Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée
247
248
PHENICIE — PHERATH


l’avaient prédit les prophètes. Ps. lxxxvi (lxxxvii), 4 ; cf. Zach., ix, 4. Notre-Seigneur avait daigné visiter le pays deTyr et de Sidon, dont il avait déclaré l’incrédulité moins coupable que celle des Juifs, Matth., xi, 21-22 ; Luc, x, 13-14, et il avait guéri la fille de la Ghananéenne qui était possédée. Matth., xv, 21 ; Marc, vii, 24-31. Des Phéniciens avaient été témoins de ses miracles, Luc, vi, 17. Quelques-uns des nouveaux chrétiens qui avaient quitté Jérusalem après le martyre de saint Etienne se dispersèrent en Phénicie et y prêchèrent la foi aux 3uiîs qui habitaient le pays. Âct., xi, 19. Quand saint Paul, lors de son troisième voyage de mission (an 58), se rendant en Palestine à son retour de Grèce et d’Asie Mineure, débarqua à Tyr, il y trouva une église déjà établie et y séjourna pendant sept jours, bien accueilli par les nouveaux, chrétiens, hommes, femmes et enfants. Act., xxi, 3-6. Le christianisme fut florissant dans cette ville pendant les deux premiers siècles. Origéne s’y retira vers 250 et c’est là qu’il mourut.

VII. Bibliographie. — Corpus inscriptionum semiticarum, in-f°, part. i, t. i, Paris, 1881-1889 ; Scylax, Periplus, dans C. Mùller, Geographi minores, édit. Didot, in-4°, Paris, 1855-1861, t. i ; Falconer, Voyage of Hanno, Londres, 1797 ; F. C. Movers, Die Phbnizier, 2 tomes en 41n-8°, Bonn, 1841-1856 ; Walpole, Ansayrii, in-8°, Londres, 1851 ; John Kenrick, Phœnicia, in-8°, Londres, 1855 ; W. Gesenius, Scripturse linguseque Phœnicim monumenla, 3 in-4°, Leipzig, 1857 ; E. Benan, Mission de Phénicie, in-4, Paris, 1864 ; Voyage d’un Egyptien en Syrie, en Phénicie, traduit par Chabas, in-4°, Paris, 1866 ; Hans Prutz, Aus Phônizien. Geographische Skizzen und historische Studien, in-8°, Leipzig, 1876 ; di Cesnola, Cyprus, in-8°, Londres, 1877 ;  ! d., Salanxinia, in-8°, Londres, 1882 ; G. Perrot et Chipiez, Bistoire de l’art dans l’antiquité, t. iii, 1885 ; G. Rawlinson, History of Phœnicia, in-8°, Londres, 1889 ; Id., Phœnicia, dans Story of the Nations, in-8°, Londres, 1889 ; B. Pietschmann, Geschichteder Phônizier, ’xi-% a y Berlin, 1889 ; A. Mayr, Aus den phônischen Nekropolen von Malta, in-4°, Munich, 1905’; W. von] Landau, Die Bedentttng der Phônizierim Vôlkerleben, in-8°, Leipzig, 1906.

F. Vigouroux.

    1. PHÉNIX##

PHÉNIX, oiseau fabuleux, dont les auteurs anciens font souvent mention. Cf. Métrai, Le Phénix, Paris, 1821. D’après Hérodote, ii, 73, le phénix arrivait d’Arabie, tous les cinq cents ans, apportait avec lui le corps de son père, enveloppé de myrrhe, et le déposait dans le temple du soleil. Lucien, Hermot-, 53 ; Pline, B. N., x, 2 ; Ovide, Amor., ii, 6, 54 ; Metam., xv, 391 ; Claudien, Laud. Stil, ii, 417 ; Horapollon, ii, 57, etc., font aussi mention du phénix. Tacite, Annal., vi, 28, rapporte différentes traditions à son sujet, en concluant que <t tout est incertain et augmenté de fables », mais que du moins « il est sûr qu’on voit quelquefois cet oiseau en Egypte. » On a voulu reconnaître le phénix dans l’oiseau d’Osiris, le bonau ; mais cet oiseau est un vanneau ou une espèce de héron. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. i, p. 131, note 2. Les premiers écrivains ecclésiastiques ont fait grand état de la fable du phénix, parce qu’ils y voyaient un symbole de la résurrection. "Voici la forme que prend la fable dans la Dicfascalie, 20, trad. > ! au, Paris, 1902, p. 108 : Le phénix se est unique, car s’il avait une femelle, les hommes en verraient bientôt beaucoup, tandis que maintenant on n’en voit qu’un qui entre en ngypte tous les cinq cents ans, et va à l’autel qui est appelé du Soleil. Il rassemble du cinnamome, puis, priant vers l’orient, le feu s’allume de lui-même, le brûle et le réduit en cendre ; puis, de cette cendre, il se forme un ver, qui croit semblable à lui et devient un phénix parfait ; puis il s’éloigne et retourne d’où il est venu. » Cf. lbid., p. 166. La même légende se retrouve dans S. Clément, / Cor., 25, t. i, col. 261 ; les

Constitutions apostoliques, v, 7, t. i, col. 846 ; Tertullien, De resur. carn., 13, t. ii, col. 811 ; S. Ambroise, De excès, fralr., ii, 59, t. xvi, col. 1331, etc. Ces auteurs font séjourner le phénix en Arabie ou dans l’Inde ; il n’apparaît en Egypte que pour y périr et y renaître.

