Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée
319
320
PHILOXENE — PHINON


24 mars 519, la communion avec Rome, exila les évêques jacobites et déporta Philoxène à Philippopolis en Thrace, puis à Gangres en Paphlagonie où il mourut vers 523.

Parmi ses nombreux ouvrages, dont une petite partie seulement est publiée, nous citerons son commentaire sur les Évangiles conservé en partie dans deux manuscrits du British Muséum, à Londres. L’un de ces manuscrits est daté de l’an 5Il et renferme des fragments du commentaire sur saintMatthieu et saint Luc. Quelques années plus tôt, en 505 ou 508, Philoxène avait chargé le chorévêque Polycarpe de faire sur le grec une version littérale de l’Ancien et du Nouveau Testament. Cette version, nommée « Philoxénienne », jouit d’un certain crédit durant le vie siècle, niais ne tarda pas à être supplantée par d’autres et il n’en reste que des fragments dans quelques manuscrits. Cf. Wright, Syriac Literature, London, 1894, p. 13-14 ; Rubens Duval, La littérature syriaque, Paris, 3e édit., 1907, p. 50, 64.

F. Nau.

    1. PHINÉE##

PHINÉE, PHINÉES (hébreu : Pînelfâs, « bouche d’airain éclatante ; » Septante : <£>tvéec), nom de trois Israélites. D’après certains commentateurs, le nom est d’origine égyptienne et peut signifier en cette langue « le nègre ». Voir E. Nestlé, Die isrælitischen Eigennamen, in-8°, Haarlem, 1876, 112. Cf. Zeitschrift der deutschen morgenl. Gesellschaft, t. xxv, p. 139.

1. PHINÉES, fils d’Éléazar et petit-fils d’Aaron. Sa mère était une fille de Phutiel, que le Targum du pseudo-Jonathan, Exod., i, 25, identifie avec Jéthro le Madianite, mais qui est en réalité un inconnu dont on ne sait que le nom. Phinées fut le troisième grandprêtre d’Israël. Encore jeune, il se rendit célèbre par son zèle à châtier les Juifs infidèles qui participèrent à Settim au culte licencieux de Béelphégor et commirent le mal avec les filles de Moab. Moïse, au nom de Dieu, commanda à son peuple de mettre à mort les coupables. Il s’agissait de préserver la religion judaïque dans sa pureté et de combattre Baal qui devait pendant plusieurs siècles lutter contre Jéhovah. Phinées se distingua entre tous les vrais Israélites. Il pénétra dans la tente de Gozbi, fille d’un prince madianite appelé Sur, où Zambri, fils de Salu, chef de la tribu de Siméon, au grand scandale des Israélites, était entré publiquement, et il frappa à mort les deux complices de sa lance dans le ventre. En récompense de cette action d’éclat, Dieu lui promit pour lui et aa race le souverain sacerdoce. Num., xxv. Son zèle fut fécond : il fut glorifié d’âge en àg&, ïs. CT ^cmi), 3ft-3 ; EceU., tilv, 23-25, et, lorsque Matathias, le père des Machabées, commença la guerre sainte contre le persécuteur Antiochus Épiphane, ce fut j’exempte de Phinées, qui enflamma son ardeur.

I Mach., ii, 26, 54.

Afin d’imprimer l’horreur la plus vive dans le cœur des Israélites pour le culte abominable de Béelphégor, Dieu voulut que Moïse châtiât les Madianites qui avaient faitprévariquer tant de coupables. Douze mille hommes furent envoyés contre eux et Phinées fut chargé de les accompagner en emportant avec lui les instruments sacrés dont la nature n’est pas précisée et les trompettes (bâ ?ô$erôf hat-terû’àh. Num., xxxi, 6 ; cf. x, 8-9 ;

II Par., xiii, 12. La défaite des Madianites fut complète et Balaam, qui avait donné le conseil perfide de séduire les Israélites, en les initiant au culte de Béelphégor, fut au nombre des tués.

