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PIERRE (DEUXIÈME ÉPITRE DE SAINT)


ôperà ; xoO… xaXéaavToc ; II Pet., i, 3, toû xaXéaavros ïj[wï5 5 àpETfjî (il est à remarquer que le mot àpeTTj, « vertu », indépendamment de ces deux passages, n’est employé dans le Nouveau Testament que par saint Paul, Phil., iv, 8, où il est appliqué au* hommes ; saint Pierre seul l’applique à Dieu) ; à6é| « To « , I Pet., iv, 3, et à8e<T(J-oc, II Pet., ii, 7 ; 8ï|Xo0v, pour marquer la révélation divine, I Pet., i, 11, et II Pet., i, 14 ; âvaaTpof ^ (le « mot favori » de saint Pierre), 1 Pet., i, 15, 18 ; ii, 23 ; iii, 1, 2, 16, et II Pet., ii, 7 ; iii, 11 ; lît16u(jit’o aapxixa, I Pet., ii, 11, et II Pet., ii, 10 ; <TTr)p£Çeiv, I Pet., v, 10, et II Pet., i, 12, etc. ; tftXx5e.<pi<x, I Pet., 1, 22, et II Pet., i, 7 ; -/opyjYEÏv, I Pet., iv, 11, et II Pet., i, 5, ’ll, etc., — c) On signale encore l’usage très spécial du participe £/ovteç (I Pet., ii, 12, ayant une bonne manière d’agir ; iii, 16j ayant une bonne conscience ; iv, 8, ayant une charité continuelle ; II Pet., ii, 14, ayant les yeux pleins d’adultère), la construction avec le datif, I Pet., i, 12 ; ii, 7 ; m, 15 ; iv, 2, 12 ; v, 9 ; II Pet., i, 1, 17 ; ii, 1, 3, 5, 8, 17, 19, 20 ; iii, 7 ; l’emploi fréquent du participe passif. Cf. I Pet., , i, 4, 8, 20, 22, 23 ; ii, 1 ; iv, 3 ; II Pet., i, 3, 12, 16 ; ii, 12, 14 ; iii, 2, 7. — d) Notons aussi des mots ordinaires, mais qui reviennent souvent dans les deux lettres : tyvm, I Pet., i, 9, 22 ; ii, 11, 25 ; iii, 21 ; iv, 19 ; II Pet., ii, 8, 14 ; eî8 ; , I Pet., i, 8, 18 ; ii, 9 ; II Pet., i, 12, 14 ; tic, cinq fois dans I Pet., quatre fois dans II Pet. — e) On trouve dans les deux Épltres l’emploi des substantifs abstraits, au pluriel : I Pet., I, 11, les gloires ; voir aussi ii, 19, et iv, 3 ; II Pet., ii, 2, 13, 18 ; iii, 11. Et rien, dans toutes ces coïncidences, n’indique qu’elles aient été voulues et recherchées par un faussaire qui se serait proposé d’imiter le style du prince des Apôtres : elles n’ont rien de trop saillant, qui puisse exciter la méfiance ; elles ne sont pas la répétition de pensées formulées dans la I"> Épître. En somme, la comparaison du style des deux lettres aboutit plutôt à une très forte présomption en faveur de l’authenticité de la IIe. — f) On peut citer pareillement des coïncidences assez frappantes, toujours au point de vue du style, entre notre Épître et les discours de saint Pierre dans le livre des Actes. Voir Lumby, loc. cit., p. 226 ; Salmon, Introd. to the N. T., p. 495 ; Henkel, loc. cit., p. 75-76. Voici quelques-unes des principales : ipvéojj.ai, Act., iii, 13-14, et II Pet., 11, 1 ; YvwpiÇetv, Act., ii, 28, et II Pet., i, 16 ; st81>c oti, Act., Il, 30, et II Pet., i, 14 ; ripipa xupfov, Act., ii, 20, et II Pet., iii, 10 ; ica-raoniy/tirai, Act., ii, 26, et axT|Vii.a, Il Pet., i, 13, 14 ; evaiëeia, Act., iii, 12, et II Pet., i, 7 ; Seot^tyk, Act., iv, 24, et II Pet., ii, 1 ; ipépou.ai, Act., ii, 2, et II Pet., i, 7, 17.

3° Objection tirée de la prétendue ressemblance qui existe entre la II a Pétri et les écrits de l’historien Josèphe. — M. Edwin Abbott a développé dans The Expositor, IIe série, t. iii, 1882, p. 49-60, un nouvel argument contre l’authenticité de l’Épître, en prétendant que l’auteur aurait fait de nombreux emprunts à l’historien juif Josèphe et imité son langage. Si le fait était exact, comme les écrits de Josèphe datent de la fin du I er siècle, la II* Pétri ne saurait être l’œuvre de saint Pierre. Le D r Farrar admet comme un fait certain que l’un des deux écrivains a fait des emprunts à l’autre. Cf. The Expositor, ibid., p. 403. Voir aussi von Soden, Hand-Commentar zum N. T., t. iii, 2e part., p. 210. — Remarquons d’abord que les ressemblances alléguées ne portent que sur les expressions, jamais sur les pensées : Josèphe et le chrétien qui a composé Il Pet. expriment’des idées tout à fait différentes, bien qu’ils aient parfois recours à des expressions identiques. De plus, les expressions de ce genre sont espacées les unes des autres dans les écrits de l’historien juif ; elles n’ont pas été empruntées à des passages qui se suivent : ce qui diminue singulièrement

