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PHÉNIGIE


d’où sont tirés ces chiffres, loc. cit., ne les donne que jusqu’à Pygmalion.

Avant J.-C.

Hiram 969-936

Baalbazer 935-919

Abdastart 918-910

Metuastart 909-898

Astharymos. 897-889

Phellés (8 mois) — 888

Ithobaal 887-856

Baalazar.. 855-850

Mettenos 849-821

Pygmalion 820-774

v. la phénicie sous les AssrRiENS. — Quand les Phéniciens avaient été affranchis des invasions égyptiennes, ils n’avaient pas tardé longtemps à avoir à redouter celles des Assyriens. Il est possible que vers l’an 1140, Nabuchodonosor I er, roi de Babylone, ait fait déjà une incursion en Phénicie. Cf. Winckler, Geschichte Babyloniens und Assyriens, 1892, p. 95 et notel8, p. 329, mais les Assyriens devaient être pour ce pays un ennemi bien plus à craindre. Théglathphalasar I er, vers 1100, poussa ses troupes jusqu’à la Méditerranée près d’Arvad. Au IXe siècle, vers 877, sous le règne d’Ithobal, Assurbanipal pilla le pays. Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. i, 1889, p. 122. La Phénicie n’eut pas moins à souffrir qu’Israël sôus les successeurs de ce prince. Parmi les tributaires de Salmahazar II figurent Tyr, Sidon, Gebal, et Arvad, de même que Jéhu d’Israël. Mattanbaal d’Arvad combattit contre les Assyriens avec Achab d’Israël à la bataillé de Karkar (854 avant J.-C). Au vme siècle, Théglathphalasar III, qui ravagea Israël, reçut aussi le tribut d’Arvad, de Tyr et de Gébal, à qui il fit plusieurs fois la guerre. Voir Pietschmann, Geschichte der Phônizier, p. 299 sq., Salmanasar IV, d’après un fragment de Ménandre, dans Joséphe, Ant. jud., IX, xiv, 2, assiégea Tyr pendant cinq ans. Les ennemis les plus redoutables d’Israël et puis de Juda. Sargon, Sennachérib, Asarhaddon, Assurbanipal tinrent la Phénicie sous leur joug. Au vie siècle, le vainqueur de Jérusalem, Nabuchodonosor^H, assiégea Tyr et Sidon. Sidon fut prise après avoir perdu par la peste la moitié de ses défenseurs. Ezech., xxviii, 21-23. Tyr résista pendant treize ans. Ménandre, loc. cit. Cf. Ezechiel, xxvi, 2, 8-12, 17-18, vers 585. Les prophéties contre la grande ville phénicienne commençaient ainsi à s’accomplir.

Les habitants de la Palestine avaient eu plus d’une fois à se plaindre de la cupidité et des violences des Phéniciens. Ps. lxxxii (lxxxhi), 8 ; Ezech., xxvi, 2 ; Joël, iii, 3-6 ; Amos, i, 9 ; I Mach., v, 15 ; II Mach., viii, 10. Les prophètes avaient prédit le châtiment que Dieu infligerait à Tyr et à Sidon. Is., xxiii, 1-17 ; Jer., xxv, 22 ; xxvii, 3 ; xlvii, 4 ; Ezech., xxvi-xxviii ; Ose., ix, 13-15 ; Joël, iii, 4-8 ; Amos, i, 9-10 ; Zach., ix, 3-7. Ces menaces ne devaient cependant s’exécuter complètement que plus tard.

— La Phénicie passa du joug de Babylone sous celui de Cyrus, vainqueur de Nabonide et de Baltassar.

VI. LA PHÉNICIE SOUS LA DOMINATION PERSE ET

grecque. — Les Phéniciens n’eurent pas alors à se plaindre de la domination perse. Cyrus ne les inquiéta pas. Cf. Hérodote, iii, 19, 44. Vers cette époque ils purent fournir des matériaux aux Juifs pour la reconstruction du temple de Jérusalem, I Esd., iii, 7, et ils furent payés en blé et en vin. Cambyze les comprit dans la même satrapie que la Palestine, la Syrie et Cypre, et il eut recours à leur marine. Hérodote, m, 19. Il n’essaya pas de les forcer à le servir contre Carthage. Leurs marins aidèrent les Perses contre les Grecs, jusqu’en 351 où Sidon se révolta. Ochus les soumit bientôt. — Ils conservèrent leurs rois jusqu’après la bataille d’Issus (333), où ils furent asservis par Alexandre le Grand, qui infligea un long siège et un dur châtiment à Tyr. Voir Tyr. Après la

