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PLAGE D’HONNEUR

PLAIDEUR

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Luc, xxii, 24-30. En leur lavant les pieds lui-même, Notre-Seigneur leur montra en quoi consisteraient les dignités dans son royaume. Joa., xiii, 4, 5, 13-17. — Sur la place occupée par les convives à l'époque évangélique, voir Lit, t. iv, col. 290-291.

H. Lesêire.

    1. PLACE PUBLIQUE##

PLACE PUBLIQUE (hébreu : hàs, « . le dehors », refyob, « ce qui est large », Sûq, « là où-l’on court » ; Septante : TcÀixteia, nXâxoç, âfopà j Vulgate : platea, forum), espace découvert, à proximité des habitations. — Dans les villes d’Orient, il n’y avait pas de places proprement dites comme dans les nôtres. Les maisons étaient resserrées les unes près des autres, les rues étroites, souvent tortueuses et encombrées. On se gardait d’y ménager des emplacements vides, où l’on n’aurait pu s’abriter contre le soleil et qui, dans les villes entourées de murs, auraient rendu l’enceinte plus étendue et plus difficile à défendre. Les places n'étaient ordinairement que l’espace maintenu libre à l’entrée des villes ou des villages. De là les noms qui leur sont donnés ; ce sont des endroits en dehors de l’agglomération, ils sont larges, on peut y courir, ce qui n'était pas possible dans les rues. Les places étaient les lieux naturellement indiqués pour servir à toutes les manifestations de la vie publique. La Sainte Écriture y fait assez souvent allusion.

1° Quand des étrangers arrivaient, ils se tenaient sur la place, jusqu'à ce que quelqu’un leur offrît l’hospitalité. Jud., xix, 16, 17, 20. Parfois, ils préféraient s’y établir pour passer la nuit. Gen., xix, 2. Comme la place était le lieu de passage de tous les arrivants et de tous les sortants, on y cherchait ceux qu’on voulait rencontrer, Cant., iii, 2 ; on y faisait les proclamations publiques, Prov., i, 20 ; Luc, x, 10, les vieillards venaient y deviser à l’aise, quand la chaleur était tombée, I Mach., xiv, 9 ; on y trouvait les ouvriers à louer, Matth., xx, 3, et les convives à inviter. Luc, xiv, 21. Les gens d’importance aimaient à s’y rendre pour être salués, Matth., xxiii, 7 ; Marc, xii, 38 ; Luc, xi, 43 ; xx, 46 ; mais, comme on y rencontrait toutes sortes de personnes et d’objets plus ou moins impurs, les pharisiens ne manquaient pas de se laver en revenant de la place publique. Marc, vil, 4. Notre-Seigneur voulut bien enseigner souvent sur les places publiques, Luc, xiii, 26, mais sans y faire retentir sa voix comme ceux qui veulent imposer à la foule. Matth., xii, 19. Dans les villes et les villages, on rassemblait les malades sur les places publiques, pour qu’il les guérît. Marc, vi, 56.

2° Les places étaient le théâtre des événements qui intéressaient toute la population. En cas de danger, c’est là que retentissaient les cris d’alarme. Ps. cxliv (cxliii), 14. Les ennemis lès occupaient tout d’abord. Lam., iv, 18. 'Les Hébreux devaient y brûler tout le butin des villes adonnées à l’idolâtrie. Deut, xiii, 16. Les Philistins avaient suspendu les os de Saùl et de Jonathas sur la place de Bethsan. II Reg., xxi, 12. Après la défaite, la place publique devenait le siège de la désolation populaire. Is., xv, 3 ; Am., v, 16. Menacé par Sennachérib, Ézéchias réunit les chefs militaires sur une place, hors de la ville, et les exhorta au courage et à la confiance. II Par., xxxii, 6. Esdras lut la loi au peuple assemblé sur la place, devant la porte des Eaux, et ensuite, sur cette place et sur celle d’aphraïm, on dressa des tentes pour célébrer la fête des Tabernacles. II Esd., m, 8, 16. Voir Jérusalem, t. iii, col. 1364, 1365. Parfois aussi, sur les places, on installa les cultes idolâtriques, Ezech., xvi, 24, 31, assimilés à la fornication. Cf. Prov., vu, 12.

3° La place publique était le rendez-vous de la jeunesse, qui y prenait ses ébats. Les jeunes garçons et les jeunes filles y venaient jouer. Zach., viii, 5 ; Matth., xi, U5 ; Luc, vii, 32. Dans les temps de calamités, la mort frappait les jeunes gens des places publiques. Jer., Kj

21 ; xlix, 26 ; l, 30 ; les enfants et les nourrissons y tombaient en défaillance. Lam., ii, 11.

