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PIERRE (DEUXIÈME ÉPITRE DE SAINT)


le monde acluel, iii, 5-7. Il est infiniment miséricordieux, et il désire le salut de tous les hommes, iii, 5, 15. C’est de lui que vient la vocation au salut, i, 3. — 2° Les idées christologiques sont moins abondantes que dans la I re Épitre. La lettre est d’ailleurs plus brève ; en outre, la description et la réfutation des hérétiques y tiennent une large place. Mais, ici encore, JésusChrist, i, 1, ou Notre-Seigneur Jésus-Christ, i, 2, 8, 16, ou le Seigneur et Sauveur, i, 11 ; iii, 2, 18, ou NotreSeigneur et Sauveur Jésus-Christ, i, 14 ; ii, 20, iii, 2, ainsi qu’il est appelé, occupe la place principale. Il y est aussi désigné, à propos du récit de la transfiguration, par le nom de « Fils bien-aimé » de Dieu, i, 17. Dans la doxologie finale, iii, 18, l’apôtre lui souhaite, comme il le ferait pour Dieu lui-même, la gloire dans les siècles des siècles. Le but auquel doit tendre tout chrétien, c’est de le connaître toujours davantage, i, 2, 8 ; iii, 18. SaintPierren’apas, comme dans sa I re Épître, l’occasion d’insister sur la passion et sur la mort rédemptrice du Christ. Il signale du moins, en passant, ce fait capital : Jésus est le Maître qui nous a rachetés, n, 1 ; cf. i, 9. Il mentionne aussi deux de ses mystères glorieux : d’un côté, au centre de sa vie publique, la transfiguration, i, 16 ; de l’autre, son retour à la fois glorieux, consolantet terrible, au jour du Seigneur ou au jour de Dieu, iii, 10, 12. Ce second avènement est appelé itapoutn’a, « la présence », iii, 4, 12. Quelques hérétiques osaient en nier la réalité : l’apôtre réfute leur objection principale, à laquelle ils affectaient de donner une forme scientifique, iii, 2-10. Au retour du Christ est rattachée la transformation du monde par le feu, en vue de créer « de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera », iii, 13. Déjà saint Pierre avait annoncé ce fait dans un de ses discours des Actes, iii, 19-21. Cette grande catastrophe amènera la consommation du royaume de Dieu, selon ce que Jésus-Christ lui-même avait prédit. Cf. Matth., xxiv, 29-42 ; Marc, xiii, 24-35 ; Luc, xxi, 25-35. Le prince des Apôtres mentionne aussi, mais seulement d’une manière rapide, le royaume de Jésus-Christ, c’est-à-dire le ciel et son bonheur éternel, i, 11. — 3° L’Esprit-Saint. Dans la IIe Épître, comme dans la I re, il est question de l’Esprit-Saint. C’est lui qui a inspiré les prophètes, i, 21, dont les oracles sont une lumière très précieuse, indispensable même, pour arriver à la connaissance du Sauveur, i, 19. — 4° La sotériologie. Le salut est offert à tous ; mais, pour l’obtenir, il faut croire en Jésus-Christ, ii, 1, 17. Ceux qui ne croient pas sont des « enfants de malédiction », ii, 14. La foi est aussi la base de toute la vie morale et spirituelle, i, 5, 6. Le christianisme est la voie de la vérité, ii, 2 ; cf. i, 12. La grâce nous aide puissamment à nous sauver ; mais il est nécessaire d’y faire des progrès perpétuels, de marcher constamment vers la perfection, iii, 18. C’est seulement à la fin du monde, au dernier jour, que le salut sera proclamé d’une manière générale et définitive, iii, 15. Comme adversaires du salut, il yaau-dedans de nous la chair et ses convoitises coupables, ii, 18, et, en dehors de nous, le monde avec sa corruption dangereuse, l, 4 ; ii, 20. Par les mérites de Jésus-Christ, les chrétiens deviennent « participants de la nature divine », l, 4. La connaissance de Notre-Seigneur ne doit pas demeurer oisive en nous ; mais il faut qu’elle produise des fruits pour la vie éternelle. À ce point de vue pratique, saint Pierre nomme la religion chrétienne « la voie de la justice », ii, 21. L’arbre mystique de la foi doit de même faire mûrir en nous sept fruits délicieux, i, 5-7. Une des sources de la foi consiste dans les Saintes Écritures, dont Dieu est l’auteur et dont il fournit l’interprétation authentique, i, 20-21. Instamment, l’apôtre recommande « les bonnes œuvres, les œuvres de piété », i, 3 ; iii, 11. Les hérétiques sont des ennemis dangereux ; il faut les fuir, si l’on ne veut pas

se laisser entraîner par eux, car le châtiment éternel de l’enfer leur est réservé, ii, 1-20.

