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VULGATE

est invoqué par Mariana, Pro editione Vulgata, 21, dans Cursus completus Scripturæ Sacræ de Migne, t. 1, col. 669 ; le P. Sirlet, qui était le correspondant du cardinal Cervino, voir H. Höpfl, Kardinal Wilhelm Sirlets Annotationen zum N. T., dans Biblische Studien, t. xiii, fasc. 8, p. 4-8 ; cf. P. Batiffol, La Vaticane de Paul III à Paul V, Paris, 1890, p. 76-80 ; D. Payva de Andrada, Defensio Tridentinæ fidei, 1. IV. Lisbonne, 1578, p. 257 ; J. Ravesteyn, de Tielt (Tiletanus), Apologiæ seu defensionis decretorum sac. concilii Tridentini, Louvain, 1568, p. 99 ; M. Zangerus, Simplicis atque adeo prudentis catholicorum orthodoxiæ cum novatorum sectariorumque nostri exulcerati seculi idolomania collatio catholica, c. ii, Cologne, 1580 (qui cite et approuve Tiletanus) ; Bellarmin, De verbo Dei, 1. II, c. x- xi ; De editione latina Vulgata, édit. Widenhofer, Wurzbourg, 1749 (où il cite la plupart des théologiens précédents) ; cf. J. de la Servière, La théologie de. Bellarmin, Paris, 1908, p. 18 ; X. Le Bachelet, Bellarmin et la Bible Sixto-Clémentine, Paris, 1911, p. 5-11, 15, 110-117 ; Pallavicini, Histoire du concile de Trente, 1. VI, c. xv, trad. franc., édit. Migne, t. ii, col. 90-91 ; E. Du Pin, Dissertation préliminaire ou prolégomènes sur la Bible, Amsterdam, 1701, t. i, p. 204 ; Du Hamel, Institutiones biblicæ, c. ix, Louvain, 1740 ; Jahn, Introductio in libros sacros V. F., 2= édit., Vienne, 1839, p. 64-65 ; Berti, De theologicis disciplinis, Bamberg et Wurzbourg, 1773, t. v, p. 41 ; Haneberg, Histoire de la révélation biblique, trad. franc., Paris, 1856, t. ii, p. 446-448 ; J. Danko, De Sacra Scriptura, Vienne, 1867, p. 230 ; F. Kaulen, Geschichte der Vulgata, Mayence, 1868, p. 394-419 ; Einleitung in die Heilige Schrift, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1890, p. 147-148 ; art. Vulgate, dans Kirchenlexikon, 2e édit., 1901, t. xii, col. 1140 ; A. Loiay, Histoire du canon de l’A. T., Paris, 1890, p. 210-211 ; J. Didiot, Logique surnaturelle subjective, 2e édit., Paris, 1894, p. 114-124 ; J. Corluy, dans la Science catholique, 1894, t. viii, p. 438-445 ; Lingens, dans Zeitschrift fur katholische Theologie, Inspruck, 1894, p. 759-769 ; trad. dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 1894, t. lxxi, p. 147-151 ; A. Vacant, Études théologiques sur les constitutions du concile du Vatican, Paris, 1895, t. i, p. 428-429 ; J. Thomas, Mélanges d’histoire et de littérature religieuse, Paris, 1899, p. 314-321. Léon XIII, dans l’encyclique Providentissimus Deus, du 18 novembre 1893, en recommandant la Vulgate, déclare qu’elle a reçu son authenticité, pour l’enseignement public, du concile de Trente. Cette authenticité consiste donc proprement dans le caractère officiel qui lui a été ainsi accordé et non dans la conformité de la version avec les originaux.

Du reste, les exégètes catholiques du xvie siècle savaient que la Vulgate n’était pas parfaite et recouraient aux textes originaux pour expliquer ses obscurités, ses ambiguïtés et ses inexactitudes. Dans son opuscule De editione latina Vulgata, Bellarmin cite G. von Linden (Lindanvs), De optimo genere Scripturas interpretandi, 1. III, c. i, Cologne, 1558 ; Sixte de Sienne, Bibliotheca sancta, 1. VIII, Venise, 1566 ; F. Foreiro, Comment. in Isaiam, præf., Venise, 1563 ; J. Oleaster, Comment. in Pentateuchum, præf., Lisbonne, 1556 ;

G. Genébrard, In Psalmos, præf., Paris, 1577. Voir aussi la réponse de Bellarmin à une consultation, dans Le Bachelet, op. cit., p. 71-72, 178-179.

