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ZODIAQUE — ZOMZOMMIM


assyriens. La tradition, que représente la Vulgate, y a vu les signes du zodiaque, en syriaque mavzal{u, en arabe mendzil. Suidas rend (iaÇoupwS par ÇtoBia, « les signes du zodiaque ». — Le mot employé par les Septante traduit l’hébreu mazzârôf, qui se lit dans Job, xxxviii, 32, et qui correspond aux mazarati assyriens, les stations ou veilles de la nuit. Cf. Frz. Delitzsch, Dos Buch lob, Leipzig, 1876, p. 502. L’auteur de Job dit : « Est-ce toi qui fais lever les mazzârôt en leur temps ? » Les Septante et Théodotion traduisent ici par paÇoupûB, identifiant ainsi les mazzârôt et les mazzalôt. Mais les mazzârôt sont pour le syriaque la grande Ourse, pour la Vulgate Lucifer, pour d’autres les Hyades. Il est probable que, de part et d’autre, il

s’agit des signes du zodiaque.

H. Lesêtre.
    1. ZOHAR##

ZOHAR (SÉPHER HA-), « Livre de la Splendeur », compilation rabbinique sur le Pentateuque.

— Cette œuvre, considérable par son étendue, aurait été composée à l’époque de Titus par Simon ben Yochaï, mais l’existence n’en fut révélée qu’à la fin du xme siècle par le rabbin Moïse de Léon. Drach, Le l’harmonie entre l’Église et la Synagogue, Paris, 1844, t. i, p. 155, croit à sa haute antiquité dont l’archaïsme du style serait une preuve ; il suppose même que Simon ben Yochaï ne fit que mettre par écrit ce qui s’était enseigné longtemps avant lui. Mais cette attribution est contredite par les allusions qu’on trouve dans le Zohar à des événements relativement récents, comme les croisades, et surtout par le silence absolu que dix siècles ont gardé sur une œuvre aussi importante pour le rabbinisme. Il est plus probable et communément admis aujourd’hui que l’auteur du Zohar n’est autre que Moïse de Léon, rabbin de la fin du xiii" siècle, qui vivait en Espagne et compila son livre en se servant de toutes sortes d’écrits antérieurs ou contemporains, auxquels il mêla libéralement ses propres élucubrations. On sait que beaucoup de rabbins du moyen âge écrivaient l’araméen chaldaïque, la langue talmudique, au moins aussi facilement que l’hébreu, ce qui coupe court à toute prétention de dater le Zohar d’après l’idiome employé.

L’ouvrage se compose d’ailleurs de commentaires et de différents appendices portant des titres distincts : le Livre des Mystères, la Grande et la Petite Assemblée, le Mystère des mystères, les Palais, le Pasteur fidèle, les Secrets de la Thorah, le Midrasch occulte, la Spéculation du Vieux et celle du Jeune, Matnitin et Tosefta. Dans ce soi-disant commentaire du Pentateuque, il n’est jamais question du texte qui sert de thème au développement rabbinique. L’exégèse et la théologie n’ont donc rien à y prendre. Par contre, on y trouve toutes les idées de la Kabbale, voir Kabbale, t. iii, col. 1881, et les doctrines les plus étranges sur Dieu, la création, l’homme, sa nature et sa destinée, etc. Ces doctrines contredisent aussi formellement les enseignements de l’Ancien Testament que ceux du Nouveau.

Quand le Zohar parut, il fut accueilli avec enthousiasme par les Juifs kabbalistes, qui en firent le code de l’occultisme, révélé par Dieu aux anges, transmis par les anges à l’homme et parvenu de patriarche en patriarche, de prophète en prophète jusqu’à Simon ben Yochaï. Les chrétiens eux-mêmes s’y laissèrent prendre et crurent y trouver la confirmation de leurs croyances sur Dieu, la Trinité, le Messie, la rédemption et d’autres dogmes fondamentaux. La date mieux connue de la composition du Zohar ôtait toute valeur traditionnelle à ses affirmations dogmatiques, et l’immense développement de ses élucubrations ne permettait guère d’admettre qu’elles aient pu se transmettre par voie de tradition orale. On renonça donc à l’idée d’exploiter l’ouvrage dans un but apologétique pour la

conversion des Juifs, et Clément VIII, Constit. du 28 février 1692, frappa d’une même condamnation les livres kabbalistiques, talmudiques et autres ouvrages pernicieux des Juifs.