la force de l’objection. Ajoutons qu’un grand nombre d’entre elles (notamment ggoSo ; dans le sens de mort, cf. Luc, ix, 31 ; 8eïo « , adjectif plusieurs fois employé parles Septante ; ne-raXciÔTlÇj cf. Luc., _ix, 43, etc. ; (iv60 ; , qu’on trouve quatre fois dans les Épltres pastorales, etc.) existent dans le vocabulaire des Septante ou du Nouveau Testament ; par conséquent, dans le grec avec lequel saint Pierre était familier. Enfin, les termes en question n’ont rien de rare ou d’extraordinaire. Ainsi on signale, comme une coïncidence remarquable, l’usage fait de pari et d’autre du verbe àvaxé^Xw, pour désigner le lever d’un astre ; l’emploi du substantif 80vap, tç, pour exprimer la puissance divine, et de locutions aussi ordinaires que £Ùaéëe ! a, xaTafpoviw, wapaiv, ytvtiiræiv Sti, Sûtatov riyettrOai, etc. Or, dans une argumentation de ce genre, la plus grande partie de la preuve consiste dans la rareté des mots employés. Le raisonnement porte donc absolument à faux : l’auteur de II Pet. n’a fait aucun emprunt à Josèphe, auquel il n’a rien prêté lui-même ; ils ont écrit l’un et l’autre en grec, et c’est tout. Voir la réfutation détaillée dans Salmon, Introd. to theN. T., p. 498-501, et dans l’ouvrage spécial de B. Warlield, D’E. A. Abbott on the genuineness of II Pet., 1883.

VI. Intégrité de l’Épître. — Divers critiques protestants, ont nié l’unité et l’intégrité de la 17 a Pétri. Voir F. Keil, Comment, ûber die Briefe des Petrus, p. 170. Le plus récent est le D r Kûhl. D’après ce savant, Die Briefe Pétri und Judas, 1897, p. 346-356, le chap. H tout entier serait une interpolation. De plus, les versets 1 et 2 du chap. iii, auraient été remaniés, de manière à s’adapter à ce qui précède. À l’origine, immédiatement après i, 21, on lisait, selon M. Kûhl, l’exhortation suivante : « Pour vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles prédites par les saints prophètes, sachant d’abord cela… » etc. Cf. iii, 1-3. Cette théorie, qui ne s’appuie sur aucune preuve, n’a trouvé aucun succès. Il règne une parfaite unité dans notre Épître : le passage que l’on prétend avoir été interpolé se rattache de la façon la plus naturelle, d’une part, à i, 21, de l’autre à m, 2. Il n’y a, du reste, aucune différence sous le rapport du style entre ce passage et ceux qui l’entourent.

VII. Relations de la II* Pétri avec l’Épître de saint Jude. — Sur ce point important, voir le t. iii, col. 1811-1812. Aux ouvrages mentionnés, on peut ajouter : *Keil, Comment, ûber die Briefe des Petrus, p. 202-208 ; *£ûhl, die Briefe Pétri, p. 336-346 ; Cornely, Introd., t. ii, 3e part., p. 645-647 ; *H. Holtzmann, Einleit. , 3e édit., p. 322-324 ; Belser, Einleit., p. 707-709, 719-721 ; *J., Bovon, Théologie du Nouv. l’est., t. ii, 2° édit., p. 446-448 ; *A. Brun, L’Apôtre Pierre, 1905, p. 126-136.

VIII. Le texte primitif et sa transmission. — Nous possédons le texte grec de la II 3 - Pétri dans les manuscrits onciaux (i À B C K’L’P r. Les Pères grecs fournissent çà et là des indications précieuses pour le critique. Voir le texte grec amélioré par B. Weiss, Das Neue Testament, Textkrilische Untersuchungen und Textherstellung, t. iii, et aussi les éditions critiques de Tischendorf, Gebhardt, "Westcott et Hort, Nestlé, etc. Le texte syriaque que nous avons est beaucoup moins ancien que la Peschito, qui ne contenait pas notre Épitre, comme il a été dit plus haut. On possède quelques fragments assez rares des versions latines antérieures à saint Jérôme, dans les manuscrits ii, g, etc.

IX. Enseignement doctrinal de l’ÉpItre (voir les ouvrages mentionnés à propos de la I"- Pétri ; en particulier, B. Weiss, Der Petrinische Lehrbegriff, Berlin, 1855, et Lehrbuch der bibl. Théologie des fV. T., 4e édit., Berlin, 1884, p. 536-546). — 1° Sur Dieu. Dieu est le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, i, 17. II est éternel, iii, 8 ; c’-est lui qui a tout créé et qui gouverne