2. Cependant, dès le xvie siècle, le décret de Trente a été interprété dans un autre sens par les théologiens qui n’avaient pas assisté au concile, et on en arriva au point que des esprits indépendants, tels que Bannez et Mariana, n’osaient pas se prononcer ouvertement sur la signification de l’authenticité de la Vulgate. Le fondement principal de la nouvelle explication se trouve dans la mention de cette version dans le décret dogmatique du concile De canonicis Scripturis. Il y est dit que les Livres Saints, cum omnibus suis partibus, doivent être reçus pour canoniques prout in veteri Vulgata editione habentur. Il en résulte seulement que la Vulgate contient les Livres sacrés et canoniques dans leur entier et avec toutes leurs parties. Néanmoins, ce décret a donné lieu à deux opinions différentes sur l’autorité de la Vulgate.

a) Une université, dirigée par des jésuites, doutait du sens à donner à ce décret et elle demanda à la S. G. du Concile, instituée par Pie IV en 1564, si, en vertu de ce décret, on devrait imputer une erreur dans la foi à ceux qui avanceraient quelque chose de contraire à la moindre période et au moindre membre de phrase des livres canoniques, en y comprenant même les passages qui sont omis par la Vulgate, mais qui se trouvent dans les textes hébreu et grec ; ou s’il fallait imputer une erreur contre la foi seulement à ceux qui rejetteraient soit un de ces livres tout entier soit une des parties dont la canonicité et l’inspiration ont été autrefois discutées. La S. C. répondit, le 17 janvier 1576, qu’on ne pourrait rien avancer qui fût contraire à l’édition latine de la Vulgate, quand ce ne serait qu’une période, une assertion, un membre de phrase, une parole, un mot ou un iota, et elle reprit sévèrement A. Véga, qui, dans son traité rappelé plus haut, avait tenu un langage audacieux. Cette décision fut publiée par Allatius, qui la croyait inédite, dans Animadversiones in Antiquitatum Etruscarum fragmenta ab Inghiramis édita, Paris, 1640, n. 101, p. 179. Elle avait pourtant été éditée, en partie du moins, dans divers recueils des Déclarations de la S. C. du Concile, dont l’un parut à Francfort en 1608 et d’autres furent publiés par Vincent de Marcylla, 1609, et par Jean Gallemart, Cologne, 1619. Suarez, De fide, disp. V, sect. iii, n° 10, et Serarius, Prolegomena bibliaca, c. xix, q. xi, Paris, 1704, p. 169, la connaissaient en manuscrit. Cependant les théologiens ont douté longtemps de son authenticité, ou ont prétendu au moins que son texte avait été altéré. Mais M. Batiffol découvrit à la bibliothèque Vaticane, lat. 0326, un commentaire du concile de Trente, fait par le cardinal Carafa, qui en 1576 était président de la Congrégation du Concile. Or, au sujet des décrets de la IV session, le cardinal analyse la décision de la S. C. P. Batiffol, La Vaticane de Paul III à Paul V d’après des documents nouveaux, Paris, 1890, p. 72-76. L’authenticité de la décision est donc certaine. J. Thomas, Mélanges d’histoire et de littérature religieuse, Paris, 1899, p. 308, note 1.

Mais quel en est le sens ? Elle ne signifie pas, comme on l’a cru, que la Vulgate était absolument parfaite, parce qu’elle interdisait d’en mettre en question le moindre mot et la plus petite syllabe. Elle n’adopte pas, en effet, le premier sentiment exprimé dans la consultation, d’après laquelle il aurait été de foi que tous les membres de phrase et tous les mots de la Vulgate, du grec et de l’hébreu seraient la reproduction exacte du texte original, inspiré et canonique, et que ce texte n’aurait subi soit dans la Vulgate, soit dans les textes hébreu et grec aucune altération de l’étendue d’une phrase, d’un mot, d’une syllabe ou d’un iota. Pour l’hébreu et le grec, la S. C. renvoie à la troisième règle de l’Index, qui déclare toutes les versions de la Bible non authentiques inférieures à la Vulgate authentique. Quant à la Vulgate, elle dit qu’on ne peut rien avancer contre elle, pas même une phrase ni un iota, parce qu’elle contient l’Écriture inspirée et canonique, les Livres Saints que le concile a reconnus pour sacrés et canoniques et dont il a dressé la liste. Cf. A. Vacant, Études théologiques sur les constitutions du concile du Vatican, Paris, 1895, t. i, p. 435-456.

Bien que la Congrégation du Concile n’ait pas admis