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PHILISTINS — PHILON


Laomédon. En 320, Ptolémée I er s’empara de Gaza et de Joppé. Antigone les prit en 315. Ptolémée les reprit en 315, Diodore de Sicile, xix, 80, mais il en fut chassé l’automne suivant par Démétrius et Antigone. Diodore, xix, 93. Ptolémée fit une nouvelle tentative en 302 et elle fut en partie couronnée de succès. La Philistie resta à ses successeurs, Antiochus le Grand, en 219, entreprit de la reprendre. Il s’empara de Gaza et c’est dans cette ville, en 218, qu’il prépara l’invasion de l’Egypte. Une grande bataille fut livrée à Raphia en 217, le roi de Syrie fut battu et Ptolémée recouvra les villes philistines. Polybe, v, 82-86. Un nouvel effort d’Antiochus en 201 le rendit maître de Gaza, les Égyptiens furent battus à Phanéion en 200 et toute la Syrie tomba ainsi au pouvoir des Séleucides.

La domination des successeurs d’Alexandre contribua beaucoup à la diffusion de la civilisation grecque en Philistie. Déjà auparavant, sous les rois perses, les rapports commerciaux des Philistins avec les Grecs avaient introduit dans les villes philistines des monnaies du type athénien. E. Schùrer, Geschichte desjûd. Volhes im Zeitalt. J. C, 3e édit., t. ii, 1898, p. 84 ; E. Babelon, Les Perses Achéménides, 1893, p. lv-lxiv, 47-52, pi. vin. Sous les Séleucides, on se mit à parler grec, on donna aux dieux les noms des dieux grecs, on imita les institutions grecques. Antiochus Épiphane, qui chercha à helléniser les Juifs, ne dutéprouver aucune difficulté à établir les mœurs grecques dans la Séphélah.

8° Histoire des Philistins à l’époque des Machabées. Leur assujettissement par les Romains. — 1. Du temps des Machabées, les Syriens eurent d’ordinaire les Philistins comme auxiliaires dans leur lutte contre les Juifs ; ils en avaient dans leurs armées, ils partaient souvent de la Séphëlah pour attaquer les fils de Mathatias ; les Philistins achetaient comme esclaves les prisonniers juifs. I Mach., iii, 41. Les Hasmonéens eurent ainsi souvent à les combattre. Judas Machabée prit Azot et la pilla. I Mæh., v, 68. Bacchide fut obligé, pour éviter ces incursions, de fortifier Emmaûs, Béthoron, Thamnatha, Pharathon, Gézer.I Mach., IX, 50-52. Jonathas, ayant pris le parti d’Alexandre Balas contre Démétrius, essaya en 147 de s’emparer de Joppé, mais sans succès ; il battit cependant Apollonius près d’Azot et brûla le temple de Dagon. I Mach., x, 75-85 ; cf. xi, 4. Ascalon lui ouvrit ses portes. I Mach., x, 86. Il reçut en don Accaron d’Alexandre Balas. I Mach., x, 89. Plus tard, Jonathas soumit Ascalon et obligea Gaza à traiter avec lui (145-143). I Mach., xi, 60-62. Simon Machabée prit à son tour Joppé et y établit ensuite des Juifs, ainsi qu’à Gaza. I Mach., xii, 33 ; xii, 11, 43-48. Jean Hyrcan semble avoir perdu ces villes qui lui furent enlevées par Antiochus Sidètes, mais ce dernier dut les lui rendre à cause de l’intervention de Rome. Alexandre Jannée se rendit maître de Raphia, d’Anthédon et de Gaza. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiii, 3 ; Bel. jud., i, iv, 2. — 2. Pompée rendit leur autonomie aux villes philistines, mais il les incorpora dans la province de Syrie (63 avant J. C). Josèphe, Bell, jud., i, vii, 7. Gabinius (57-55 avant J. C.) rebâtit les villes détruites ou maltraitées par les Juifs. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiv, 53 ; Bell, jud ; I, viii, 4. César rendit Joppé aux Juifs. Ant. jud., XIV, x, 6. Antoine donna à Cléopâtre toute la côte de la Méditerranée depuis 1’n.gypte jusqu’au fleuve Éleuthère, à l’exception de Tyr et de Sidon (36 avant J. C.). Plutarque, Anton., 36 ; Josèphe, Bell, jud., i, xviii, 5. Auguste (30 avant J. C.) donna à Hérode Gaza, Anthédon, Joppé et la tour de Straton dont Hérode fit Césarée. — 3. Quand le royaume d’Hérode fut divisé, Gaza fut sous la dépendance directe du gouverneur de Syrie ; il en fut de même pour Joppé et Césarée à la déposition d’Archélaûs (6 de notre ère). Azot et Jamnia furent données à Salomé ; leurs revenus, après la mort de Salomé, furent attribués à l’impératrice Livie et plus tard à Ti bère. Josèphe, Ant. jud., XVII, xi, 4-5 ; XVIII, ii, 2 ; vi, 3 ; Bell, jud., II, vi, 3 ; ix, 1 ; E. Sçhurer, Gesch. desjûd. Volkes im Zeitalt. J. C, 3e édit., t. ii, 1898, p. 78. — Pendant toutes ces révolutions, Ascalon conserva ses franchises, conquises en 104 avant J. C. — 4. En 66 de notre ère, au commencement de la révolte des Juifs contre Rome, les Juifs de Césarée furent égorgés par les autres habitants de la ville, avec la connivence du procurateur Gessius Florus. Des massacres eurent lieu aussi à Ascalon. Josèphe, Bell, jud., II, xviii, 5. Les Juifs révoltés brûlèrent de leur côté Ascalon, détruisirent Anthédon et Gaza. Bell, jud., II, xviii, 1. Cestius Gallus prit Joppé et en massacra la population juive, mais les Juifs la reprirent et s’y tinrent jusqu’à ce qu’elle fût détruite par Vespasien. Bell, jud., II, xviii, 10 ; xx, 4 ; III, IX, 2. Ainsi s’était accomplie peu à peu la ruine de la Philistie. Cf. Zach., x, 5-7. Le nom des Philistins n’apparaît plus dans le Nouveau Testament.

