Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2455
2456
VOLONTE — VULGATE

Volonté de l’homme. — Elle est continuellement supposée en exercice dans tous les actes humains auxquels la Bible fait allusion. Il est parlé en particulier de la volonté de la fiancée, Gen., xxiv, 57, du roi, I Esd., v, 17, du père de famille, Malth., xx, 14, de la fille d’Hérodiade, Marc, vi, 25, des fils de Zébédée. Marc, x, 35, etc. La volonté de la chair et de l’homme, Joa., i, 13 ; Eph., ii, 3, est celle que guident les instincts purement terrestres. La prophétie ne dépend pas d’une pareille volonté. II Pet., i, 21. Le salut ne résulte pas de la volonté de l’homme, mais de celle de Dieu. Rom., ix, 16. La volonté de l’homme est impuissante à accomplir tout le bien qu’elle voudrait. Rom., vii, 15-21. Dieu seul opère en nous le vouloir et le faire d’une manière surnaturelle. Phil., ii, 13 ; II Thés., i, 11. Saint Paul parle de la bonne volonté des Corinthiens et de la sienne. II Cor., viii, 12, 19. Notre-Seigneur prescrit de faire pour les autres ce que nous voulons qu’ils fassent pour nous. Luc, vi, 31.

Volonté du démon. — Satan se vante de donner les royaumes de ce monde à qui il veut. Luc, iv, 6. Ses volontés ne tendent qu’à asservir les âmes. II Tim., il, 26.

VOLUME, de volvo, « rouler ». Les anciens manuscrits hébreux avaient la forme de rouleaux, volumina. Voir Livre, III, i, t. iv, col. 305-307, fig. 107, col. 309.


VOLUPTÉ, voir Plaisir, col. 456.


VOMISSANT (hébreu : Yaqêh), traduction du nom du père d’Agur, dans la Vulgate (Vomens). Prov., xxx, 1. Voir Jakéh, t. iii, col. 1111 ; Ukal, col. 2368.


VOMISSEMENT (hébreu : qê’, qî’), expulsion par la bouche de ce qui gêne l’estomac, et matière de cette expulsion. — 1° Celui qui a trouvé du miel ne doit pas en manger à l’excès, de peur qu’il ne le vomisse. Prov., xxv, 18 (16). De pénibles vomissements sont la conséquence de l’intempérance. Eccli., xxxi, 25 (20), Un homme ivre erre dans son vomissement. Is., xix, 14. À la suite des orgies, les tables sont couvertes d’immondes vomissements. Is., xxviii, 8. — Le chien qui retourne à son vomissement est l’image du pécheur qui recommence à mal faire. Prov., xxvi, 11 ; II Pet., il, 22. — Le monstre marin vomit Jonas sur le rivage. Jon., ii, 11. — 2° Au figuré, un pays vomit ses habitants corrompus. Lev., xviii, 15, 28 ; xx, 22. Celui qui mange le pain de l’envieux vomira le morceau qu’il, aura mangé, c’est-à-dire qu’il n’y aura rien à gagner en fréquentant un pareil homme. Prov., xxiii, 8. L’impie vomira les richesses qu’il aura englouties, elles ne lui profiteront pas. Job, xx, 15. Dieu dit aux nations ennemies de son peuple : « Buvez, enivrez-vous, vomissez et tombez pour ne plus vous relever, devant l’épée que j’envoie au milieu de vous, » c’est-à-dire commettez le mal à satiété, le châtiment viendra. Jer., xxv, 27. En particulier, « que Moab se vautre dans son vomissement, » que son orgueil et ses crimes fassent de lui la risée de tous. Jer., xlviii, 26. — Dieu vomira de sa bouche celui qui est tiède, comme on vomit de l’eau tiède. Apoc. iii, 16.


VOYAGEUR (hébreu : ʾorêaḥ, ʿôbêr), celui qui parcourt un chemin pour se rendre à un endroit assez éloigné. En hébreu, le chemin lui-même est quelquefois nommé pour ceux qui le parcourent : ʾoraḥ, ὁδός , semita ; hëlék, hǎlikâh, ἀτραπός , iter. Job, vi, 19 ; II Reg., xii, 4. — Sur le voyage en commun ou ʾorḥâh, voir Caravane, t. ii, col. 245, et Pèlerinages, t. v, col. 24. — Sur les droits du voyageur et les devoirs envers lui, voir Étranger, l.n, col. 2039, et Hospitalité, t. iii, col. 760.

