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PHITHOM — PHŒBE


route de l’Exode, le texte des Septante en mains, de la mer Rouge à Ramessès. Sur tous les noms bibliques elle questionne les moines et les clercs qui l’accompagnent. Ceux-ci localisent sans le moindre embarras les villes mortes et nous rappellent les drogmans du temps d’Hérodote et du nôtre. Il en résulte que les Israélites, pour une part égale, avançaient et reculaient, allaient â droite, puis à gauche : nam mihi credat volo affectio vestra, quantum tamenpervidere potui, (ilios Israhel sic ambulasse, ut quantum irent dextra, lantum reverlerentur sinistra, quantum denuo inante ibanl, lantum denuo rétro revertebantur. Cependant elle ne put être induite en erreur sur le site d’Ero, car cette ville subsistait encore. Il n’est pas certain toutefois qu’elle n’en fasse pas une ville distincte de Phithom. Mais l’important pour ce qui nous touche ici, c’est qu’elle en donne le nom romain : Heroum autem civitas. .. nunc est corne (xioiir, ), sed grandis, quod nos dicimus vicus… Ipse viens nunc appellatur Hero. ïtinera hierosolymitana sseculi ir-Yin, p. 47-48, dans Corpus scriptorum ecclesiasticoruni latinorwm, t. xxxviii, Vienne, 1898. — D’où vient ce nom de’Hpto ? M. Naville avait d’abord pensé qu’il venait de

C*3, àr, pluriel àru, « magasins », ce qui aurait

très bien convenu aux’are misknôt de Phithom. Exod., i, 11 ; Store-City of Pithom, p. 10. Mais il est revenu sur cette interprétation et l’a corrigée dans une note, loc. cil., et dans le Sphinx d’Upsala, t. v, p. 197. « Puisque le sphinx est un lion, il doit porter les différents noms qui sont donnés à cet animal. Nous en connaissons plusieurs, en particulier un qui est peut-être d’origine sémitique, __^ _ » &, àr. La transcription grecque en serait HP et de là vient le nom de’Hpco qui est donné à Tum, dans la traduction de l’obélisque d’Hermapion. Ammien Marcellin, xvii, 4. Ero c’est Tum représenté par un lion, un sphinx ; Eropolis, Ero castra, c’est la ville, le camp du sphinx, de Tum. » Quoi qu’il en soit, la pénétration de d’Anville n’avait pas été en défaut, ni celle des savants français, depuis Le Père, en passant par Dubois-Aymé et Quatremère, jusqu’à Champollion. Le premier avait vu Héroopolis dans Phithom et délimité l’espace où il fallait la chercher, les autres en devinèrent l’emplacement. Elle ne devait pas être confondue, comme le voulut d’abord Lepsius, Chronologie, p. 357, avec le Thohu, Thou ou Thoum de l’Itinéraire d’Antonin, loc. cit., dont la situation à quarante-deux milles d’Héliopolis et à vingt-quatre milles avant d’atteindre Héroopolis ne s’accorde pas avec notre Phithom.

V. Conclusion. — Les fouilles de Phithom ont donné Heu à des conclusions secondaires, dont les unes atteignent la plus grande vraisemblance, comme l’identification du pharaon de l’oppression et, par suite, du pharaon dé l’Exode. « Ramsés II construisant Pithom correspond bien au puissant roi de l’oppression, tandis que Ménephtah I er négligeant Pithom rappelle bien le pharaon malheureux de la Fuite. » E. Lefébure, loc. cit., p. 320. Les autres conclusions sont moins certaines, impossibles même, comme celle qui veut que le golfe de la mer Rouge, même au temps des Romains, se soit étendu jusqu’à neuf milles d’Héroopolis, c’est-à-dire jusqu’à Clysma qui aurait été située à l’extrémité du lac Tirosah. On en devine les conséquences pour déterminer le point où les Hébreux passèrent la mer Rouge. Store-City of Pithom, p. 24-27. Mais ce sujet a été traité. "Voir Phihahiroth. Le point capital ici était de voir que la plus importante ville de l’Exode est à peu près sûrement identifiée ; que tout le début de ce même Exode s’explique, bien qu’on ne sache encore avec certitude où prendre Ramessès ; que Socoth, la seconde station des Hébreux, est au voisinage de Phithom. Toutefois quelque ïive que soit la lumière que les fouilles de

Tell el-MasHiouta ont projeté sur l’authentique récit de Moïse, nous n’oserions pas affirmer de façon absolue que tous les doutes prudents sont levés. Il faut encore compter avec "les surprises possibles des recherches entre Ismaïliah et Suez, sur la rive occidentale du canal.