Phinées fut, sans doute pendant la vie d’Éléazar, son père, chef des Corites chargés de la garde.des portes du Tabernacle et de l’entrée du camp d’israél. I Par., ix, 19-20. Quand les tribus transjordaniennes construisirent un autel sur les bords du Jourdain, Phinées reçut à Silo, de la part des tribus cisjordaniennes, la mission d’aller à la. tête de, dix princes, leur faire des

remontrances ; ils lui répondirent de manière à le satisfaire ainsi que tout Israël. Jos., xxii, 13-14, 30-33.

Phinées succéda comme grand-prêtre à son père Éléazar. Il remplissait ses fonctions lorsque les onze tribus déclarèrent la guerre à celle de Benjamin pour venger le crime commis à Gabaon contre la femme du Lévite de la montagne d’Éphraïm. Jud., XX, 28. D’après’le texte hébreu, l’arche d’alliance semble avoir été à ce moment à Béthel, }. 26-27, et non à Silo, comme avant et après cette époque. Dans le partage de la Terre Promise, Phinées avait reçu pour héritage dans la montagne d’Éphraïm, la ville de Gabaa, ou, comme l’appelle laVulgate, Gabaath, qui fut surnommé « de Phinées », pour la distinguer des autres localités du même nom. Voir Gabaath de Phinées, t. iii, col. 14. C’est là qu’avait été enseveli le grand-prêtre Éléazar, Jos., xxiv, 32, et c’est là, d’après une addition des Septante, que fut aussi enseveli Phinées. « Phinées, dit le texte grec, remplit les fonctions de grand-prêtre jusqu’à sa mort, à la place d’Éléazar, son père, et il fut enterré dans la ville de Gabaath. » Le lieu traditionnel de sou tombeau (fig. 73) est très fréquenté par les pèlerins juifs et samaritains.

73. — Tombeau traditionnel de Phinées. D’après Conder, Tentivork in Palestine, t. i, p. 77.

Le souverain pontificat se conserva dans la descendance de Phinées, comme Dieu le lui avait promis, en récompense de son zèle, contre les Israélites idolâtres, Num., xxv, 13, sauf une interruption, dont la cause est inconnue. Du temps du grand-prêtre Héli, il était passé dans la branche d’Ithamar, quatrième fils d’Aaron,

I Reg., ii, 23, mais il rentra dans la famille d’Éléazar, en la personne de Sadoc, à l’époque de Salomon, III Reg., Il, 35, et il se perpétua dans la même ligne jusqu’à Notre-Seigneur. Voir Grand-prêtre, t. iii, col. 304. Le grand-prêtre des Samaritains se vante de descendre des Phinées par Ménélas, fils de Johanan et frère de Jeddoa,

II Esd., XII, 22, ou Jaddus. Voir la Lettre des Samaritains à Scaliger, dans J. G. Eichhorn, Reperlorium fur biblische Literatur, t. xii, p. 262.

2. PHINÉES, second fils du grand-prêtre Héli. I Reg.. i, 3 ; ii, 34. Il commit les mêmes fautes que son frère Ophni et périt avec lui dans la défaite que les Philistins infligèrent aux Israélites. I Reg., iv, 4, 11, 17. Voir Ophni 1, t. iv, col. 1833. Sa femme, à la nouvelle de sa mort, mourut elle-même en donnant prématurément naissance à un fils qu’elle appela Ichabod. Elle avait un fils aine appelé Achitob, lequel eut à son tour deux fils, Achias et Achimélech, qui furent grands-prêtres à Silo et à Nobé sous le règne de Saûl. I Reg., iv, 19 ; xiv, 3 ; xxii, 9.

3. PHINÉES, lévite, père d’Éléazar. Cet Éléazar fut un de ceux qui furent chargés par Esdras de vérifier le poids des vases sacrés rapportés de Babylone. I Esd., vm, 33.

    1. PHINON##

PHINON (hébreu : Pinôn ; Septante : « Êetvtov), un des’allûf d’Édom, ainsi appelé du nom de la ville où il