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PLAT — PLATANE


a le fond plat et est muni de bords plus ou moins élevés. Il ne sert pas ordinairement à la cuisson ; celle-ci se fait au four ou dans des marmites. Voir Chaudière, t. ii, col. 628. — 1° Afin d’assainir des eaux, Elisée y jeta du sel qu’on lui avait apporté dans un plat neuf, ùSpurxr, , « vase à eau », vas. IV Reg., ii, 20. — Pourdonnerune idée des malheurs que l’impiété de Manassé attirera sur Jérusalem, le Seigneur dit qu’il nettoiera la ville comme le plat qu’on nettoie et qu’on retourne ensuite, c’est-à-dire qu’il y fera place nette et bouleversera tout de fond en comble. IV Reg., xxi, 43. Les versions appellent ici le plat âXetéauTpoç, « vase d’albâtre », tabulas, « tablettes », plateaux. — Sous Josias, on fit cuire les victimes de la Pâque dans des chaudrons et des plats, ollœ. II Par., xxxv, 13. — Il est dit du paresseux qu’il plonge la main dans le plat et ensuite a de la peine à la ramener jusqu’à sa bouche. Prov., xix, 24 ; xxvi, 15. Les versions, qui n’ont compris nulle part le sens du mot sallafyat, le traduisent ici par « sein » et « aisselle ». — 2° Notre-Seigneur reproche aux scribes et aux pharisiens de nettoyer le dehors de la coupe et du plat en laissant à l’intérieur la rapine et l’intempérance. Matth., xxiii, 25, 26 ; Luc, si, 39. Le Tu’vaÇ, dont parle ici saint Luc, était originairement une planche ; le nom est passé successivement au plateau de bois, puis au plat de terre ou de métal. — Judas met la main au plat en même temps que le Sauveur, c’est-à-dire, comme l’indique le contexte, prend part au même repas que lui. Matth., xxvi, 23 ; Marc, xiv, 20. Le catinus de la Vulgate était un

92. — Le sacro catino.

D’après Ricta, Dictionnaire des antiquités, p. 128.

plat assez profond dans lequel on servait des légumes, de la volaille et du poisson. Cf. Horace, Sat., i, vi, 115 ; II, ii, 39 ; w, 17. On conserve à Gènes, dans le trésor de la cathédrale, le sacro calino (fig. 92), vase précieux apporté de Césarée de Palestine en 1101, qu’on dit avoir servi à Notre-Seigneur pendant la dernière Cène et à Josèphe d’Arimathie pour recueillir le sang des blessures du Sauveur. lombé au pouvoir des Génois, après la première croisade, il fut prodigieusement célèbre au moyen âge sous le nom de Saint-Graal. On le croyait en émeraude ; mais il fut brisé quand Napoléon I" le fit transportera Paris, et l’on reconnut qu’il n’était qu’en pâte de verre orientale ancienne. Ses faibles dimensions ne permettent pas de croire qu’il ait jamais pu servir de plat dans un festin pascal. Cf. A. de Laborde, Notice des émaux, bijoux, etc., conservés au

Louvre, Paris, 1853, p. 333.

H. Lesêtre.
    1. PLATANE##

PLATANE (hébreu : ’armôn ; Septante : Trt.àTotvo ; , Gen., xxx, 37, et iXitr), Ezech., XXI, 8 ; Vulgate : platanus), un des grands arbres de Palestine.

I. Description. — Les arbres de cette famille se rapportent à un genre unique et même, selon Spach, à une seule espèce, ce qui est incontestable au moins pour l’ancien monde. Par ailleurs leur structure est si spéciale qu’ils ne peuvent être confondus avec aucun autre type végétal, et que leurs affinités même restent douteuses. Les fleurs petites et unisexuées sont groupées en capitules monoïques, globuleux et espacés sur de longs pédoncules terminaux et pendants. Les étamines, comme les pistils, y sont entremêlés de poils écailleux considérés comme des bractées t des périanthes rudimentaires et des organes sexuels avortés. Chaque fruit isolé est un achaine claviforme, avec style terminal persistant, et entouré à sa base de poils raides articulés.

Le Platanus orîentalis, de Linné (fig. 93), d’origine méditerranéenne et surtout asiatique, a été répandu par la culture dans toutes les régions tempérées 1, parce qu’il supporte des froids très rigoureux, et prospère également sous les climats chauds, surtout au voisinage des eaux. Il devient alors un arbre dé première grandeur, à cime large et régulière, donnant un ombrage très épais et ainsi très propre à orner les places publiques. Ses larges feuilles alternes et paliiiatilobées sont munies de stipules concrescentes en forme de manchette, et la base de leur pétiole se dilate en une poche qui protège le bourgeon axillaire. Il se distingue surtout de tous les autres arbres d’avenue par l’exfoliation de ses couches corticales externes, qui tombent par grandes loques, laissant le tronc lisse et nu. Roissier dit bien que le vrai platane d’Orient

93. — Platanus orientalis.

aurait son écorce persistante et rugueuse (Flora orientalis, t. iv, p. 1162), mais c’est sans doute une manière un peu exagérée d’exprimer la différence entre les écailles petites, alignées longitudinalement et plus longtemps persistantes du type Platanus orientalis, et les larges plaques irrégulières, promptement caduques, de sa variété acerifolia, de beaucoup la plus répandue, et qui se distingue en outre par ses feuilles à lobes moins profonds. Cette même variété acerifolia a plus souvent encore été confondue avec le type américain des platanes, Platanus occidentalis L., qui a le limbe foliaire superficiellement lobé, plus large que long, avec un duvet persistant plus longtemps sur les nervures de la page inférieure, et un seul capitule fructifère pendant à l’extrémité de chaque pédoncule. F. Hy.

II. Exégèse. — Varniôn est mentionné deux fois dans le texte hébreu de l’Ancien Testament. Dans Gen., xxx, 37, nous voyons Jacob prendre des baguettes de peuplier, d’amandier et à."armôn, y peler des. bandes blanches et les placer ainsi en face des brebis qui venaient s’abreuver. Dans Ézéchiel, xxxi, 8, Assur est comparé à un cèdre du Liban dont les rameaux sont si puissants qu’ils égalent des cyprès et des’armôn. L’étymologie Çarman, « dépouiller », ’armôn, l’arbre qui se dépouille de son écorce), la place que