C. Lagier.

    1. PHITHON##

PHITHON (hébreu : Piton ; Septante : ’*16° v), le premier nommé des fils de Micha, petit-fils de Jonathas et arrière-petit-fils du roi Saûl. I Par., viii, 35 ; ix, 41.

    1. PHLÉGON##

PHLÉGON (grec : 4>Xéy(ov, « ardent, brûlant > ; ), chrétien de Rome, salué par saint Paul. Rom., xvi, 14. Le Pseudo-Dorothée, Patr.gr., t. xiii, col. 1060, et le Pseudo-Hippolyte, Pair, gr., t. x, col. 160, le comptent parmi les soixante-douze disciples de Notre-Seigneur et disent qu’il devint évêque de Marathon dans l’Attique. Les Grecs et les Latins l’honorent comme martyr le 8 avril. Acta sanctorum, édit. Palmé, aprilis 1. 1, p. 739.

    1. PHOCHÉRETH##

PHOCHÉRETH (hébreu : Pokérét, « prenant au filet » ), chef ou ancêtre d’une famille de Nathinéens, « fils des serviteurs de Salomon », qui retourna de captivité en Palestine avec Zorobabel. Le texte hébreu porte : Benê Pokérét has-sebaïm, dans les deux passages où il est nommé, I Esd., ii, 57 ; II Esd., vii, 59, et à en juger par les listes des Nathinéens, que donnent les deux livres et dans lesquelles le mot « fils » est suivi exclusivement du nom seul du père ou chef, sans autre indication, on doit conclure que Pokérét has-sebaïm ne forme qu’un nom propre, à moins qu’on ne suppose que le mot benê, « fils >), est tombé devant has-sebaïm. Les deux opinions ont leurs partisans. Les uns pensent qu’il faut lire en effet : « les fils de Pokéréf-Has-sebaïm », nom ou surnom qui signifie « celui qui prend au piège des gazelles, chasseur de gazelles ». D’autres lisent : « les fils de Phochéreth ; les fils d’Asebaïm. » Les Septante ont traduit : uitù Qayephiï, >o’A.<u60£t>., I Esd., ii, 57, et ; jîoi fcaxstpàB, yiot Satratjx, II Esd., vii, 59. La Vulgate a pris has-sebaïm pour un nom de lieu : filii Phochcreth, qui eranl de Asebaim ; I Esd., ii, 57 ; filii Phochéreth, qui erat ortus ex Sebaim, mais cette interprétation n’est pas facile à justifier. Voir’AsEBAïM, t. i, col. 1075.

PHŒBÉ (grec : *oig-/], « radieuse » ou « lune » ), diaconesse de Cenchrées, recommandée par saint Paul aux chrétiens de Rome et placée en tête des recommandations. Rom., xvl, 1-2, On admet généralement que ce fut Phœbé qui porta aux fidèles de Rome l’Épître écrite à leur adresse par saint Paul. L’Apôtre fait d’elle un grand éloge. Il l’appelle « notre sœur, qui sert (Siâxovoç ) l’Église qui est à Cenchrées » un des deux ports de Corinthe. Ce titre de èiocxÔMo ; tî é ç èxxXrjfft’aç semble indiquer une fonction spéciale et déterminée, quoiqu’il ne soit pas possible de préciser en quoi elle consistait. S. Jean Chrysostome, Hom., xxx, 2, ira Boni., t. i, x, col. 663. Voir Diaconesse, 3°, t. ii, col. 1401. C’est le seul passage du Nouveau Testament où il soit question d’une femme 81ax<5voç, mais on peut y voir comme l’origine des diaconesses, de ces ministre, que Pline le Jeune, Epist., X, xevi, 8, dit avoir existé dans l’Église chrétienne. Cf. Diaconesse, t. ii, col. 1400. Saint Paul ajoute qu’elle a été nposTâ-riç, « aide », c’est-à-dire qu’elle a rendu de grands services « à lui-même et à beaucoup d’autres. » Elle devait être riche et, habitant Cenchrées, le port où débarquaient les voyageurs qui venaient d’Éphèse en Grèce, elle avait eu souvent l’occasion d’être utile aux nouveaux chrétiens qui passaient par là. L’insistance avec laquelle l’Apôtre appuie sa recommandation montre quelle importance il y attachait et combien il tenait à ce qu’on fit bon accueil à la messagère de son Épttre. Nous ignorons quelles