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PIED — PIERRE (SAINT)


stances, on secouait là poussière de ses pieds. Matth., x, 14 ; Luc, x, 11, etc. Voir Poussière. En Egypte, on dirige aujourd’hui avec une binette l’eau dans les rigoles, mais autrefois on se servait aussi des pieds. Deut., xi, 10 (fig. 81). Voir Irrigation, ’t. iii, col. 927929. — Au désert, par suite de la protection divine, les pieds des Israélites ne s’enflèrent pas, malgré la durée du voyage. Deut., viii, 4. — Sur Exod., iv, 25, voir t. iv, col. 1195.

II. Au sens figuré. — 1° Être assis aux pieds de quelqu’un, c’est être placé sous sa dépendance ou sa protection. Deut., xxxiii, 3 ; Ruth, iii, 8. — Se jeter aux pieds d’un autre, c’est s’adresser à lui en humble esclave ou en suppliant. I Reg., xxv, 24 ; IV Reg., iv, 37 ; Judith, xiii, 20 ; Esth., viii, 3 ; Marc, v, 22 ; vii, 25 ; Luc, viii, 41, 47 ; xvii, 16 ; Joa., xi, 32 ; Act, xvi. 29, etc. Voir t. i, fig. 37, col. 236 ; t. ii, %. 541, col. 1637. — Baiser les traces des pieds de quelqu’un, Is., lx, 14 ; Esth., xiii, 13, ou lécher la poussière de ses pieds, Is., xlix, 23, c’est lui témoigner soumission et respect. — Mettre sous les pieds de quelqu’un, c’est placer sous sa domination. III Reg., v, 3 ; Ps. viii, 8 ; ex (cix), 1 ; Eph., i, 22 ; Hebr., ii, 8. — 2° Tremper ses pieds dans l’huile, Deut., xxxiii, 24, ou dans le beurre, Job, xxix, 6, c’est posséder en abondance les biens de la terre. Les tremper dans le sang, Ps. Lxviii (lxvii), 24, c’est triompher de ses ennemis. — Job, xxix, 15, dit qu’il a été le pied du boiteux, pour indiquer qu’il a exercé la charité envers les malheureux, quelle que fût leur infirmité. — 3° Les pieds qui trébuchent, Deut., xxxii, 35, qui errent, IV Reg., xxi, 8 ; II Par., xxxiii, 8, signifient l’épreuve et le malheur ; les pieds menacés ou saisis par les lacets supposent la persécution. Ps. ix, 16 ; xxv (xxiv), 15 ; lvii (lvi), 7 ; cv (civ), 18 ; Jer., xviii, 22 ; Lam., i, 13, etc. Les pieds au large, Ps. xxxi (xxx), 9, ou sur le roc, Ps. XL (xxxix), 3, indiquent la prospérité et la stabilité. — 4° Les pieds, avec lesquels on marche, sont souvent pris comme le symbole de la conduite, c’est-à-dire de ta manière dont on marche dans le chemin du devoir. Job, xiii, 27 ; xxiii, 11 ; Ps. xiv (xm), 3 ; xxxvi (xxxv), 12 ; cxix (cxviii), 59, 101 ; Prov., i, 15 ; iv, 27 ; Eccle., iv, 17 ; îlebv., iii, 13, etc. Les pieds du méchant courent vers le mal. Ps. xiv (xm), 3 ; Prov., i, 16 ; vi, 18 ; Is., lix, 7 ; Rom., iii, 15, etc.

III. Locutions diverses. — Ne « lever la main et le pied » qu’avec la permission de quelqu’un, c’est dépendre totalement de lui. Gen., xli, 44. — « Poser la plante des pieds » sur un territoire, c’est l’occuper ou le posséder. Deut., ii, 5 ; xi, 24 ; Jos., i, 3 ; xiv, 9. Le « lieu des pieds » de Jéhovah est le Temple. Is., lx, 13 ; Ezech., xliii, 7. — « De la plante des pieds au sommet de la tête » désigne le corps tout entier. II Reg., xiv, 25 ; Job, II, 7 ; Is., i, 6. — Comme on comptait souvent en frappant du pied, le pluriel regdlim est pris avec le sens de « fois » après un nombre. Exod., xxiii, 14 : sâlos regdlim, « trois (coups de) pieds », c’est-à-dire « trois fois l’an tu me fêteras ». Cf. Num., xxii, 28. — La « voix des pieds s est le bruit que font les pieds en marchant. III Reg., xiv, 6 ; IV Reg., vi, 32. — « Être sur les pieds » de quelqu’un, c’est le suivre. Exod., xi, 8 ; Deut., xi, 6 ; etc. — Isaïe, vii, 20 ; xxxvi, 12, emploie Je mot « pieds » pour éviter un terme grossier. L’expression « d’entre les pieds » signifie de la descendance de quelqu’un. Gèn., xlix, 10 ; . Deut., xxviii, 57. « Couvrir ses pieds », Jud., iii, 24 ; I Reg., xxiv, 4, veut dire satisfaire aux besoins de la nature. Voir Latrines, t. iv,

col. 125.

