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PHILISTINS


mena Ja mort de Saül ne pouvaient que îorliBer)a suprématie des Philistins. Ils cherchèrent à la maintenir en attaquant David sans retard.

4° Du règne de David à celui d’Achaz. — Dès que David eut été reconnu comme roi par les douze tribus et que l’unité du royaume eut été ainsi reconstituée, ils s’avancèrent en armes dans la vallée de Raphaïm au sud-ouest de Jérusalem et établirent même un poste à Bethléhem. I Par., XI, 16. Les Israélites réunis pouvaient lutter avantageusement contre eux, et avec un chef comme David, ils battirent deux fois leurs ennemis à Raphaïm et, dans la seconde rencontre, les poursuivirent depuis Gabaa jusqu’à Gézer. II Reg. (Sam.), v, 17-25 ; I Par., xiv, 8-16.

Sept ans plus tard environ, la situation des belligérants était tellement changée que ce fut David qui prit l’offensive et s’empara de Geth. I Par., xviii, 1. La puissance des Philistins était désormais brisée. L’Écriture mentionne encore quatre combats contre les Philistins, qui eurent lieu vers la fin du règne de David ou à des dates inconnues, II Reg. (Sam.), xxi, 15-22, mais ils furent sans grande importance et servirent surtout à faire éclater la bravoure de quelques-uns des soldats d’Israël.

Sous le règne de Salomon, les villes philistines, en conservant leur autonomie, III Reg., ii, 39, lui payèrent sans doute tribut, III Reg., iv, 21, 24 ; II Par., ix, 26, mais le schisme des dix tribus leur permit de relever la tête. Roboam pour les arrêter fortifia contre eux Geth et les villes limitrophes de leur territoire. II Par., XI, 8. Ils réussirent à prendre Gebbéthon et à s’y établir. Cette place commandait les défilés qui menaient delà plaine de Saron à Samarie. Voir Gebbéthon, t. iii, col. 142. Les rois d’Israël Nadab et Baasa firent donc de longs efforts pour la leur reprendre. III Reg., xv, 27 ; xvi, 15, 17. Du temps de Josaphat, roi de Juda, quelques Philistins lui payaient encore tribut, II Par., xvii, 11, mais sous son fils Joram, s’étant joints à des pillards arabes, ils saccagèrent le palais du roi, XXI, 16-17. Du temps de Joas, Hazaèl, roi de Damas, prit la ville de Geth. IV Reg., xii, 17. Les Philistins parvinrent sans doute à la reprendre après son départ, car Ozias, en leur faisant la guerre, détruisit les murs de cette ville avec ceux de Jamnia et d’Azot. II Par., xxvi, 6. Cf. Amos, vi, 2. La haine des habitants de la Séphélah contre les Israélites s’en augmentait toujours. Nous apprenons par les prophètes, Joël, iii, 4-6 ; A, mos, i, 6-10, que, unis aux lduméens et aux Phéniciens, ils avaient fait la traite des esclaves et vendu les Juifs dont ils s’étaient emparés. Pendant le règne d’Achaz, ils mirent à profit les embarras que les lduméens et les Syriens causaient à ce roi pour s’emparer des villes de Juda qui étaient dans leur voisinage. II Par., xxviii, 18. Cf. Is., ix, 11. Mais le moment approchait où les habitants de la Séphélah allaient avoir affaire à des ennemis plus redoutables que Juda, aux Assyriens, selon la prophétie d’Isaïe, xiv, 28-31. Ils avaient eu déjà à souffrir de leur part lors de leurs premières invasions contre le royaume du nord de la Palestine.

5° Les Philistins aux prises avec les Assyriens. — Le pays des Philistins avait été soumis au tribut par les rois d’Assyrie en même temps qu’Israël et l’Idumée par Rammannirar III. Téglathphalasar III comptait, vers 734, parmi ses vassaux, Mitinti d’Ascalon et Hanon de Gaza, qui avaient pris part avec Rasin de Damas et Phacée d’Israël à la révolte contre Ninive (734-732). Rukipti succéda à son père Mitinli comme roi d’Ascalon et fit sans doute sa soumission au roi d’Assyrie. A l’approche des Assyriens, Hanon de Gaza s’enfuit en Egypte, et sa capitale fut prise et pillée. Après le départ des vainqueurs, il y revint, et en 720 nous le trouvons parmi les alliés de Sô ou Sévé, le Schabak égyptien, qui avait promis son appui à Osée d’Israël,