4° Sur la place publique, par laquelle tous les hommes passaient pour se rendre aux champs ou en revenir, la justice tenait ses séances. Job, xxrx, 7 ; cf. Act.., xvi, 19. Mais souvent la vérité et la justice trébuchaient sur la place publique, Is., ux, 14, l’oppression et l’astuce s’y installaient à demeure. Ps. lv (liv), 12. Voir Jugement, t. iii, col. 1843 ; Porte. Les places publiques servaient aussi pour les marchés. Voir Marché, t. iv, col. 748. — Daniel, ix, 25, prédit la restauration de Jérusalem, avec ses places et son enceinte ; Tobie, Xin, 22, souhaitait que le pavé de ces places fût de pierres d’une blancheur sans tache.

5° Il est aussi question d’autres places : la place orientale du Temple, c’est-à-dire le grand parvis, dans lequel Ézéchias réunit les prêtres et les lévites, II Par., xxix, 4 ; Esdras y rassembla aussi tout le peuple, I Esd., x, 9, et Judas Machabée y détruisit les autels idolâtriques que les étrangers y avaient élevés, U Mach., x, 2 ; la place du palais de Suse, à travers laquelle Mardochée fut promené en triomphe, Esth., iv, 6 ; vi, 9, 11, et les places que voit saint Jean dans la Jérusalem déicide. Apoc, xxi, 21 ; xxii, 2. Voir Agora, t. i, col. 275 ; Forum, t. ii, col. 2328. — Souvent les versions parlent de places là où le texte hébreu mentionne un emplacement quelconque, une contrée, Job, xviii, 17, et surtout des rues. II Reg., xxii, 43 ; III Reg., xx, 34 ; Tob., il, 3 ; Esth., iv, 1 ; Ps. xvin (xvii), 43 ; Prov., vii, 8 ; xxii, 13 ; Eccle., xii, 4, 5 ; Eccli., ix, 7 ; Is., v, 25 ; x, 6 ; xxiv, 11 ; Jer., v, 1 ; vii, 17, 34 ; xliv, 6, 17^21 ; Lam., n, 12 ; iv, 1, 8, 14 ; Ezech., xxvi, 11 ; xxviii, 23 ; Mich., vu, 10 ; Nah., ii, 4 ; Zach., viii, 4 ; ix, 3 ; I Mach., i, 58 ; u, 9 ; II Mach., iii, 19 ; Matth., vi, 5 ; Act., v, 15. Voir Rue.

6° En dehors des villes, certains croisements de routes forment des sortes de places ou carrefours. Ainsi, pour tirer ses présages, le roi de Babylone s’arrête à 'ëm had-dérék, « la mère du chemin », à la tête de deux chemins, ânt-c-îiv àp^ai’av ôêov, « à l’antique chemin », probablement pour èrci tï|v àpyrp ôSoù, « au commencement du chemin », in bivio, « au carrefour ». Ezech., xxi, 21 (26). — La Vulgate appelle bivium, carrefour, ce que l’hébreu et les Septante nomment « porte d'Énaïm ». Gen., xxxviii, 14, 21. Voir Enaim, t. ii, col. 1766. Elle donne encore le nom de bivium à l’a[xçoSov, « la rue », de Bethphagé. Marc, xi, 4. Enfin, elle appelle trivia, « carrefours des trois chemins », les places des villes de Moab. Is., xv, 3.

H. Lesêtre.
    1. PLAGIAIRE##

PLAGIAIRE (grec : àvSpaTCoStcTTrj ? ; Vulgate : plagiarius), celui qui vend ou qui achète comme esclave un homme libre, dont on s’est emparé par vol. Saint Paul, I Tim., i, 10, énumère les plagiaires avec les hamicides et les autres criminels dignes de toute la rigueur des lois. Le plagiat ainsi entendu était puni de mort chez les Hébreux, Exod., xxi, -16 ; Deut., xxiv, 7 ; chez les Grecs, Xénophon, Memorab., i, ii, 62, et chez les Romains. Lex Fabia, Digest., xlviii, tit. xv. La loi mosaïque condamnait à mort non seulement celui qui avait vendu comme esclave un homme ou une femme volée, mais aussi celui qui, sans les vendre, les retenait entre ses mains. Exod., xxi, 16.

    1. PLAIDEUR##

PLAIDEUR, celui qui, devant le juge, défend ce qu’il croit être son droit. — Chez les Hébreux, chacun plaidait lui-même sa cause devant les juges. À défaut de témoins pour appuyer sa revendication ou sa défense, il prétait serment afin de donner plus de poids à sa parole. Exod., xxii, 11 ; Heb., vi, 16. Voir Jugement, t. iii, col. 1844 ; Procédure. Booz et le proche parent de Ruth font valoir chacun leurs raisons devant dix anciens pour épouser ou ne pas épouser la jeune^fille.