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ZARA — ZARED (TORRENT DE)


qu’il s’avança jusqu'à Marésa. Asa marcha contre lui et rangea son armée en bataille dans la vallée de Sephata, près de Marésa. Il pria le Seigneur qui jeta l'épouvante parmi les éthiopiens, et ceux-ci prirent la fuite. Asa les poursuivit jusqu'à Gérare et les Éthiopiens tombèrent jusqu’au dernier. Le vainqueur ravagea toutes les villes des environs de Gérare, pilla les bergeries, et regagna Jérusalem chargé d’un butin énorme, traînant après soi une grande multitude de moutons et de chameaux.

Au sujet de cet événement, que racontent les seuls Paralipomènes, plusieurs opinions se sont fait jour : 1° L’opinion qu’on peut appeler radicale : le récit est apocryphe et fabuleux. Wellhausen, Prolegomena zur Geschichte Isræls, 1886, p. 214 ; B. Stade, Geschichte des Volkes Israël, 1887, t. i, p. 355, note 2 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. ii, 1897, p. 774, note 2, et Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 6e éd., 1904, p. 413 et note 1 ; Budge, À hislory of Egypt, t. vi, 1902, p. 77-78. A l’avance, Wiedemann, Aegyptische Geschichte, 1884, p. 155, s’est élevé contre ce scepticisme portant sur une époque peu connue, mais sa conjecture d’un envahisseur éthiopien avant Piankhi, et qui aurait poussé jusqu’en Palestine, n’est qu’une pure hypothèse.

2° L’opinion de ceux que hante plus ou moins le mirage de l’Arabie. L’armée envahissante, caractérisée par ses chameaux, ne peut être, nous dit-on, qu’une armée arabe. Le nom deZerah, Zirrih, a été récemment trouvé dans des inscriptions sabéennes ; c’est le nom deplusieurs chefs de la région de Djebel §ammar(Hâïl). L’armée de Zara était donc composée de Couschites du sud de l’Arabie. Fr. Hommel, Zerah the Kushite, dans Expository times, t. viii, 1897, p. 378. D’ailleurs, ajoute-t-on, Kûs, dans l’Ancien Testament, à une exception près, qui est certaine, IV Reg., xix, 9= Is., xxxvil, 9, et trois autres douteuses, Is., xi, 11, Nahum, iii, 9, et Jer., xlvi, 9, désigne l’Arabie. Zaré n’est donc qu’un scheikh arabe du pays de Saba. Id., Explorations in Arabia, dans Hilprecht, Explorations in Bible lands during the 19 lh cenlury, 1903, p. 732-742. Cf. Er. Nagl, Die nachdavidische Koenigsgeschichte Israël, 1905, p. 200-204 ; I. Benzinger, Die Bûcher der Chronih, 1901, p. 101 ; R. Rittel, Die Bûcher der Chronih, 1902, p. 132. Mais on oublie de nous expliquer comment ce scheikh était à la tête de trois cents chars et de l’armée considérable que suppose le nombre rond d’un million d’hommes. En outre, que devient, dans cette hypothèse, le passage parallèle, II Par., xvi, 8, où les Libyens, Lubîm, nous sont donnés comme faisant partie de l’armée des envahisseurs, tout ainsi qu’ils faisaient naguère partie de l’armée de Sésac, II Par., XII, 3? Cf. Revue biblique internationale, 1897, p. 333.

3° L’opinion commune. — Pour Champollion, Précis du système hiéroglyphique, 2e édit., 1828, p. 257-262 ; Mariette, Le Sérapéum de Memphis, 1882, t. i, p. 171 ; Pétrie, À history of Egypt, t. iii, 1905, p. 242-243, Zara ne serait autre que le successeur de Sésac, Osorkon 1 er, ou Serakh(on), le second roi de la XXIIe dynastie, et Pétrie place la victoire d’Asa vers l’an 904 avant J.-C. Pour Ed. Naville, Bubaslis, 1891, p. 50-51, The festival hall of Osorkon II (Mémoires VIII et X de l’Egypl Exploration Fund], et Sayce, The Egypt of the Hebrews/fc édit., 1902, p. 110-112, ce serait plutôt Osorkon II dont les rapports avec l’Ethiopie et la Palestine (Haut Routenou) étaient consignés à Eubaste dans la salle de la grande fête d’Amon. Reste le fait troublant que le chroniqueur donne à Zara l’appellation d'Éthiopien. Peut-être le devons-nous à ce que les pharaons Sua et Tharaca étaient d’origine éthiopienne, ceux-là même qui vont bientôt intervenir dans les affaires de la Palestine. Sayce, loc. cit., p. 111. Quoi qu’il en soit du chiffre d’un million d’hommes pour l’armée des agresseurs, chiffre peut-être altéré, ou sim plement à prendre en général pour une grande multitude, il n’en reste pas moins vrai qu’il y a de solides raisons de voir là une invasion égyptienne menée par un pharaon égyptien. En effet, l’Egypte seule pouvait fournir une armée aussi considérable. Après une défaite sanglante, usque ad internecionem, les vaincus s’enfuient vers l’Egypte, non à l’est, vers l’Arabie. Les villes frappées sont les villes autour de Gérare, au sud de Gaza, sur la route de l’Egypte, villes frontières de la Palestine que très vraisemblablement avaient occupées les Égyptiens après la victoire de Sésac. III Reg., xiv, 25. De plus, les envahisseurs étaient des Éthiopiens et des Libyens, II Par., xvi, 8, ce qui peut uniquement être le fait d’une armée égyptienne. Pétrie, loc. cit. Quant à l’argument des chameaux, il est permis de ne pas le prendre au sérieux. C. Lauieh.

