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ce mot par rceSiov. Gen., xi, 2 ; .los., xi, 8, 17 ; xii, 7 ; Ezech., iii, 22, 23, etc. La "Vulgate le rend par campus, Gen., xi, 2 ; Jos., xii, 7 ; II Par., xxxv, 22 ; Is., xli, 18 ; lxiii, 14, etc. ; campestris [terra], Dent., xi, 11 ; planities, Jos., xi, 17 ; vise planée, la., xl, 4. Il est employé dans un sens indéterminé Gen., xi, 2 ; Ps. cm (hébreu, crv), -6 ; Is., xl, 4 ; xii, 18 ; lxiii, 14 ; Ezech., iii, 22, 23, vin, 4 ; xxxvii, 1, 2. Ajouté à des noms propres, il désigne les plaines suivantes :

1. La plaine de. Jéricho (hébreu : biq’af Ierêhô), partie, de la vallée du Jourdain qui s'étend aux environs de Jéricho. Deut., xxxiv, 3.

2. La plaine de Masphé (hébreu : biq’at Mispék), Jos., xi, 8, territoire appelé « terre de Maspha » au it. 3 du même chapitre, ou région située au pied de l’Hermon. Voir Maspha 2, col. 834.

3. La plaine du Liban (hébreu : biq’at hal-Lebdnôn), Jos., xr, 17 ; xii, 7, est, non pas la Cœlésyrie, mais plutôt la plaine qui se trouve au sud et au sud-ouest de Banias, « sous l’Hermon. » "Voir Baalgad, t. i, col. 1336.

4. La plaine de Mageddo (hébreu : biq’at Megiddô, II Par., xxxv, 22 ; biq’af Megiddôn, Zach., xii, 11) n’est autre que la plaine d’Esdrelon ou de Jezraël, entre les monts de Samarie au sud et ceux de Galilée au nord. Voir Mageddo 3, col. 560.

5. La plaine d’Ono (hébreu : biq’at 'Ônô), II Esd., vi, 2, dans laquelle était situé le village d’Ono, aujour ; d’hui Kefr 'Ana, au sud-est de Jaffa. Voir Ono 2, col. 1821.

6. La plaine d’Aven (hébreu : biq’af 'Âvèn ; Septante : toSïov t Qv ; Vulgate : campus idoli, « la plaine de l’idole » ), Am., i, 5, serait, d’après un certain nombre d’auteurs, la plaine de Cœlésyrie, ce qui n’a rien de sûr. Voir Aven, t. i, col. 1286.

7. La plaine de Dura (hébreu : biq’at Dura'), Ban., iii, 1, aux environs de Babylone. Voir Dura, t. ii, col. 1517.

ty Kikkar. Ce mot, qui signifie « rond, cercle, » et par extension, « district, » est plusieurs fois appliqué à la plaine du Jourdain. Il désigne, en particulier, l’oasis fertile qui existait autrefois près de la partie inférieure du fleuve et où florissaient les villes de la plaine. On trouve ainsi les expressions : kikkar hayYardên ; Septante : rj rcepfywpoç TO y 'lopSâvov ; Vulgate : regio Jordanis, Gen., xiii, 10, 11, etc., ou simplement kak-kikkar, Gen., xix, 17, 25, 28, 29. Cf. Matth., iii, 5. Voir Jourdain, t. iii, col. 1712.

3° 'Ardbâh, avec l’article défini, hâ 'Arâbâh, dont l’idée générale est celle de « région déserte, stérile ». C’est une des expressions caractéristiques que l'Écriture emploie pour désigner dans son ensemble la plaine ou dépression remarquable qui s'étend des pentes méridionales de l’Hermon au golfe d’Akabah. Voir Arabah, t. i, col. 820. Le pluriel 'Arbôt, souvent uni à Mô'âb, Num., xxii, 1 ; xxvi, 3, 63 ; xxxi, 12, etc., et à Yerîhô, « Jéricho », Jos., iv, 13 ; v, 10 ; IV Reg., xxv, 5, etc., il indique la partie de la plaine du Jourdain qui, au nord de la mer Morte, se développe sur les deux rives du fleuve, à l’ouest aux environs de Jéricho, à l’est dans le Ghôr es-$eisbân, jusqu’aux premières hauteurs de Moab. Voir Moab, La plaine inférieure, col. 1148.

4° Mîsôr, plus souvent avec l’article, ham-Mîsôr. Ce mot, de la racine ydSar, « être droit », est appliqué au plateau de Moab, Deut., iii, 10 ; iv, 43 ; Jos., xiii, 9, etc., par contraste avec les inégalités de la partie occidentale de la même contrée et les montagnes de Galaad au nord. Voir Misor 1, col. 1132.

5° Sefêldh, haf-aefêlâh : Cette expression, qui signifie « : le pays bas », désigne là partie de la plaine côtiére qui s'étend entre les montagnes de Juda et la Méditerranée, et dont les Philistins formèrent leur territoire.

