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PILATE (FEMME DE) — PIN


Mais nous croyons, à la suile des Pères et de la grande majorité des commentateurs, qu’il est difficile de ne pas reconnaître à ce songe un caractère non seulement providentiel, mais vraiment surnaturel. Toutefois, les anciens écrivains ecclésiastiques n’apprécient pas tous de la même manière cette intervention surnaturelle. Il en est qui l’attribuent au démon. La plupart des exégètes lui donnent une origine céleste. Voir Origène, Hom. in Matth., xxxv, t. xiii, col. 1773 ; S. Jean Chrysostome, Hom. lxxxvi in Matth., 1, t. Lvnr, col. 764 ; Schanz, Commentai ûber das Evangel. des heilig. Matthâus. in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1879, p. 540 ; Ma’Le Camus, La vie de N.-S. Jésus-Christ, 2e édit., in-8°, t. iii, Paris, 1887, p. 315.

On a essayé, il est vrai, d’attaquer la valeur historique de cet épisode, en rappelant la loi romaine qui interdisait aux proconsuls, et aussi aux autres magistrats délégués dans les provinces, de se faire accompaguer par leurs femmes ; mais cette loi, observée avec rigueur sous la république, tomba en désuétude à l’époque de l’empire, comme nous l’apprennent formellement Tacite, Ann., iii, 33-34, et Suétone, August. , 24. Voir aussi Josèphe, Ant., XX, x, 1 ; Ulpien, iv, 2.

D’après une tradition qui remonte au moins jusqu’au temps d’Origène, a femme de Pilate aurait été récompensée de son dévouement pour Notre-Seigneur en acceptant la foi chrétienne. Voir Origène, Hom. in Matth., xxxv, t. XIII, col. 1773, et les lettres apocryphes qu’auraient échangées Pilate et Hérode, dans M. R. James, Apocrypha anecdota, 2e série, Cambridge, 1897, in-8°, p. 66-75. Le ménologe grec va même jusqu’à la ranger parmi les saints et place sa fête le 27 octobre. Cf. Calmet, Dictionn. de la Bible, au mot Procla, édit. Migne, t. iii, col. 1268. L. Fillion.

    1. PILON##

PILON (hébreu : ’ëlî ; Vulgate : pilus), masse de bois, de métal (fîg. 84) ou de pierre (fig. 85) destinée à

un mortier, comme on broie le grain, avec le pilon, sa

85. — Pierres de quartz pour piler le grain, trouvées à Tell-Yehudiyéh (XVIII’dynastie). D’après W. M. Flinders Patrie, Hyksos and Israélite Cities, in-4°, Londres, 1906, pi. xv et p. 17.

folie ne se séparera pas de lui, » comme l’huile se sépare

des olives.

H. Lesêtre.

’PIN (hébreu : ’orén ; Septante : tuîtuç ; Vulgate :

pinus), arbre vert assez abondant en Palestine.

I. Description. — Les arbres résineux de la famille des Conifères doivent ce nom à leur appareil fructifère ou cône formé d’écaillés servant à protéger les graines. Mais entre tous leurs congénères les Pins se distinguent par la forme de ces écailles pourvues sur le dos d’une proéminence ou apophyse. Leur feuillage n’est pas moins caractéristique, car les aiguilles foliaires, sur l’arbre adulte, sont réunies par petits groupes, de

84.’Égyptiens pilant dans un mortier. Thèbes. L’inscription porte : k « Dépêchez-vous tous à l’ouvrage en prenant soin de tout ce qui vous est donné ; faites le pain. » ( « On pile le grain dans les greniers de… » D’après Wilkinson, Manners of ancient Egygtians, 2- édit., t. ii, p. 204.

concasser et à écraser les objets placés dans un mortier. Voir Mortier, t. iv, col. 1311. — La manne est comparée à « quelque chose de menu comme des grains », et, d’après la Vulgate, à « quelque chose d’écrasé au pilon ». Exod., xvi, 14. Les grains peuvent être écrasés au pilon ; mais, si la manne se prêtait au travail de la meule ou du pilon, elle n’apparaissait pas à l’état concassé quand elle tombait. Voir Manne, t. iv, col. 657. — Les enfants d’Israël doivent apporter, pour le luminaire du sanctuaire, de l’huile « d’olives concassées », Septante : xîvtofiuivov, « martelées », et équivalemment, d’après la Vulgate, « martelées au pilon ». Exod., xxvii, 20. — Le mot « pilon » ne se lit en hébreu que dans ce texte des Proverbes, xxvii, 22 : « Qu’on pile l’insensé dans

deux ordinairement, protégés chacun par un involucre de folioles scarieuses. La floraison a lieu au printemps, au lieu d’être automnale comme chez les Cèdres ; les fleurs mâles émettent alors en extrême abondance la poussière pollinique qui emportée par le vent simule une pluie de soufre. Les cônes mettent parfois 3 ans avant d’atteindre leur maturité. Il en est ainsi, par exemple, dans le Pin-Pignon (Pinus Pinea L.), bel arbre de la région méditerranéenne que la disposition étalée de ses branches au sommet de la tige a fait nommer aussi Pin-Parasol. Son cône est ovoïde obtus avec des écaillesluisantes ; ses graines deviennentdes amandes comestibles et volumineuses revêtues d’une coque noirâtre, très dure, à aile presque nulle. Le Pin d’Alep,