V. Bibliographie. — Frisch, Le origine, diis et terra Palœstinorum, Tubingue, 1696 ; VVolf, Apparatus Philistseorum bellicorum, Wittenberg, 1711 ; F. Hitzig, Vrgeschichte und Mythologie der Philistàer, Leipzig, 1845 ; Bertheau, Zur Geschichte der lsrealiten, Gœttingue, 1842, p. 186-200, 280-285, 306-308 ; G. Bour, Der Prophet Amos, Giessen, 1847, p. 76-94 ; fûiobel, Die Vôlkertafel der Genesis, Giessen, 1850, p. 215-225 ; Fr. W. Schultz, dans Herzog, Real-Encyklopàdie, 2° édit., t. xi, 1883, p. 618-636 ; Kneucker, dans Schenkel, Bibel-Lexicon, t. iv, 1872, p. 541-559 ; Ritter, Erdkunde, t. xvii, Berlin, 1852, p. 168-192 ; Stark, Gaza und die philistàische Kûste, Iéna, 1852 ; Hanneker, Die Philistâea, Eichslâdt, 1872 ; V. Guérin, Judée, t. ii, 1869, p. 45-51 ; Schwally, Die Rasse der Philistàer, dans Hilgenfeld, Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, t. xxxiv, 1890, p. 103, 265 ; W. M. Mûller, Asien und Europa nach altàgyptischen Denkmâlern, 1893, p. 386-390.

F. Vigouroux.

    1. PHILOLOGUE##

PHILOLOGUE (grec : 3>[X6Xoyoç)ï chrétien de Rome, salué par saint Paul. Rom., xvi, 15. Ce nom était commun parmi les esclaves et les affranchis de la maison impériale. Corpus inscript, lat., t. vi, 4116 ; Pape, Wôrterbuch der griechischen Eigennamen, 3e édit., t. ii, coi. 1626. Origène suppose qu’il pouvait être le mari de Julie, nommée avec lui. Voir Julie, t. iii, col. 1866. Le pseudo-Dorothée. De septuaginta discip., 41, Patr. Gr., t. xiii, col. 1063, dit qu’il était un des soixante-dix disciples et que saint André le fit évêque de Sinope dans le Pont, Cf. Pseudo-Hippolyte, De septuaginta Apostolis, 41, t. x, col. 955, qui répète les mêmes choses. On célèbre sa fête le 4 novembre. Voir Acta sanctorum, novembris t. ii, 1894, p. 222-224.

    1. PHILOMÉTOR##

PHILOMÉTOR, « aimant sa mère, » surnom donné par antiphrase à Ptolémée VI, roi d’Egypte, qui détestait sa mère. II Mach., iv, 21 ; ix, 29 ; x, 13. Voir Ptolémée VI.

    1. PHILON##

PHILON, écrivain juif, contemporain de Jésus-Christ.

I. Sa vie. — On n’a que fort peu de renseignements sur la vie de Philon. D’après Josèphe, Ant. jud., XVIII, vin, 1 ; cf. Eusèbe, H. E., ii, 4, t. xx, col. 148, il appartenait à une famille distinguée ; son frère Alexandre (ou plutôt le fils de son frère, Ewald, Geschichte des Volkes Isræls, 3e édit., Gœttingue, 1868, t. vi, p. 259) exerçait en Egypte les fonctions d’alabarque, probablement de fermier général des impôts sur la rive droite du Nil, fonctions qui furent plusieurs fois confiées à de riches Juifs. Saint Jérôme, De vir. ill., 11, t. xxiii, col. 625, dit que Philon était de famille sacerdotale ; mais cette indication ne trouve sa confirmation chez aucun historien, pas même chez Eusèbe, et les écrits de Philon ne font aucune allusion à ce point. Ils sont d’ailleurs très sobres