H. Lesêtre.
    1. PIEGE##

PIEGE, engin disposé pour prendre des animaux. On utilise dans ce but des lacets, des filets, des fosses, des trappes, etc. Voir Chasse, t. ii, col. 621 ; Crocodile, t. ii, col. 1123 ; Filet, t. iii, col. 2245 ; Fosse, t. iii,

col. 2329 ; Lacet, t.. iv, col. Il ; Lion, t. iv, col. 269 ; Oiseaux, t. iv, col. 1765 ; Oiseleur, t. iv, col. 1774 ; Pèche, col. 4 ; Poissons. — Le plus souvent, les écrivains mentionnent les pièges dans le sens figuré, à propos des embûches de toutes sortes que les méchants dressent contre les serviteurs de Dieu. Ps. xxxviii (xxxvii), 13 ; cxl (cxxxix), 6 ; Is., xxix, 21. Les prêtres d’Israël, en sacrifiant aux idoles, ont été pour le peuple comme un piège et un filet tendu. Ose., v, 1. Voir Scandale. Le malheur et le châtiment sont comme des pièges dans lesquels les hommes sont inévitablement pris. Eccle., ix, 12 ; Is., xxiv, 18 ; Jer., xlviii, 44 ; L, 24, etc. Il arrive que le méchant est comme pris au piège par ses propres iniquités. Prov., v, 22.

H. Lesêtre.
    1. PICQUIGNY##

PICQUIGNY (BERNARDIN DE). Voir Bernardin

DE PICQUIGNY, t. i, Col. 1620.

    1. PIERRE##

PIERRE (SAINT) (grec néxpoc), apôtre et chef du collège apostolique (fig. 82).

I. Pierre dans les récits évangéliques. — C’est la période de préparation ou de formation de l’apôtre. Elle s’étend depuis sa vocation jusqu’à l’Ascension du Sauveur.

I. PIERRE AYANT L’APPEL DE JÉSUS. — 1° Son nom. — Il reçut â la circoncision celui de Simon, qui, dans les manuscrits grecs du Nouveau Testament, apparaît sous la forme de Euiictiv, cf. Act., xv, 14 ; II Pet., i, 1, etc., ou de 2£[amv. Cf. Matth., x, 2 ; Marc, i, 16 ; Luc, v, 3 ; Joa, i, 41, 52, etc. La première est employée par les Septante comme l’équivalent du nom hébreu |iïDiir (Sim’ôri),

qui se présente pour la première fois Gen., xxix, 33, pour désigner le second fils de Jacob. La seconde, qui se rapproche davantage de l’usage grec, est employée Eccli., L, 1 ; I Mach., Il, 1 ; Luc, ii, 25, et souvent ailleurs. Voir aussi Josèphe, Bell, jud., IV, iii, 9. Dans l’idiome araméen, elle est devenue |io>D (Simon).

Voir Dalman, Die Worte Jesu, in-8°, 1898, p. 41, n. 1 ; Blass, Grammatik des neutestam. Griechisch, in-8°, 1896, p. 30. La Vulgate dit toujours Simon. Le nom de Simon était très commun chez les Juifs au temps de Jésus-Christ. Cf. Matth., x, 4 ; xiii, 55 ; xxvt, 6 ; xxvii, 32 ; Luc, xxvii, 40 ; Act., x, 6. — Plus tard, Matth., xvi, 18 ; cf. Joa., i, 42, Simon reçut de Jésus la dénomination symbolique de NS’2, Kêfâ’, mot araméen,

dont on a fait en grec Kricpotç, et qui, comme l’hébreu

  • p, kêf, Job, xxx, 6 ; Jer., iv, 29, a la signification de « pierre, rocher » ; en grec, néxpo ; , qui, transcrit en

latin, est devenu Petrus (masculin de petra), Pierre en français. Rien ne prouve que les substantifs h’êphâ’et lUtpot aient jamais été employés comme noms propres avant d’être appliqués à saint Pierre. Néanmoins, d’après Edersheim, The Life and Times of Jésus the Messiah, t. i, p. 475, note, d’autres Juifs auraient été pareillement appelés Pétros. — On a fait les remarques suivantes au sujet de l’emploi de ces deux noms dans les écrits du Nouveau Testament : 1° Dans le quatrième évangile, la double appellation, Simon-Pierre, est la plus fréquente ; on l’y rencontre jusqu’à dix-sept fois ; 2° dans les autres Évangiles, les deux noms n’apparaissent combinés ensemble qu’à deux reprises, en des circonstances très importantes pour l’apôtre, Matth., xvi, 16 ; Luc, v, 8 ; 3° après la résurrection et l’ascension, le titre d’honneur, Céphas ou Pierre, remplaça peu à peu le nom primitif Simon, comme le montre son emploi très fréquent (dix-neuf fois dans saint Matth., dix-huit dans saint Marc, seize dans saint Luc, quinze dans saint Jean et trèssouventau livre des Actes) ; 4° le Sauveur lui-même revient à l’ancien nom, lorsqu’il adresse à l’apôtre un reproche, cf. Marc, xiv, 37, ou un avertissement, Luc, xxii, 31 ; 5° saint Paul emploie