Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

415 PIERRE (ÉCRITS APOCRYPHES DE SAINT) — PIERRE LOMBARD 416

tout à cause des allusions qu’on y trouve au culte des animaux par les Égyptiens. C’est très probablement le XTIpvYHa lui es * ci^ P ar Origène, De princ. (Prol.), i, 8, t. xi, col. 119, sous le titre de Pétri doctrina.

2° Les fragments que nous en possédons ont été réunis par A. Hilgenfeld, Nov. Text. extra canonem recep. tum, 2e édit., 1884, fasc. iv, p. 51-65, par von Dobschûtz, Dos Kerygma Pétri kritisch untersucht, 1893, dans les Texte und Vnlersuch, , xi, 1, et Preuschen, Antilegomena, die Reste der ausserkanon. Evangelien und urchristl. Vberlieferungen, Giessen, 1901, p. 52-54, 143145. Voir aussi E. Hennecke, Neutestamentlichen Apocryphen in deutscher Uberselzung, … mit Einleitungen, Tubingue, 1904, p. 168-171. L’écrit, autant qu’on peut en juger par ces fragments, se composait de discours prononcés par un personnage qui parle toujours à la première personne du pluriel, au nom des douze apôtres. Clément d’Alexandrie dans Origène, In Evang. Joa., tom. xiii, 17, t. xiv, col. 424, suppose que ce personnage n’est autre que saint Pierre ; bien plus, que le livre lui-même l’identifiait avec Pierre. Strom., vi, 7 : ô Uétpoi ; Ypi<p£i, t. ix, col. 280. Origène, (. c, doute à bon droit de l’authenticité, et Eusèbe, H. E., iii, 3, t. xx, col. 217, range explicitement l’écrit parmi les apocryphes.

3° Quant au sujet traité, c’est le pur monothéisme que doivent pratiquer les chrétiens, par opposition aux erreurs du judaïsme et du polythéisme. Les fidèles sont précisément nommés un Tpciov yévoç entre les Juifs et les païens. Le livre renferme aussi des ordres de Notre-Seigneur en vue de la prédication de l’Évangile chez les païens. En somme, l’écrit renferme une sorte d’apologie du christianisme, ou un programme pour les missionnaires chrétiens.

L. FlLLION.

5. PIERRE dans les noms de lieux. Le mot pierre, ’ébén, ou rocher entre dans un certain nombre de noms géographiques :

1° Pierre, ville principale d’Idumée, connue sous son nom latin de Pétra. Voir Pétra, col. 166.

2° Pierre de Boen. Jos., xv, 6 ; xviii, 17. Voir Aben-Bohen, 1. 1, col. 34.

3° Pierre de division (Vulgate : P.etra dividens). I Reg., xxiii, 28. Rocher du désert de Maon où se retira David pendant la persécution de Saûl. Son ennemi ne put l’y poursuivre, ayant été obligé de marcher contre les Philistins. En souvenir de cet événement, le rocher fut appelé Séla’ham mahleqôf, « Rocher de la délivrance. » Il n’est pas identifié. Voir Bachila, t. iii, 2°, col. 391.

4° Pierre du désert (Vulgate : Petra deserti).Is., xvi, 1. C’est la ville de Pétra, col. 166.

5° Pierre d’Ëtam (Vulgate : Petra Etant). Jud., xv, 8. Voir Étam 3, t, ii, col. 1996.

6° Pierre d’Ezel (Vulgate : Lapis cui nomen est Ezel). Rocher auprès duquel David devait attendre son ami Jonathas au commencement de la persécution de Saûl. I Reg., xx, 19. Voir Ézel, t. ii, col. 1062.

7° Pierre d’Horeb (Vulgate : Petra Horeb), rocher d’où Moïse fit jaillir miraculeusement de l’eau. Exod., xvii, 6. Voir Majssah, t. iv, col. 853-854.

8° Pierre d’Oreb (Vulgate : Petra Oreb). Jud., vii, 25. Voir Oreb 2, t. iv, col. 1857.

9° Pierre du secours (Vulgate : Lapis adjutorii). 1 Reg., iv, 1 ; v, 1 ; vii, 12. Voir Ében-Ézer, t. ii, col. 1526.

10° Pierre de Zohéleth (Vulgate : Lapis Zoheleth). III Reg., i, 9. Voir Zoheleth.

6. pierre angulaire. Voir Angulaire (Pierre), t. i, col. 601.

