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PLUME — POÊLE

continuer la métaphore, la Vulgate fait venir le verbe suivant nâjo’de nus, « fleurir », et traduit : « Donnez une fleur à Moab, car il sortira florissant, » ce qui concorde peu avec le vers suivant. En réalité, nâso’vient de nâsâ’, « voler », etyiya ici le sens déplume. Jérémie semble s’inspirer d’un passage d’Isaïe, xvi, 2, également contre Moab :

Comme des ofseaux fugitifs,

Comme une nichée que l’on disperse,

Telles seront les filles de Moab.

Voir Aile, t. i, col. 311. — Ézéchiel, xvii, 3, 7, représente le roi de Babylone comme un grand aigle, « couvert d’un plumage, nosâh, aux couleurs variées, » et, le roi d’Egypte comme un aigle aux « nombreuses plumes ». Dans ces deux passages, les Septante traduisent par ovules, « serres ». Ici le sens du mot nôsah-, correspondant à l’assyrien nâsu, n’est point douteux. Dans Job, xxxix, 13, il est dit que l’aile de l’autruche n’est ni (celle de) la cigogne, ni nosâh, « la plume » qui vole. Les Septante reproduisent le mot sans le traduire : véa-oo. La Vulgate traduit par « épervler », en faisant probablement venir nosâh du miphal nissâh, « se

disputer », d’où oiseau de proie.

H. Lesêtre.

2. PLUME À ÉCRIRE. Voir CA.LAMK, t. ii, col. 50.

    1. PLUVIER##

PLUVIER (Septante : x « pao"p « > ;  ; Vulgate : charadrion, charadrius), oiseau de l’ordre des échassiers, à bec long et renflé à l’extrémité, habitant le voisinage des eaux et se nourrissant d’insectes aquatiques et d’annélides. Les pluviers vivent en troupes et voyagent ensemble quand ils émigrent d’Afrique usque dans le nord de l’Europe (fig. 100). Ils sont nombreux dans la

100. — Le pluvier.

Basse Egypte. — Les Septante et la Vulgate, Lev, , xi, 19 ; Deut., xiv, 18, traduisent par « pluvier » le mot’ândfâh, qni désigne beaucoup plus probablement le héron. Voir Héron, t. iii, col. 654. Les pluviers ne sont pas nommés parmi les échassiers qui fréquentent les bords des lacs palestiniens. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 526, 543. Le législateur hébreu n’a donc

pas eu à s’occuper d’eux.

H. Lesêtre.
    1. POCOCKE Edward##

POCOCKE Edward, théologien anglican, l’un des plus célèbres orientalistes de la Grande Bretagne, né le 8 novembre 1604 à Oxford, mort dans cette ville le 10 septembre 1691. Après avoir fait ses études dans sa ville natale, où il étudia surtout les langues orientales et reçut les ordres anglicans, il fut nommé, en 1630, chapelain de la factorerie anglaise à Alep et y séjourna

six ans. En 1636, Land, archevêque de Cantorbéry, fonda en sa faveur une chaire d’arabe à l’université d’Oxford. Il ne put professer qu’en 1647, après de nombreuses difficultés. Pocock se servit de ses études orientales principalement pour l’intelligence des Écritures. Il fut un des principaux collaborateurs de la Polyglotte deWalton.En 1655, il publia, in-4°, à Oxford, sa Porta Mosis, contenant six discours arabes, imprimés en caractères hébreux, des commentaires de Moïse Maimonide sur laMischna, avec une traduction anglaise et des notes. Ce fut le premier ouvrage publié par la presse hébraïque d’Oxford. Outre plusieurs autres publications orientales, on lui doit Commentary on the Prophéties of Micah and Malachi, 1677 ; Horea, 1685 ; Joël, 1691. Ces divers ouvrages ont été réunis dans ses Theological Works, 2 ih-8°, Londres, 1740, en tête desquelles on trouve une biographie de l’auteur. Voir W. Orme, Bibliotheca biblica, 1824, p. 352 ; S. Lee, Oictionary of national Biography, t. xlvi, 1896, p. 7-12.

    1. PODAGRE##

PODAGRE, maladie de la goutte, affectant spécialement les pieds. — La goutte est une maladie qui envahit l’organisme entier et se présentée l’état tantôt aigu et tantôt chronique. Elle se déclare d’ordinaire entre 25 et 55 ans et atteint plus souvent les hommes que les femmes. Ses causes les plus fréquentes sont les excès de table, la vie molle et sédentaire, le défaut d’exercice, quelquefois l’impression d’un froid humide, la suppression de la transpiration, etc. La goutte se manifeste par une douleur subite et très vive au gros orteil, ou plus rarement au cou de pied, au genou, à la main. La douleur augmente et finit par devenir intolérable. L’accès dure plusieurs jours et se renouvelle à intervalles irréguliers ; puis, les périodes de souffrance se multiplient et se prolongent ; des nodosités et des concrétions d’urates et de phosphates calcaires se forment dans les articulations et en rendent les mouvements difficiles ou même impossibles. On appelle podagre la goutte qui s’attaque aux pieds, chiragre celle qui atteint les mains, etc. La goutte se traite surtout par des soins hygiéniques, exercice, sobriété, régularité de vie, frictions, séjour dans les climats chaudset secs, etc. — Il est racontédu roi Asa que hàlâh’ét-raglâv, È7rov, e<7£ toùj TtôSaç oûtoî, doluit pedes, III Reg., xv, 23 ; yéhélé’beraglâv, èu.aXaxi<rây] toùç TiôSaç, cegrotavit dolore pedum. II Par., xvi, 12. Il fut malade des pieds, et, suivant ce qu’ajoute ce dernier texte, il en arriva à éprouver de grandes souffrances. Le mal se déclara la trente-neuvième année du règne d’Asa ; il dura par conséquent de deux à trois ans, puisque le roi mourut la quarante et unième année. II Par., xvi, 12, 13. Le texte sacré ajoute qu’au lieu de chercher Jéhovah, sans doute pour en obtenir sa guérison, il s’adressa aux médecins. Ceux-ci n’arrivèrent ni à le guérir ni à le soulager beaucoup. On s’accorde généralement à reconnaître la goutte dans la maladie si succinctement décrite ; sa localisation, les souffrances qu’elle occasionna, son prolongement sont des caractères propres à la goutte. Il est probable qu’à un moment elle remonta jusqu’à un organe essentiel, le cœur ou le cerveau, et entraîna ainsi la mort. L’ancienne médecine ne possédait pas de spécifiques sérieux contre ce mal. Lucien, Tragopodagra, 173, indique comme remède contre la podagre un exorcisme fait par un Juif. — Il y a peut-être, dans plusieurs autres textes, quelque allusion à la goutte qui paralyse les genoux, Job, IV, 4, et à celle qui atteint à la fois les genoux et les mains. Eccli., xxv, 32 ; Is., xxxv, 3 ; Heb., xii, 12. — Cf. W. Ebstein, Die Medizin im Alten Testament, Stuttgart, 1901, p. 148.

H. Lesêtre.
    1. POÊLE##

POÊLE (hébreu : maliâbaf, masrêf ; Septante : T)JYavov> Vulgate : sartago), instrument qui sert à faire