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PLÉIADES — PLEUREUSES

qu’il s’agit d’un groupe d'étoiles, et, d’après les anciennes versions, ce groupe n’est autre que celui des Pléiades. L’Iliade, xviii, 486, signale également ce groupe parmi les constellations les plus remarquables. Deux autres passages bibliques mentionnent kimâh parmi les œuvres importantes du Créateur. Dans le premier, Job, ix, 9, les Septante traduisent par Pléiades et la Vulgate par Hyades ; dans le second, Amos, v, 8, les Septante rendent le mot par navra, « foutes choses s, et la Vulgate par Arcturus. Voir Arcturus,

t. i, col. 937.

H. Lesêtre.
    1. PLEURANTS##

PLEURANTS (LIEU DES), Locus Flentium, dans la Vulgate, Jud., ii, 1, 5. Voir Bokim, t. i, col. 1843.

    1. PLEUREUSES##

PLEUREUSES (hébreu : meqônenô(, de qin, au pilel qénên, n chanter des chants lugubres » ; Septante :

95. — Pleureuses égyptiennes dans le cortège funèbre. D’après Wilkinson, Manners and Custons, t. iii, pi. lxvi.

8pï)voûnai ; Vulgate : latnentatrices), femmes qui poussaient des cris lugubres dans les funérailles. — Chez

l’extrême du désespoir, mais les parents et les amis ne craignaient pas de se donner en spectacle, ni de troubler l’indifférence des passants par l’intempérance de leur deuil. » Maspero, Histoire ancienne, t. ii, 1897, p. 511. Cf. Lectures historiques, Paris, 1890, p. 144152. Les pleureuses accompagnaient le convoi funèbre (flg. 95), en poussant des exclamations pour répondre à celles de la parenté : « À l’occident, demeure d’Osiris, à l’occident, toi, le meilleur des hommes ! » Sur le Nil, elles montaient dans une barque et y continuaient leurs gestes éplorés et leurs cris de douleur (flg. 96). Enfin, à la tombe même, elles faisaient au mort les adieux suprêmes : « Plaintes ! plaintes ! Faites, faites des lamentations sans cesse, aussi haut que vous le pouvez ! voyageur excellent, qui chemines vers la terre d'éternité, tu nous as été arraché ! toi qui avais tant de monde autour de toi, te voici dans la terre qui impose l’isolement ! » Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 516, 518. Voir t. ii, fig. 705, col. 2417 ; t. iv, fig. 459, col. 1749 ; Funérailles, t. ii, col. 2416-2420. — La mode de ces bruyantes démonstrations ne s’est point perdue. Chez les Arabes, quand quelqu’un est mort, « les femmes crient de toutes leurs forces, s'égratignant les bras, les mains et le visage, arrachant leurs cheveux et se prosternant de temps en temps, comme si elles étaient pâmées de douleur. » De la Roque, Voyage dans la Palestine, Amsterdam, 1718, p. 260. En Palestine, aux enterrements des musulmans actuels, on voit en tête du cortège « une troupe de gamins affublés ou plutôt déguenillés à l’orientale, guidés par un gamin chef qui n’arrive jamais à les faire mettre en rang, ni à leur faire comprendre la mesure de la cantilène criarde qu’ils ont mission de chanter… La marche est fermée par une troupe de femmes enveloppées de longues robes et drapées de manteaux de toile indigo ; elles poussent, en signe de douleur, de petits cris stridents ; chacune tient à la main un mouchoir de couleur sombre qu’elle tortille avec toute espèce de contorsions et agite dans

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96. — Pleureuses égyptiennes sur la barque funéraire. D’après Wilkinson, Ibid., pi. Lxvii.

les Orientaux, la douleur a toujours été fort démonstrative. En Egypte, par exemple, « les enterrements n'étaient pas, comme chez nous, de ces processions muettes où la douleur se trahit à peine par quelques larmes furtives ; il leur fallait du bruit, des sanglots, des gestes désordonnés. Non seulement on louait des pleureuses à gages qui s’arrachaient les cheveux, chantaient des complaintes et simulaient par métier

la direction du corps, comme si elle voulait l’asperger des larmes que le tissu est censé avoir essuyées. Ce sont des pleureuses de profession, louées pour la circonstance ». Chauvet-Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1890, p. 165-166. — Les pleureuses n'étaient pas inconnues chez les anciens Israélites. On s’y lamentait sur les morts. III Reg., xiii, 30. Voir Deuil, t. ii, col. 1397. Les chanteurs et les chanteuses firent entendre leurs