Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée
353
354
PHYLACTERES — PIED


incendie, le jour du sabbat, au même titre que les écrits sacrés. Cf. Schabbath, xvi, 1.

3° On prenait les phylactères pour la prière quotidienne, composée des trois passages bibliques, Dent., vt, 4-9 ; xi, 13-21, et Num., xv, 37-41. Les hommes seuls y étaient obligés ; il n’est pas prouvé cependant que cette obligation ait été regardée comme stricte. Rien ne donne à penser que Notre-Seigneur se soit jamais servi des phylactères, qu’il mettait sans nul doute au rang des institutions humaines, et cependant les pharisiens, qui lui reprochèrent tant de choses, ne paraissent pas l’avoir blâmé de cette abstention. Sans y être tenues, les femmes pouvaient les porter. On ne les prenait pas les jours de sabbat ou de fête, parce que ces jours rappelaient suffisamment par eux-mêmes le souvenir de la loi du Seigneur. Cf. Midr. Mechïlta, l, 2. On s’en abstenait aussi le premier jqur d’un deuil. Un homme qui portait des téphillim ne devait pas s’approcher à plus de quatre coudées d’une sépulture. Il fallait se servir des deux mains, autant que possible pour écrire les textes qu’ils contenaient. Ces textes devaient toujours, même à l'étranger, être écrits en hébreu. Cf. Megilla, i, 8.

4° Malgré le soin avec lequel les docteurs avaient réglé tout ce qui se rapportait aux phylactères, rien n'était déterminé, quant à la dimension des cassettes et des courroies. &re& &s ptamsA&tis, oJoiaTS portés à exagérer les marques extérieures de religion, élargissaient-ils à plaisir les cassettes et les courroies de leurs téphillim, comme pour faire entendre que la Loi tenait une aussi large place dans leur pensée et dans leur conduite que ses signes extérieurs en tenaient sur leur front et dans leurs mains. En réalité, ils agissaient ainsi « pour être vus des hommes », et, en dépit de cette ostentation de piété, « ils négligeaient les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi », c’est-à-dire précisément les grands devoirs rappelés dans les inscriptions des phylactères. C’est ce que Notre-Seigneur leur reproche sévèrement. .Matth., xxiii, 5, 23. Il ne dit rien pourtant de l’usage même des phylactères, le jugeant sans doute inoffensif, quand on évitait d’en faire parade ou d’y attacher une valeur superstitieuse.

5° Saint Jérôme, In Matlh., iv, 23, t. xxvi, col. 168, atteste que, de son temps, les Juifs des Indes, de Perse et de Babylonie se servaient encore de phylactères pour se donner aux yeux du peuple un air de piété, de même qu’ils fixaient des épines à leurs franges, pour faire croire qu’en les piquant, ces épines leur rappelaient la Loi. Il donne aux inscriptions des phylactères le nom de pictatiola ou pitlatiola, de m-z-tdyuov, « feuille de tablette », et il reproche à des femmes superstitieuses d’imiter les pharisiens, en portant sur elles de petits évangiles en guise d’amulettes. Sur ce genre de phylactères, voir Amulettes, dans le Dict. d’arch. chrét., t. i, col. 1788. Ils furent prohibés par le synode de Laodicée, can. 30. Cf. Hefele, Hist. des conciles, trad. nouvelle, Paris, 1907, t. i, p. 1018.

Sur les phylactères juifs, voir Ugolini, De phylacteriis Hebrseorum, dans le Thésaurus, t. xxi ; Spencer, De nat. et origin. P hylacteriorum, dans le De leg. Bebrxor. ritual., Tubingue, 1432, p. 1201-1232 ; Reland, Antiquitates hebr aicse, Brème, 1741, p. 546-547 ; Schûrer, Geschichte des jùd. Volkes im Zeit.). C, Leipzig,

t. ii, 1898, p. 484-486.

H. Lesêtre.

PIANCIAN ! Jean-Baptiste, savant jésuite italien, né à Spolète, le 27 octobre 1784, mort le 23 mars 1862. Il professa avec grande réputation les sciences physiques et mathématiques au Collège romain. Son ouvrage In historiam creationis mosaicam commenlatio, paru à Naples en 1851, in-S", a été réimprimé d’abord à Louvain, en 1853, puis à Paris, 1861. P. Bliard.

DICT. DE TA BJBLE.

PIED (hébreu : regel ; Septante : _icouç ; Vulgrite : pes), organe s’articulant à l’extrémité de la jambe de l’homme et posant à terre pour supporter le corps à. l'état de station, ou de marche.

I. Au sens propre. — 1° Se tenir sur ses pieds, c’est être valide et vivant, IV Reg., xiii, 21 ; Ezech., xxxvii, 10 ; Zach., xiv, 12 ; I Mach., x, 72 ; Act., xiv, 9 ; xxvi, 16 ; Apoc, xi, 11. — Les pieds peuvent être atteints de différents maux, la fracture, qui rendait inhabile au sacerdoce, Lev., xxi, 19 ; la difformité, II Reg., iv, 4 ; ix, 3, 13 ; la claudication, "Act., xiv, 7, etc. Chez les anciens, un pied votif placé dans un sanctuaire indi~ quait que l’on avait été guéri. Un pied votif en marbre blanc, mais mutilé, a été trouvé à Jérusalem, dans là fontaine Probatique. Il est aujourd’hui au musée judaïque du Louvre. Voir t. r, fig. 526, col. 1731. — Les pieds du Messie durent être percés. Ps. xxii (xxs),

81. — Fellah conduisant avec le pied l’eau d’arrosage d’un jardin dans la Haute Egypte. — D’après une photographie prise à Miniéh et envoyée par le R. P. Jullien, S. J.

17 ; Luc, xxiv, 39, 40. — À la guerre, on coupait les pieds et les mains des ennemis vaincus. II Reg., iv, 12 ; II Mach., vii, 4. — On liait les pieds et les mains de ceux qu’on voulait réduire à l’impuissance. Dan., iii, 20 ; Matth., xxil, 13 ; Joa., xi, 44. — Le vainqueur mettait le pied sur le cou du vaincu, pour marquer sa domination et comme pour l'écraser. Jos., x, 24 ; Lam., iii, 34 ; Rom., xvi, 20 (voir t. i, fig. 35, col. 227). Les êtres inférieurs servent d’escabeau aux pieds du supérieur, particulièrement de Dieu. Voir Escabeau, t. ii, col. 1912. Cf. Apoc., xii, 1.-2° On embrassait les pieds de quelqu’un en manière de supplication ou de vénération. IV Reg., iv, 27 ; Matth., xxviii, 9 ; Luc, vii, 38. — On faisait des onctions sur les pieds du grand-prêtre, pour les consacrer. Exod., xxix, 20 ; Lev., viii, 23, et sur ceux du lépreux, pour lui rendre le droit à la vie sociale. Lev., xiv, 14. Voir Onction, t. iv, col. 1806. — 3 3 II est souvent question de laver les pieds. Exod., xxx, 19, etc. Voir Lavement des pieds, t. iv, col. 132. Il fallait avoir les pieds chaussés pour manger la Pàque, Exod., xil, 11, et les pieds nus dans un endroit consacré par la présence de Dieu. Exod., iii, 5 ; Jos., v, 16, etc. Les prêtres servaient pieds nus dans le Temple. Cf. Middoth, i, 6 ; Schabbath, i, 11. Voir t. iv, col. 910. — En certaines circon V. -- 12