Daniel lui fit avaler des boules composées de poix, de-graisse et de poils. L’animal dut étouffer à la suite d’une absorption si indigeste. Dan., xiv, 26. — Sur Is., vii, 20, voir Pied, col. 355.

H. Lesètee.

    1. POING##

POING (hébreu : ’egrôf ; Septante : nuy^ ; Vulgate : pugnus). main dont les doigts sont repliés en dedans, de manière à former une sorte de masse offensive ou défensive. — Celui qui frappait un autre avec le poing et le rendait malade, avait la charge de le faire soigner et de l’indemniser de son chômage. Exod., xxi, 18. Isaïe, lviii, 4, observe qu’un jeûne accompagné de querelles et de coups de poings ne saurait plaire à Dieu.

— Sur la coutume de se laver les mains « vy^, « avec le poing », voir Laver (se) les mains, t. iv, col. 137.

H. Lesêtre.
    1. POINTS-VOYELLES##

POINTS-VOYELLES, nom donné aux signes massorétiques marquant les voyelles dans les Bibles hébraïques qu’on appelle pour cette raison ponctuées. Leur nom provient de ce que ces signes sont des points ou des petits traits. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 467, pour leur forme et leur valeur ; col. 504, pour leur origine. "Voir aussi Ponctuation.

    1. POIREAU##

POIREAU (hébreu : hâfir ; Septante : itpâaa ; Vulgate : porri), un des légumes appréciés des Israélites.

I. Description. — Diverses espèces i’Allium sont cultivées comme condiment à cause de leur saveur acre, mais agréable ; d’autres chez qui l’arôme est moins pénétrant comptent parmi les herbes potagères, ainsi l’Oignon. Voir t. iv, col. 1762. C’est aussi le cas du Poireau, A. Porriim, L. (iig. 106). Dans la nombreuse série des aulx, cette espèce se distingue par son bulbe simple et allongé et surtout par ses feuilles planes, jamais creuses, garnissant dans sa moitié inférieure la tige épaisse et cylindrique, qui peut atteindre la taille d’un mètre au moment de la floraison. L’inflorescence globuleuse très

. ample naît d’une spathe herbacée terminée par une pointe 4 fois plus longue qu’elle. Les pièces du périanthe, de couleur blanchâtre ou carnée, sont rapprochées en cloche d’où font saillie les étamines au nombre de 6 ; les 3 filets inférieurs portent de chaque côté une longue pointe stipulaire dépassant au début les anthères rougeâtres. Le style reste inclus ; la capsule trigone-arrondie s’ouvre en 3 valves à la maturité, pour laisser échapper les nombreuses graines noires aplaties, ridées.

On ne connaît pas la plante à l’état sauvage, mais Vilmorin regarde comme très probable son origine dérivée de I’Allium Ampeloprasum, vulgairement appelé Ail d’Orient, qui croît spontanément dans la région méditerranéenne, et n’en diffère guère que par la production de caïeux abondants, la brièveté et la caducité de la spathe, enfin par la substitution fréquente de bulbilles aux graines. F. Hy.

II. Exégèse. —A s’en tenir à la signification ordinaire de b, â ?ir on n’entendrait par ce mot que l’herbe, le gazon. Mais dans Num., xi, 5, ce terme semble bien désigner une plante particulière, une herbe potagère, comme les oignons et les aulx près desquels elle figure.

Il nous souvient, disent les Israélites au désert, des

poissons que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres, des melons, héfyafir, des oignons et des aulx. » Ici toutes les versions, les Septante, la Vulgate, le syriaque, le chaldéen, l’arabe, le samaritain, toutes ont traduit Aayir par poireau. Comme les hébreux désignaient par le terme très général yéréq, verdure, les légumes verts, ils pouvaient également appeler du nom d’herbe verte, }ia}ir, le poireau, sa couleur verte lui méritant bien cette dénomination. Cependant en lisant ce verset du livre des Nombres on peut être étonné de voir après haqqiSSuim, les concombres, et’âbattifrim les melons, et avant besalim les oignons et sûmîm les aulx, le mot hidçir mis au singulier. Sans doute ce pourrait être un collectif. Mais ne pourrait-on avancer une

106. — AUium porrum.

conjecture ? -|>ïn, hâfîr, ne serait-il pas une faute de copiste pour n>sn, hêsîm ? (Dans l’ancienne écriture surtout le m et le r, rapidement écrits, peuvent avoir une grande ressemblance.) jÇTéjîm serait le pluriel de hés, nom emprunté aux Égyptiens pour désigner le poireau, qui se dit en effet arasi, hedji, en copte et qui

rappelle l’hiéroglyphe S ^"ï T, hedj, hets. Le nom des

oignons bé$él, be$dlim, n’est-il pas déjà un mot égyptien, badjar, avec la même lettre hébraïque ï, ?, pour rendre le ctj égyptien ? T. iv, col. 1765.’Abatlihim, les melons ou pastèques, dans le même texte est aussi un nom d’origine égyptienne. T. iv, col. 951. La faute d’un copiste, introduisant au lieu de ha$im, nom d’origine égyptienne, un nom hébreu hasîr bien connu, aurai été l’origine de la leçoa actuelle du texte hébreu.

Le poireau était très apprécié, et il l’est encore en Egypte et en Palestine. On connaît la satire de Juvénal, xv, 9, sur les Égyptiens :

Porrum et cèpe nefas violare, ac frangere morsu. O sasctas gentes, quibus hœc nascuntur in hortis Numina !