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ZACHÉE — ZAMBRI


fait du tort à quelqu’un, il le réparerait en lui rendant le quadruple. Il était devenu riche dans l’exercice de ses fonctions. Les palmiers de Jéricho et ses jardins de baume, uniques au monde, étaient d’un grand revenu et par suite une source de bénéfices pour les employés -du fisc. Josèphe nous apprend qu’Antoine en avait fait don à Cléopâtre. Hérode le Grand les avait ensuite acquis et en avait retiré beaucoup d’argent. Ant. jud., XV, IV, 2. — Les palmiers, comme les sycomores, ont disparu aujourd’hui de Jéricho, à cause de l’incurie .de ses habitants et quoique le sol du pays reste un des plus fertiles de la terre. Mais il était alors parfaitement cultivé, et comme c'était là un lieu de transit des plus ' importants pour le commerce avec les contrées situées sur l’autre rive du Jourdain, les droits de douane que les Romains y prélevaient étaient fort considérables. Cachée devait être le représentant du chevalier romain à qui était confiée la levée des impôts dans ces parages, soit qu’il en eût totalement la charge, soit qu’il l’eût seulement en partie. De l’ensemble du récit, on peut conclure que Zachée n’avait pas volontairement commis d’injustice dans l’exercice de ses fonctions ; mais la grâce du Seigneur l’avait tellement touché qu’il s’engagea à réparer au quadruple les torts qu’il pourrait avoir commis sans le savoir. La loi mosaïque obligeait le voleur à payer le quadruple ou le quintuple duvol qu’il avait commis.Exod., xxii, 1 ; IIReg. (Sam.), xii, 6 ; cependant si celui qui avait commis l’injustice la réparait de son plein gré, il n'était tenu qu'à rendre l’objet volé en y ajoutant un cinquième de sa valeur. Lev., vi, 5 ; Num., v, 7. Zachée fait beaucoup plus que ne demandait la Loi ; il se montre déjà rempli des sentiments de la charité chrétienne. — Il est question dans le Talmud d’un Zaccaï, père du célèbre Rabbi Jochanan, mais il est différent du Zachée de l'Évangile. Voir Lightfoot, Eorx hebraicse, in Luc, xix, 2, Opéra, 2e édit., Franecker, 1699, t. ii, p. 555. Il est cependant possible qu’il fût de la même famille.

D’après les Homélies Clémentines, iii, 63-72, et les Récognitions, iii, 65, 74, t. ii, col. 152-157 ; t. i, col. 1310, 1314, Zachée devint dans son apostolat le compagnon de saint Pierre, qui l'établit, malgré ses résistances, évêque de Césarée. Cette tradition se lit aussi dans les Const. Apost., vi, 8 ; vii, 46, t. i, col. 927, 1049. D’après Clément d’Alexandrie, Stroni., iv, 6, t. viii, col. 1248, quelques-uns ont cru que l’apôtre saint Matthias n'était pas différent de Zachée. D’après une croyance du Quercy, Zachée se serait rendu , « n Gaule après la dispersion des Apôtres, et il y aurait prêché le christianisme, sous le nom d’Amator, au lieu qui s’appelle de son nom Roc-Amadour (Lot). C’est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage célèbre. Au sommet du rocher qui domine le village se trouve un oratoire formé de deux chapelles superposées, dédiées à la sainte Vierge et à saint Amadour, où l’on accède par un escalier de deux cents marches taillées <lans le granit. Voir Ollivier, 0. P., Les amitiés de Jésus, Paris, 1895 ; p. 357-368. Les Bollandistes n’admettent point ces diverses traditions. Acla Sanclorum, augusti t. iv, p. 18, 25.

    1. ZACHER##

ZACHER (hébreu : Zakér, à la pause, « mémorial » ; Septante : Zaxxoûp), fils d’Abigabaon ou Jéhiel, qui s'établit à Gabaon. Il était delà tribu de Benjamin. I Par., vin, 31. Voir Abigabaon, t. i, col. 47. Zacher est appelé Zacharie, I Par., ix, 37. Voir Zacharie 5.

    1. ZACHUR##

ZACHUR (hébreu : Zakkûr, <s dont on se souvient », nom de sept Israélites.