IV JReg., xvir, é, mais ne l’avait pas sauvé. Il fut battu et fait prisonnier à Raphia par Sargon, le vainqueur de Samarie. Sargon déposa aussi Azuri, roi d’Azot, et le remplaça par son frère Ahimiti ; mais quand Sargon se fut éloigné, les habitants d’Azot chassèrent Ahimiti et le remplacèrent par Yamani. Le roi de Ninive marcha en 7Il contre les rebelles et s’empara d’Azot, Is., XX, 1, de Geth, etc., déporta les habitants du pays, les remplaça par des colons qu’il fit venir de l’est de l’Assyrie et les plaça sous le gouvernement d’un Assyrien. Ce fut pour peu de temps. Sous le règne de Sennachérib, Mitinti d’Azot figure parmi les tributaires de Sennachérib. Ezéchias, qui avait secoué le joug des Assyriens, avait battu les Philistins, IV Reg., xviii, 8, et les avait entraînés en partie dans sa révolte.

Quand Sennachérib porta la guerre en Palestine, Sidqa d’Ascalon, l’un des chefs philistins, fut défait par ce roi et envoyé captif en Assyrie ; Sarludari, fils d’un ancien roi d’Ascalon, fut mis sur le trône à sa place. Le roi d’Accaron, Padi, avait refusé de se révolter contre le roi de Ninive. Ses sujets l’avaient saisi et envoyé captif à Ezéchias roi de Juda. Sennachérib obligea le roi de Juda à le lui rendre et le rétablit sur le trône. Il saccagea en même temps plusieurs villes des Philistins. Depuis lors ces derniers semblent être restés fidèles aux Assyriens. Asarhaddon et Assurbanipal énumèrent parmi leurs tributaires Silbel de Gaza, Mitinti d’Ascalon, Ikausu d’Accaron, Ahimilki d’Azot. Quand l’Egypte voulut secouer le joug de l’Assyrie sous le règne de Tharaka, les Philistins restèrent fidèles aux Assyriens. Hérodote, ii, 157, raconte que le roi d’Egypte Psammétique assiégea Azot pendant 29 ans. Cf. Jer., xxv, 20. Le temple d’Ascalon, dédié à « Aphrodite Urania », dit Hérodote, i, 105, fut pillé par les Scythes.

6° Les Philistins tributaires des Chaldéens et des Perses. — Après la chute de l’empire assyrien, lorsque Néchao II porta la guerre sur l’Euphrate (608), il prit Gaza à son passage. Hérodote, ii, 159. Sa défaite à Carchamis ne tarda pas à amener Nabuchodonosor en Egypte et il semhle n’avoir rencontré aucune résistance dans le pays des Philistins, fort maltraité pendant toutes ces guerres. Soph., ii, 4-7 ; Jer., xvii, 1-7 ; Ezech., xxv, 15-17. Nabonide fit lever des tributs jusqu’à Gaza pour la construction du grand temple de Sin à Harran. Keilinschriftliehe Bibliotheh, t. iii, 2, p. 98.

Lorsque Babylone fut tombée au pouvoir des Perses et que Cambyse marcha contre l’Egypte, Gaza fut la seule ville philistine qui s’opposa à son passage, Polybe, xvi, 40. Quand Darius organisa son empire, les Philistins, avec la Palestine, firent partie de la cinquième satrapie. Hérodote, iii, 91. Ils fournirent leur contingent à la flotte de Xerxès. Hérodote, vii, 89. Pendant quelque temps, Ascalon paraît avoir été soumise à Tyr, du moins, Scylax, dans son Périple, l’appelle « une ville tyrienne. » Geographi min., édit. Didot, t. i, p. 79. Gaza jouit alors d’une grande prospérité. Hérodote, iii, 15. On ne sait rien de précis sur les villes philistines pendant les dernières années de la monarchie perse. Mais le livre deNéhémie, IIEsd., xiii, 23-24, nous apprend que, de son temps, la communauté de malheurs ayanl atténué sans doute la haine qui divisait Philistins et Israélites, plusieurs Juifs avaient épousé des femmes philistines, originaires d’Azot, qui avaient appris à leurs enfants à parler la langue de cetle ville, de sorte qu’ils ne connaissaient même pas la langue juive.

7° Les Philistins à l’époque des Lagides et des Séleucides. — Sous Alexandre le Grand et ses successeurs, la Philistie soutint de fréquentes guerres. Alexandre assiégea Gaza, qui lui refusait le passage, quand il se rendait de Tyr en Egypte, et la traita durement (332). Diodore de Sicile, XVII, xlviii, 7 ; Arrien, ii, 265 ; Q. Curce, iv, 67. — Après sa mort, la Syrie échut à