— Dans un passage où il parle de ses espérances de longue et heureuse vie, Job, xxix, 18, s’exprime ainsi :

Je disais : Je mourrai dans mon nid, J’aurai des jours nombreux comme le hôl.

Le mot hôl, fréquemment employé dans la Bible hébraïque, y a toujours le sens de « sable », et la comparaison du sable est usitée pour donner l’idée d’un peuple nombreux, Gen., xxii, 17 ; Jos., xi, 4 ; I Reg-, xm, 5 ; I*, x, 22, etc., et aussi d’un petit nombre d’années que l’on assimile à un grain de sable. Eccli., xvii, 8, 9. Dans ce dernier passage, cent ans sont comparés à un grain de sable ; Job, au contraire, se promettait des jours nombreux comme le sable. Cependant les massorètes ont noté ici le mot h.ôl d’un signe indiquant qu’il n’a pas le même sens que dans les autres passages. Les Septante l’on traduit primitivement par çoîviE, qui veut dire à la fois « palmier » et « phénix ». Comme le palmier se nomme en hébreu tdmâr et non pas })ôl, les Septante avaient donc eu en vue tout d’abord le phénix. Pour corriger l’amphibologie du mot grec, on substitua ensuite l’expression are/e^oç çbfvcxoç, « trône de palmier ». Les talmudistes assurent que dans ce passage de Job il est question du phénix, Sanhédrin, fol. 108, 2, et les commentateurs rabbiniques affirment la même chose. D’après eux, le phénix serait le seul de tous les animaux qui aurait refusé de partager le fruit défendu avec Eve, et plus tard Noé aurait souhaité au phénix une vie sans fin. Cf. Buxtorf, Lexic. lalmud., col. 720. Le phénix aurait été appelé holi par les Égyptiens, si l’on en croit les hiéroglyphes interprétés par G. Seyffarth, dans la Zeilschrift der deulsch. morgenl. Gesellsch, t. iii, p. 64, et lés mots allôê ou alloê, reproduisant Ifôl, sont traduits dans les glossaires coptesarabes par semendel ou semendar, noms communs aux deux animaux qui échappent à l’action du feu, la salamandre et le phénix. L’idée d’oiseau paraît appelée dans le texte de Job par celle du nid, mentionné au vers précédent, et le phénix était dans l’antiquité le symbole de la longue vie ; on disait proverbialement : cpofvtxoi ; ety) pioOv, « vivre les années du phénix ». Lucien, Hermot., 53. Il faut observer cependant qu’au lieu de qinnî, « mon nid », les Septante, Saint Éphrem et Barhebrseus ont lu qdnai pour qânéh, « roseau », dans le premier vers, ce qui rendrait moins probable la mention d’un oiseau dans le second. Rosenmûller, Jobus, Leipzig, 1806, t. ii, p. 694 ; Welte, Das Buch Job, Fribourg-en-B., 1849, p. 288 ; Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1876, p. 381-383 ; Knabenbauer, In Job, Paris, 1886, p. 342, etc., regardent comme possible ou même probable la désignation du phénix par le mot hôl. Elle ne peut étonner de la part d’un auteur familier avec les choses de l’Egypte et de l’Arabie. La mention d’un mythe, pris comme simple terme de comparaison par un écrivain sacré, ne soulève pas non plus de difficulté, cette mention n’impliquant à aucun degré la réalité du mythe allégué. Cependant cette explication ne s’impose pas. D’autres interprètes se contentent d’entendre le mot hôl dans son sens habituel de « sablé », adopté par la Vulgate. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 454 ; Le Hir, Le livre de Job, Paris, 1873, p. 354.

H. Lesêtre.
    1. PHERATH##

PHERATH (hébreu : Peràfâh, avec le hé local ; Septante : EOippomriç ; Vulgate : Euphrates), ’lieu ou Jérémie, sur l’ordre de Dieu, alla cacher dans le creux d’un rocher la ceinture neuve qu’il venait d’acheter, où il la trouva ensuite toute pourrie. Jer., xiii, 1-7. Les anciens interprètes et commentateurs ont généralement