    1. ZARAHI ou plutôt ZARAHITE##

ZARAHI ou plutôt ZARAHITE (hébreu : (haz)Zarhî ; Septante : tôZapcu ; Vulgate : de stirpe Zarahi), patronymique de Sobochaï qui était descendant de Zara, fils de Juda, et était à la tête d’un des douze corps d’armée de David. I Par., xxvii, 11. Voir Sobochaï, col. 1816. — Un autre Zarahite est nommé au i. 13 ; la Vulgate écrit Zaraï. Voir Zaraï.

    1. ZARAHIAS##

ZARAHIAS, ZARAÏAS (hébreu : Zerahydh, « Vàh a fait resplendir i> ; Septante : Zapat’ot), fils d’Ozi et père de Meraïoth, de la descendance d’Aaron. I Par., vi, 6, 51 (hébreu, v, 32 ; vi, 30) ; I Esd., vii, 4. La Vulgate écrit son nom I Par., vi, 6, Zaraïas, et Zarahias, ꝟ. 51, etl Esd., vii, 4.

    1. ZARAÏ##

ZARAÏ (hébreu : (haz)-Zarlfî ; Septante : iS> Zapat ; Vulgate : de stirpe Zaraï), descendant de Zara, fils de Juda, patronymique de Maraï, un des douze commandants de corps d’armée de David. I Par., xxvii, 13. La Vulgate écrit le même mot, Zarahi, au ꝟ. il.

ZARÉ, la Vulgate a orthographié plusieurs fois Zaré le nom propre Zara. Voir Zara 2, 3, 4.

    1. ZARED##

ZARED (TORRENT DE) (hébreu : nal.ial Zéréd ; Septante : <papay ? Zapév, ZapéS), vallée prés de laquelle campèrent les Israélites, à la lin de la 38e année de l’exode et avant de pénétrer dans le désert de Moab. Num., xxi, 12 ; Deut., ii, 14. Voir Moab, carte, fig. 300, t. iv, col. 1145.

1° Identification et histoire. — Les auteurs de VOnomasticon se contentent d’indiquer le Zared in parte deserti. Les éditeurs des Nantes and places in the Old Testament n’osent proposer aucune identification. Pour F. de Saulcy, Dictionnaire topographique de la Terre Sainte, Paris, 1877, p. 315, le campement de la vallée de Zared et celui de Dibon-Gad désignent un seul et même endroit ; le torrent devrait être par conséquent un affluent de l’Arnon dans le voisinage de ûibân.

D’après le rabbin Schwarz, Tebuoth ha-Arez, Jérusalem, 1900, p. 68-69, plusieurs le voyaient dans Vouâdi béni Hamad, au nord d’el-Kérak. Gesenius, Thésaurus, p. 429, et un grand nombre après lui l’identifient avec*i.'oudd' el-Kérak lui-même. On reconnaît communément aujourd’hui le torrent de Zared dans Youâd' el-Résâ ou el-Hésy. Cette vallée et sa rivière, limite actuelle entre le Djebâl et le territoire de Kérak, a formé certainement de même en tout temps la frontière entre la Gabalène et l’Humée au sud et le pays de Moab au nord. Voir loc. cit. Les Israélites, dans leur marche vers le nord, se sont arrêtés à la frontière méridionale de Moab pour contourner ensuite le pays par l’est : c’est donc aux bords du Hesa qu’ils ont campé avant d’opérer ce mouvement, et cette rivière est bien le torrent de Zared de