— Sur son gîte, voir Caravansérail, t. ii, col. 250. — Le voyageur remarque l’état des pays qu’il traverse. Deut., xxix, 22 ; Ezech., xxxvi, 34. Il cherche un abri dans le désert, Jer., ix, 2, ou y dresse sa tente pour la nuit. Jer., xiv, 8. Il compte sur l’eau des torrents, qui souvent lui fait défaut, Job, vi, 19 ; il en est alors réduit à boire toute eau qu’il rencontre. Eccli., xxvi, 15 (12). Il arrive à l’improviste chez son hôte, Prov., vi, 11 ; ou lui ouvre la porte, Job, xxxi, 32, et on lui fait réception. II Reg., xii, 4. On l’interroge, Job, xxi, 29, et on s’entretient avec lui, Eccli., xlii, 3, pour apprendre du nouveau. Ézéchiel, xxxix, ll, mentionne, à l’orient de la mer Morte, une « vallée des Voyageurs » dans laquelle Gog sera inhumé. Cette vallée est symbolique. — Les patriarches se considéraient comme des voyageurs sur la terre, où ils ne faisaient que passer. Hebr., xi, 13.


VOYANT (hébreu : rô’êh ; ḥôzéh ; Vulgate : videns), prophète. Voir Prophète, I, 1°, 2°, col. 706-707.

VOYELLES HÉBRAÏQUES. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 467, 504.


VULGATE, version latine usitée depuis quatorze siècles dans l’Église latine et déclarée authentique, c’est-à-dire officielle, par le concile de Trente.

I. Nom et définition. — 1° Nom.— L’adjectif féminin vulgata, qualifiant d’abord divers substantifs du même genre : editio, interpretatio, Biblia, a été ensuite isolé et pris substantivement pour désigner le texte courant, répandu universellement et accepté généralement, des Livres Saints. On a d’abord nommé ainsi la version des Septante et l’editio vulgata des Latins était la traduction de la ϰοινὴ ἔϰδοσις des Grecs. S. Jérôme, Comm. in Is., lxv, 20, t. xxiv, col. 647 ; xxx, 22, col. 346 ; xlix, 6, col. 466 ; Comm. in Ose., vii, 13, t. xxv, col. 880 ; S. Augustin, De civitate Dei, xvi, 10, t. xli, col. 489. Ce nom distingue parfois l’ancienne édition des Septante de celle qu’en fit Origène dans les Hexaples. S. Jérôme, Epist., cvi, n. 2. t. xxii, col. 838. Elle est dite alors vetus antiqua editio. Id., Comm. in Ose., xiii, 4, t. xxv, col. 953 ; Epist., xlix, n. 4, t. xxii, col. 512 ; Comm. in Is., liv, t. xxiv, col. 513 ; Præfatio in l. Josue, t. xxviii, col. 464. Cependant, quoique ce docteur désigne le plus souvent les versions latines : in latino, latinus interpres, apud latinos, nos, nostra interpretatio, il nomme parfois vulgata editio les versions latines qui ont précédé la sienne qui, pour l’Ancien Testament, ont été faites sur les Septante, Comm. in Is., xiv, 29, t. xxiv, col. 165, ou, pour le Nouveau, ont précédé sa révision. Comm. in Matth., xiii, 35, t. xxvi, col. 92 ; Comm. in Epist. ad Gal., v, 24, ibid., col. 421. Cf. Orose, Apologia de arbitrii libertate, n. 9, t. xxxi, col. 1180. La version latine de saint Jérôme ayant peu à peu supplanté les anciennes, qui étaient dérivées des Septante, en prit le nom. Ce ne fut donc qu’à partir du VIe siècle et la substitution du nom ne se produisit que graduellement. Durant le haut moyen âge, la vulgata editio est encore la version des Septante ; la version de saint Jérôme est dite : translatio emendatior, recens, nova, posterior, hebraica, ou translatio quam tenet ou recipit romana Ecclesia, etc. Le Vénérable Bède la désigne par ces mots : editio nostra, codices nostri. Roger Bacon, tout en appliquant fréquemment encore le nom de Vulgata à la version des Septante, est le premier qui l’emploie résolument au sens moderne pour désigner la traduction de saint Jérôme : Hæc quæ vulgatur apud Latinos, illa quam Ecclesia recipit his temporibus. Le concile de Trente a consacré ce nom, en appelant vetus vulgata latina l’édition des Livres Saints, quæ longo tot sæculorum usu in ipsa Ecclesia probata est. Décret. de