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ZIPH - ZIPH (DÉSERT DE)


3. ZIPH (hébreu : Zif ; Septante : ordinairement Zl<p), ville de la région montagneuse de Juda. Elle est mentionnée, Jos., xv, 55, entre Maon et Carmel d’une part et Jota d’autre part. L’Onomaslicon, édit. Klostermann, Leipzig, 1904, p. 92, la rattache au territoire de la Daroma dépendant l’Éleuthéropolis ou Bethdjibrin, et la place près de Carmel de Juda, au huitième mille d’Hébron, à l’orient. Cette dernière indication fait sans doute allusion au désert voisin plutôt qu’à la ville. — Le nom de Ziph est porté aujourd’hui par une colline, Tell cz-Zîf, située à 7 kilomètres au sud-sud-est d’Hébron. De 878 mètres d’altitude au-dessus de la Méditerranée, elle domine toutes les hauteurs des alentours. Yalta (Jota), à moins de 5 kilomètres au sud Ziph. Le même nom porté par un des fils de Jéleléeb I Par., iv, 16, permet de le considérer comme le fondateur de la ville. Au temps de Saûl, les habitants de Ziph se montrèrent aussi peu généreux que ceux de Céila, en allant, à deux reprises, dénoncer au roi la retraite de David sur leur territoire, s’engageant en outre à le lui livrer. I Reg. (Sam.), xxiii, 19-24 ; xxvi, 1. David, Ps. LUI (liv), 5, les appelle des étrangers et des ennemis et il invoque la justice de Dieu contre eux. La ville fut fortifiée par Roboam. II Par., x, 8. Au iv «  siècle, elle était encore habitée. Onomabl., loc. cit. — Voir Éd. Robinson, Biblical researches in Palestine, Boston, 1841, t. ii, p. 190-191 ; V. Guérin, Judée, t. iii, p. 159-160.

5f12. — Désert de Ziph, à l’est du tell. D’après une photographie de M. H. Leidet.

ouest, a seulement 837 mètres ; Carmel, à 5 kilomètres au sud, 819 ; seul Tell-Ma’in (Maon), mais à 2 kilomètres plus au sud, s’élève d’un mètre et demi plus haut. Le site, on ne peut le nier, convenait admirablement pour servir d’assiette à une ville fortifiée. Toutefois, on ne remarque à son sommet aucune trace ni de fortifications ni d’habitations. La ruine khirbet ez-Zîf, en contrebas sur le côté méridional, ne semble pas remonter à une époque reculée ni avoir jamais été fortifiée. Aussi plusieurs palestinologues, entre autres V. Guérin, tout en tenant le tell pour une partie du territoire de Ziph qui a conservé son nom, croient-ils devoir chercher l’emplacement et les restes de la ville elle-même dans quelqu’une des ruines importantes qui l’entourent. Plusieurs, particulièrement les khirbet Abu el-Hamâm et khirbet el-Ghunâim, peuvent prétendre à ce titre et, dans ces conditions, il est difficile de se prononcer. Ce qui est certain, c’est que le nom d’ez-Zîf fixe en général au moins le territoire de la localité et désigne la région déserte et montueuse se développant à l’est vers la mer Morte pour le désert de

4. ZIPH (désert DE) (hébreu : midbar Zif ; Septante : ht-itj épïj|ji< ! > " *< ? opet Zt’f), I Reg., xxiii, 14, portion du désert de Juda entre la ville de Ziph et la mer Morte (fig. 562). — Le texte l’indique simplement « dans la montagne », bd-har ; lsL situation du désert de Ziph à l’est du tell ez-Zif est incontestable. Il y a peu d’années, nous y avons vu encore de nombreux buissons de chênes-verts, que dévoraient les chèvres de Yattâ, témoigner que jadis il y avait eu là d’épais bocages.

Le désert de Ziph est célèbre pour avoir donné refuge à David fuyant la poursuite de Saül après qu’il eut quitté Céila. Il s’y tenait, avec ses six cents compagnons, dans les lieux les plus inaccessibles, bam-messàdôt, in firmissimis locis. IReg., xxiii, 14. Jonathas vint l’y trouver pour l’encourager et renouveler avec lui l’alliance contractée autrefois. La rencontre eut lieu « dans la forêt » où demeurait David, selon la Yulgate ; à Katv ?, ou Kaivîj Z ?ç, « la nouvelle Ziph », d’après les Septante ; à l’endroit nommé tforëdh, d’après plusieurs interprètes modernes, qui l’identifient avec la ruine IJurêsah située à 2 kilomètres au sud-ouest de Tell ez-Zîf, à côté.