X. Bibliographie. — Pour la Ia et la II a Pétri. — 1° L. Mayerhoff, Hist.-krit. Einleitung in die petrinischen Schriften, Hambourg, 1835 ; Harnack, Die Chronologie, 1897, t. i, p. 450.

2° Commentaires sur les deux Epîtres. — a) Catholiques. Didyme d’Alexandrie (on n’en possède que des fragments latins ou grecs, t. xxxix, col. 1750-1818), Œcuménius, t. cix, col. 451-722, Théophylacte, t. cxxv, col. 1131-t. cxxvi, col. 104 ; Bède, Expositio super cathol. Epistolas, t. xciii, col. 9-130. Cramer, Catena in Epistolas catholicas, Oxford, 1840 ; Lorin, In cathol. Joannis et Pétri epistolas, Lyon, 1609 ; Bisping, Erklàrung der katholischen Briefe, Miinster, 1871 ; Drach, Les Épîtres catholiques, Paris, 1873 ; Hundhausen, Die beiden Pontificalschreiben des Apostelfûrsten Petrus, Mayence, 1873-1878 ; Van Steenkiste, Epistolas catholicm breviter explicatee, Bruges, 1876 ; Maunoury, Commentaires sur les Épîtres catholiques, Bar-le-Duc, 1888 ; L.-Cl. Pillion, La Sainte Bible commentée, t. viii, p. 658-715, Paris, 1904. — b) Commentateurs protestants ou rationalistes : De Wette, Kurze Erklàrung der Briefe des Petrus, Judée und Jakobus, 1847, 2e édit., en 1853, revue par B. Brùckner, 3e édit. en 1865 ; Huther, Krit. exeget. Handbuch ûber den ersten Brief des Petrus, den Brief des Judas und den zweiten Brief des Petrus, 1°> édit., 1852 ; 5e édit., 1887, revue par Kùhl ; 6e édit., 1897 ; Wiesinger, Der erste Brief des Apostels Petrus (continuation du commentaire de Olshausen sur le N. T.), Kœnigsberg, 1856, et Der zweite Brief Pelri des Apost. Petrus und der Brief des Judas, 1862 ; Schott, Der erste Brief Pétri erklàrt, Erlangen, 1861, et Der zweite Brief Pétri und der Brief Judà, 1862 ; Fronmûller, Die Briefe Pétri, dans le Bibelwerk de J. P. Lange, 1862, 4e édit., par Fûller, en 1890 ; Ewald, Die sieben Sendschreiben des Neuen Bundes, Gœttingue, 1870 ; Wordsworth, The New Testament, with introduction and notes, t. iv, 2e édit., 1872 ; Plumptre, dans la Cambridge Bible for schools and collèges, Cambridge, 1880 ; K. Hofmann, Die Briefe Petn, Judx und Jacobi, Nôrdlingen, 1875 ; F. Keil, Kommentar ûber die Briefe des Petrus und Judas, Leipzig, 1883 ; von Soden, dans le Hand-Commenlar zum N. T., 3e édit., 1899 ; Burger, Die Briefe des Jakobus, Petrus und Judas, dans le Kurzgefasst. Komment. de Strack et Zôckler, 2e édit., 1895 ; S. Gœbel, Die Briefe des Petrus mit kurzer Erklàrung, 1893 ; F. W. Bugge, Commentaire (en langue danoise) sur les deux Épîtres de saint Pierre et l' Épître de saint Jude, 1892 ; J. T. Beck, Erklàrung der Briefe Pétri, 1895- ; J. H. Jowett, Epistles of St. Peter, Londres, 1905.

3° Sur la I™ Epître seulement : Usteri, Wissenschaftl. und praktischer Commentar ûber den ersten Petrusbrief, Zurich, 1887 ; Rob. Johnston, T, he first Epistle of Peter, Edimbourg, 1888 ; A. J. Mason, dans le Commentary for English Readers de Ellicott, Londres, 1889 ; L. Monnier, La I" Épître de l’apôtre Pierre, Paris, 1902 ; Abbé L. Gontard, Essai critique et historique sur la I" Épître de saint Pierre, in-8°, Lyon, 1905 ; D. Vôlter, Der erste Petersbrief, seine Entstehung und Stellung in der Geschichte des Urchristentums, Strasbourg, 1906 ; H. Gunkel, dans Die Schriften des N. Test, ûbersetzt ; und fur die Gegenwart [erklàrt, Gœttingue, t. ii, 1906, p. 25 ; B. Weiss, Der erste Petrusbrief und die neuere Kritik, in-8°, Berlin, 1906.

4° Sur la IIe Épître : W. O. Dietlein, Der zweite Brief Petrus, 1851 ; F. Steinfass, Der zweite Bjrief des heil. Petrus, 1863 ; Plummer, dans le Commentary for English Readers de Ellicott, Londres, 1883 ; Spitta, Der zweite Brief des Petrus und der Brief des Judas, Halle, 1885 ; G. Hollmann, dans l’ouvrage Die Schrif-