Le Zohar a été traduit en français par Jean de Pauly et magnifiquement édité par Em. Lafuma-Giraud, 6 in-8°, Paris, 1906-1911. Cette publication constitue « un monument littéraire de tout premier ordre. » Cf. H. Hyvernat, Sépher ha-Zohar, dans la Revue biblique, 1908, p. 588-592 ; S. Karppe, Étude sur les origines et la nature du Zohar, Paris, 1901 ; Is. Broydé, article Zohar, dans The Jewish Encyclopedia, in-8°, New

York, t. xii, 1906, p. 689-693.

H. Lesêtre.

ZOHÉLETH [PIERRE DE] (hébreu : ’Ébén Zôh.éléi ; Septante : Aî8t| to0 ZwsXéli), endroit où Adonias, fils de David, fit préparer un sacrifice pour se faire proclamer^ roi par ses partisans et empêcher Salomon de monter sur le trône. Voir Adonias, t. i, col. 225. Cette pierre était située au sud de Jérusalem, près de la fontaine de Rogel. III Reg., i, 9. D’après divers commentateurs, Zohéleth signifiant « serpent », de zdhal, « ramper », Gasenius, Thésaurus, p. 413, est une pierre située près ou sur la fontaine des Serpents (Vulgate : Fons Draconis), dont parle II Esd., ii, 13, ou * près de la piscine des Serpents », tûv "Oopewv xoXupiSvjepa, que mentionne Josèphe, Bell, jud., V, iii, 2. Plusieurs identifient cette fontaine avec celle qu’on appelle aujourd’hui « Fontaine de la Vierge ». Voir Rogel, col. 1107. Cette identification n’est pas certaine ; on peut cependant la considérer comme très vraisemblable, quoi qu’il en soit d’ailleurs de l’étymologie du mot Zohéleth, que les lexicographes expliquent très diversement.

    1. ZOHETH##

ZOHETH (hébreu Zôl.iêf ; Septante : Zuâv ; Lucien : Zaw8), iils de Jési, de la tribu de Juda. I Par., iv, 20.

    1. ZOHRAB Jean##

ZOHRAB Jean, religieux mékihariste de Venise, né à Constantinople en 1756, mort en 1829. On lui doit la meilleure édition de la Bible arménienne.

Dans la première moitié du ve siècle (vers 432) les Saintes Écritures ont été traduites en arménien par le patriarche S. Isaac et le docteur Mesrob-Maschetotz, avec le concours de leurs disciples, sur la version des Septante de la recension d’Origène dite des Hexaples : en effet, les manuscrits arméniens portent les signes critiques d’obèles, de métobèles et d’astérisques fi’Y' "%’1 u’en sont’a P reuve évidente. La langue en est du siècle d’or de la littérature arménienne et quant à la version on l’a déjà proclamée la reine parmi toutes les traductions de la Bible. Zohrab a eu sous la main 9 manuscrits pour l’Ancien Testament et 30 pour le Nouveau ; il a reproduit le meilleur texte, en notant au bas des pages les différentes variantes des autres manuscrits. Le livre de l’Ecclésiastique n’a été inséré que dans l’Appendice, car il dénotait une version récente : l’ancienne a été postérieurement découverte et publiée. Voir Pacradouni, t. iv, col. 1949. On a fait deux éditions de la susdite Bible, l’une en un volumein-4° et l’autre en 4 vol. in-8°, Venise, 1805.

J. Miskgian.

    1. ZOMZOMMIM##

ZOMZOMMIM (hébreu -.Zamzummîm ; Septante : Zoxoji^v), nom de peuple qui ne se lit qu’une fois dans l’Écriture, Deut., ii, 20-21, où nous lisons : « [La terre d’Ammon] était réputée terre des Rephaïm (Vulgate : terra giganlum). Les Rephaïm y habitaient auparavant, et les Ammonites les appellent Zomzommim. C’était un peuple grand, nombreux et de haute taille comme les Énacites. Voir Énacites, t. ii, col. 1766. Jéhovah les détruisit devant les Ammonites qui les chassèrent et habitèrent à leur place. s C’est tout ce que nous savons