Les Septante la rendent ordinairement par neStov, Deut, , i, 7 ; Jos., xi, 2, xii, 8 ; r toSwi r-pij, Jos., x, 40 ; xi, 16, etc. la Vulgate, par campestris, campestria, Jos., x, 40 ; xv, 33 ; Jud., i, 9, etc. ; planities, Jos. r xi, 16, etc. Voir Séphêlah. La partie supérieure de cette plaine, celle qui va de Jaffa au Carmel, porte le nom de baron. Voir Saron.

6° On trouve dans saint Luc, vi, 17, à propos du lieu où Notre-Seigneur prononça le discours sur les Béatitudes, l’expression tôjio ; jieStvôç, « plateau » ; Vulgate : locus campestris. Voir Béatitudes (Mont des), 1. 1, col. 1528.

On voit que chacun des mots hébreux dont nous venons de parler a, par lui-même, une signification distincte. C’est ainsi que les environs de Jéricho, suivant les divers points de vue sous lesquels on les contemple, sont dits faire partie du kikkar, de la biq'âh ou des 'arabôf. Mais le misôr ne saurait, être appelé une biq'âh, ni la biq’dh une 'ârâbàh. De même encore le misôr moabite était tout à fait distinct des 'arbôt Mô'âb. Ce mot mîsôr est en définitive, étymologiquement, celui qui correspond le mieux à celui de « plaine ». — Voir Vallées. Sur le sens et la distinction des différents mots employés pour « plaines » et « vallées », cf. Stanley, Sinai and Palestine, Londres,

1866, Appendix, p. 481-489.

A. Legendre.
    1. PLAISIR##

PLAISIR (hébreu : 'édndh, 'êdén, 'onég, Hmfyâh, fa'ânug', Septante : ffBovrjjE^Tpyç-r^cx, £>9po<T>vq, tp’jçtj", Vulgate : voluptas, delicise, luxuria), satisfaction plus ou moins vive que l’on éprouve à jouir des biens de ce monde.

1° Plaisirs permis. — Dieu a attaché le plaisir à l’accomplissement de certains devoirs, comme ceux de ta vie conjugale, Gen., xviii, 12 ; Cant., vit, 7, du travail, Eccle., ii, 10, de l’observation du sabbat, Is., lviii, 13, de la fidélité à son service, Ps. xxxvi (xxxv), 9, de la célébration des fêtes. II Par., xxx, 23 ; II Esd., viii, 12 ; xii, 27, etc. La jouissance des biens de la vie cause un plaisir légitime. II Esd., ix, 25. L’Ecclésiaste, ii, 1, 8, 24, 25 ; v, 18, a usé de tous les plaisirs en pensant qu’ils lui venaient de Dieu. Certains plaisirs se trouvent surtout auprès des rois. II Reg., i, 24 ; Luc, vii, 25, et, d’après les versions, II Par., x, 10. Ces plaisirs présentent cependant des inconvénients. À (es aimer trop, on tombe dans l’indigence. Prov., xxi, 17. Il ne sied pas à l’insensé de s’y livrer, Prov., xix, 10, sans doute parce qu’il ne saura pas se modérer. Un moment d’affliction les fait vite oublier. Èccli., xi, 29. L’avare, qui s’est privé, laisse ses biens à d’autres, qui vivront dans les délices. Eccli., xiv, 4. — La veuve chrétienne qui vit dans les plaisirs, est morte, bien qu’elle paraisse vivante, I Tim., v, 6, l’usage immodéré du plaisir, même légitime, ne convenant pas à son état. Voir Joie, t. iii, col. 1597.

2° Plaisirs coupables. — Les impies cherchent partout le plaisir et s’y livrent sans retenue. Sap., ii, 6-9 ; Luc, xv, 13 ; I Cor., xv, 32 ; I Pet., iv, 3, 4. À Babylone, châtiée par Dieu, les chiens sauvages devaient hurler dans les « maisons de plaisir ». Is., xiii, 22. Pendant la persécution d’Antiochus Épiphane, le Temple était devenu un lieu de plaisirs infâmes. II Mach, , VI, 4. Les riches vivent sur la terre dans les délices et les festins, comme la victime qui se repaît le jour où l’on doit l'égorger. Jacob., v, 5. Saint Pierre accuse les faux. docteurs de passer toutes les journées dans les délices et, par leurs théories pompeuses et vides, d’attirer les nouveaux convertis dans les convoitises de la chair. II Pet., ii, 13, 18. Saint Paul signala également ces mêmes faux docteurs, « amis des voluptés plus que de Dieu. » II Tim., iii, 4. Les fidèles de Jésus-Christ, autrefois « esclaves de toutes sortes de convoitises et : de jouissances », ont su y renoncer pour devenir héritiers de la vie éternelle. Tit., iii, 3, 7. Car Notre-Seigneur a