1. ZACHUR (Septante : Zax/.ovp), fils de Hamuel et père de Séméi, de la tribu de Siméon. I Par., iv, 26.

2. ZACHUR (Septante : Sax-/oôp), le troisième des « quatre fils de Mérari », lévite qui vivait du temps de David. I Par., xxiv, 27.

3. ZACHUR (Septante : Sax/oûp, Zoix/oûp), le premier nommé des quatre fils d’Asaph qui firent partie des lévites musiciens sous le règne de David. Zachur fut le chef de la troisième classe. 1 Par., xxv, 2, 10 ; II Esd., xii, 31 (Vulgate : Zéchur). *

4. ZACHUR (hébreu ; Zabbùd ; Septante : Zago-jS), un « des fils de Bégui », qui, avec Uthaï, rentra en Palestine à la tête de soixante-dix hommes et à la suite d’Esdras. I Esd., viii, 14. Le chethib en hébreu porte Zabbûd, mais le Keri a Zakkûr, qui paraît bien être la leçon véritable, confirmée parla Vulgate.

5. ZACHUR (Septante : Zax/ojp), fils d’Amri, qui rebâtit une partie des murs de Jérusalem du temps de Néhémie. Il Esd., iii, 2.

6. ZACHUR (Septante : Zaxxtop), un des lévites qui signèrent l’alliance avec Dieu du temps de Néhémie, II Esd., x, 12.

7. ZACHUR (Septante : Zaxxoûp), fils de Mathanias et père de Hanan. Hanan fut un de ceux que choisit Néhémie pour distribuer aux lévites les dîmes apportées par le peuple. II Esd., xiii, 13.

ZAJN, T, z, septième lettre de l’alphabet hébreu, « trait », telum. Voir Alphabet, t. i, col. 408. Il est rendu ordinairement en grec et en latin par Z.

    1. ZAMBRI##

ZAMBRI, nom de deux Israélites et d’un pays dans la Vulgate. Deux autres Israélites portent le même nom, Zimrî, en hébreu, et notre traduction latine écrit leur nom Zamri. La racine zâmar signifie « chanter ».

1. ZAMBRI (Septante : Za|iépi), fils de Salu, un des chefs de la tribu de Siméon. Num., xxv, 13. Il se laissa séduire, avant l’entrée des Israélites en Palestine, à Settim, parCozbi, fille d’un chef madianite, qui l’initia, au culte de Béelphégor. Phinées les tua l’un et l’autre dans l’acte même de leur crime. Num., xxv, 1-3, 6-8, 15-18. Voir Cozbi, t. ii, col. 1098-1099.

2. zambri (Septante : Zaaâp ; ), cinquième roi d’Israël qui ne régna que sept jours. Il commandait la moitié de la cavalerie du roi Éla, fils de Baasa. Zambri se révolta contre lui, l’attaqua et le mit à mort au milieu d’un festin que lui donnait Arsa, chef de la maison royale à Thersa. Il s’empara ainsi du royaume, mais ce ne fut pas pour longtemps. Après avoir fait périr tout ce qui restait de la maison de Baasa, il succomba lui-même au bout d’un règne de sept jours sous les coups d’Amri, autre général d’Ela, qui faisait à ce moment-là, à la tête de l’armée, le siège de Gebbethon. Se voyant hors d'état de lui résister, il se brûla dans son palais. I (III) Reg., xvi, 9-20.

3. ZAMBRI, contrée dont Jérémie, xxv, 25„ mentionne les rois, après avoir nommé les rois d’Arabie et des peuples qui habitent le désert, et avant les rois d'Élam et des Mèdes. On croit généralement qu’il désigne une tribu arabe de ce nom. D’après quelques-uns, ce serait celle qui descendait de Zamran, fils d’Abraham et de Cétura. Gen., xxv, 2 ; I Par., i, 32. Voir Zamran. Les inscriptions cunéiformes n’ont pas fourni sur ce pays d’explication satisfaisante et sa situation est encore un problème. Quelques-uns proposent de lire Namri, pays mentionné dans les documents assyriens au nord-est d'Élam.