7. PIERRE DE JACOB. Gen., xxviii, 18, 22 ; xxxi, 45. Voir Bétïle, 1. 1, col. 1766.

8. PIERRE COMESTOR, théologien catholique français du XIIe siècle, né à Troyes, mort à Paris, le 21 octobre 1179 (d’après certains auteurs, en 1198). Il fut surnommé Comestor ou le Mangeur, à cause, croit-on, de la grande quantité de livres qu’il dévora. D’abord chanoine et doyen de Sainte-Marie de Troyes (1147), il devint, en 1464, chancelier de l’Église de Paris et y occupa jusqu’en 1169 la chaire de théologie. Il se démit de ses dignités dans les dernières années de sa vie et se retira à l’abbaye de Saint-Victor de Paris où il mourut. Il laissa des sermons qui furent publiés d’abord sous le nom de Pierre de Blois, Pair, lat., t. cxcviii, col. 1721-1844, mais il fut surtout célèbre à cause de sa Scholastica Historia super Novum Testamentum, cutn additionibuS alque incidentiis, qui fut considérée pendant plus de trois siècles comme l’ouvrage de ce genre le plus parfait. Son Histoire s’étend depuis le commencement du monde jusqu’au martyre de saint Pierre et de saint Paul à Rome. L’auteur résume ou bien développe et explique les livres historiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, dont il cite souvent les propres expressions. Son commentaire ou sa paraphrase est tantôt littérale et tantôt allégorique, entremêlée de considérations théologiques et philosophiques et de citations d’auteurs profanes. Le livre de Pierre Comestor eut dans les écoles un succès semblable à celui du Maître des Sentences, et c’est son autorité qui paraît être ordinairement alléguée par les auteurs du moyen âge quand ils emploient la formule : dicit magister in historiis. C’est à cause de l’usage qu’on en fit dans les écoles qu’elle reçut le nom de Historia scholastica. « Il n’y avait en ce temps-là, dit Richard Simon, Histoire critique du Nouveau Testament, t, ii, p, 320, de plus grand et de plus estimé pour l’Écriture Sainte que ie Pierre Comestor… On ne lisait la Bible que de la manière qu’elle était dans ce compilateur, et avec ses gloses. Cet usage a duré longtemps en France. » L’Historia sckolastica fut imprimée, in-f », Rèutling, 1471 ; Utrecht, 1473 ; Augsbourg, 1473 ; Strasbourg, 1483 et 1502 ; Bâle, 1486 ; in-4°, Paris, 1513 ; in-f », Haguenau, 1519 ; in-4°, Lyon, 1526 ; in-8°, Lyon, 1543 ; Venise, 1728 ; in-4°, Madrid, 1699. Cette dernière édition a été reproduite par Migne, dans la Patrologie latine, t. cxcviii, [col. 1053-1722. La Bible historiale, de Guyart-Desmoulins (voir t. iii, col. 369), est une traduction libre de V Historia scholastica. Voir aussi t. ii, col. 2355. — Voir les notices d’Oudin, de Fabricius, etc., dans Patr. lat., t. cxcviii, col. 1045-1054 ; dom Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, Paris, 1868, t. xiv, p. 744 ; Brial, dans Histoire littéraire de la France, t. xiv, Paris, 1817, p. 12 ; U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge. Biobibliographie, et Supplément, col. 1813, 2778.

9. PIERRE LOMBARD, surnommé le Maître des Sentences, né probablement à Lumellogno, petite ville de Lombardie, vers la fin du xie siècle, mort à Paris, le 20 juillet 1164. Après avoir étudié la théologie à Bologne, à Reims et à Paris, où il fut auditeur d’Abélard, il devint lui-même professeur de théologie dans cette dernière ville et fut élu en 1159 évêque de Paris ; il renonça à cette dignité dès l’année suivante et Maurice de Sully lui succéda en 1160. Il s’est rendu surtout célèbre par ses Sententiarum libri quatuor, qu’il rédigea entre 1145-1150 (Denitle, dans VArchiv fàr Literatur und Kirchengeschichte, 1. 1, 1885, p. 611) ; mais on a aussi de lui des commentaires de l’Écriture qui montrent avec quel soin il avait étudié les Livres Saints : Commentarius in Psalmos davidicos, Patr. lat., t. cxci, col. 55-1296 ; Collectanea ih omnes D. Pauli Epistolas, col. 1297-1696 ; t. cxcai, col. 9-520. Le Commentaire sur les Psaumes emploie et développe la Glossa ordinaria (t. iii, col. 246) ; il reçut le nom de