mort d’Alexandre, la Phénicie échut à Laomédon, en 320 à Ptolémée Lagus, en 314 à Antigone. En 287, elle fut de nouveau soumise à Ptolémée Lagus, et elle demeura pendant près de. 70 ans sous la domination des Lagides qui les gouvernèrent avec sagesse, jusqu’au règne de Philopator. Ce roi monta sur le trône en 222, et se montra faible et mauvais administrateur. Antiochus III en profita. En 219, il chassa les Égyptiens de Séleucie, le port d’Antioche, et prit possession de Tyr et d’Accho qui avait reçu alors le nom de Ptolémaïde. En 198, à la suite de la victoire d’Antiochus sur Scopas, Polybe, xvi, 18 ; Joséphe, Ant. jud., XII, iii, 3, la Phénicie devint définitivement la possesion des Séleucides. La fondation d’Alexandrie l’avait rendue jalouse de l’Egypte ; elle s’accommoda fort bien du gouvernement des rois de Syrie, qui la traitèrent avec faveur, participèrent à ses fêtes, Il Mach., iv, 18, visitèrent ses principales villes, II Mach., iv, 44-50. Elle les paya de retour. Tite Live, xxvii, 30. Pendant le règne d’Antiochus Épiphane, ce prince, ayant condamné injustement à la mort, à Tyr même, les Juifs qui avaient dénoncé les crimes de Ménélas, voir t. iv, col. 964, les Tyriens touchés de leur sort, leur donnèrent une sépulture honorable, II Mach., iv, 49, mais il n’en avait pas toujours été ainsi. Ils s’étaient joints aux ennemis des Juifs au commencement de la persécution. I Mach., v, 15. Plus tard, entraînés par leur avidité mercantile, ils acceptèrent les propositions des généraux d’Antiochus, quand ils leur offrirent de leur vendre à bas prix les prisonniers qu’ils espéraient faire dans la guerre contre Judas Machabée, ce qui leur assurerait, en les revendant, un gain considérable. _ II Mach., viii, 11. Ils accoururent en foule à la suite de l’armée syrienne, I Mach., iii, 41, apportant avec eux une grande quantité d’or et d’argent. Nicanor avait compté payer avec le bénéfice de la vente des esclaves juifs les deux mille talents d’argent que son maître Antiochus devait payer aux Romains. II Mach., viii, 10. Voir Antiochus IV, t. i, col. 698. Il fut complètement battu par Judas Machabée. Les cupides marchands phéniciens eurent la vie sauve, mais il leur fallut donner au vainqueur l’argent qu’ils avaient apporté. II Mach., vin., 25 ; Joséphe, Ant. jud., XII, vii, 4. C’est le dernier événement dans lequel les Phéniciens se trouvent mêlés à l’histoire juive. — Ils s’hellénisèrent de plus en plus sous le gouvernement des Séleucides. Leurs monnaies portèrent des légendes grecques à côté des légendes phéniciennes, les noms grecs devinrent à la mode. Antipater et Apollonius, philosophes stoïciens de Tyr, Strabon XVII, ii, 22, Philon de Byblos, Dius, Théodo.te, Philostrate, Boëthus et Diodote, péripatéciciens de Tyr, Hermippe de Béryte étudièrent la philosophie grecque, Strabon, XVII, ii, 22 ; leurs littérateurs écrivirent leurs ouvrages en grec.

Vil. LA PHÉNICIE EST SOUMISE AUX ROMAINS. —

Le royaume des Séleucides prit fin l’an 83 avant J.-C. et la Phénicie dut alors se soumettre à Tigrane, le roi d’Arménie contemporain de Lucullus et de Pompée. Ce ne fut pas pour longtemps. Les Romains attaquèrent Tigrane en 69 et ne tardèrent pas à le déposséder de la Syrie et de la Phénicie. Ce fut alors la fin pour toujours de son indépendance. La Phénicie fit partie de la province de Syrie sous un proconsul ou un propréteur. Cependant Tyr, Sidon et Tripoli restèrent cités libres. Les Actes, xii, 20-23, supposent cette autonomie relative. Ils nous apprennent qu’Hérode Agrippa était en discussion l’an 44 avec Tyr et Sidon et que ces deux villes lui envoyèrent une ambassade à Césarée pour calmer sa colère. Hérode ne leur aurait point cherché querelle, si ces cités avaient été complètement gouvernées par Rome, car autrement il aurait eu sur les bras les Romains eux-mêmes, ce à quoi il n’aurait eu garde de s’exposer. vin. le christianisme en phénicie. — Le christianisme ne tarda pas à s’implanter en Phénicie, comme