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VOIX — VOLEUR


30, et surtout à la trompette, Jos., vi, 5 ; III Reg., i, 41 ; i Ps. xcvm (xcvil), 6 ; Jer., iv, 19, etaux instruments de I musique. I Cor., xiv, 7 ; Apoc, xviii, 22. On note également la voix des pas, II Reg., v, 24 ; III Reg., xiv, 6 ; IV Reg., vi, 32 ; la voix des chars et des armées envahissantes, IV Reg., vii, 6 ; Jer., iv, 29 ; Joël., ii, 5 ; Nah., iii, 2, et la voix de la ba taille. Jer., l, 22. — La voix du sang est l’appel de la justice contre le meurtrier. Gen., iv, 10. La souffrance est comme une voix qui crie vers Dieu. Gen., xxi, 17. Il y aune voix de la sagesse, Prov., i, 20 ; vni, l, et une voix-du mensonge. Exod., xxiii, 1. L’Esprit de Dieu connaît toute voix qui s’élève dans l’univers. Sap., i, 7. — La création tout entière a une voix qui célèbre la

gloire de Dieu. Ps. xix (xviii), 4.

H. Lesêtre.

1. VOL (Septante : xtaitri ; Vulgate : furtum), prise de possession illégitime du bien d’autrui. Voir Rapine, col. 987. — Le vol est défendu par la loi naturelle et le Décalogue. Exod., xx, 15 ; Lev. ; xix, 11 ; Deut., v, 19 ; Matth., xix, 18 ; Luc, xviii, 20. Il est inspiré par les désirs pervers du cœur. Matth., xv, 19 ; Marc, vii, 22. II est coutumier chez les adorateurs d’idoles, Sap., xiv, 25, et les méchants ne s’en repentent pas. Apoc, ix, 29. Pour la nature mauvaise, le vol a l’attrait du fruit défendu et l’on trouve pius douces les eaux dérobées, genûbim, /./.oirô ; , furlivse. Prov., ix, 17. Joseph se plaint d’avoir été emmené de son pays par vol. Gen., XL, 5. Tobie était si scrupuleux, qu’il refusait de manger un chevreau avant d’être sur qu’il ne provenait

pas d’un vol. Tob., ii, 21.

H. Lesêtre.

2. VOL (Vulgate : volatus), moyen de locomotion des oiseaux, qui sont pourvus d’ailes. — 1° Au sens propre, le vol est attribué aux oiseaux en général, Deut.. iv, 17 ; Job, xxxix, 13 ; Apoc, xix, 17, et particulièrement à l’aigle, Deut., xxvjii, 49 ; xxxii, 11 ; Job, ix, 26 ; Jer., xlviii, 40 ; xux, 22 ; Apoc, iv, 7 ; viii, 13, à l’hirondelle, Prov., xxvi, 2, et au hibou. Rar., vi, 21. L’homme est né pour la peine comme les fils de la foudre, yagbihû’  « /’, « élèvent l’aile », ià yJ/ïiXà 7tiiovTat, « volent vers les hauteurs », ad volatum, « pour voler ». Job, v, 7. Sur les-dragons volants, Is., xxx, 6, voir Serpent, col. 1673. — 2° Au figuré, les auteurs sacrés font voler Dieu sur les ailes du vent, Ps. xviii (xvii), 11 ; II Reg., xxii, 11, les séraphins, Is., vi, 2, 6, les anges, Dan., ix, 21 ; Apoc, xiv, 6, Juda et Éphraïm qui s’envolent sur l’épaule du Philistin pour le dompter, Is., xi, 14, le cavalier qui vole sur sa proie, Hab., i, S, l’homme qui désire s’envoler comme la colombe pour gagner le lieu de. son repos, Ps. lv (liv), 7, la femme qui s’envole au désert pour échapper au dragon, Apoc, xii, 14, les âmes qui s’envolent du piège qu’on leur a tendu, Ezech., xiii, 20, l’homme qui s’envole de ce monde par la mort. Ps. xc (lxxxix), 10. Ils prêtent également des ailes pour voler au vent, Ps. xviii, 11, aux nuées, Is., lx, 8, à la flèche, Ps. xci (xc), 5, au songe, Job, xx, 8, aux richesses, Prov., xxiii, 5, et à un

rouleau d’écriture. Zach., v, 1.

H. Lesêtre.
    1. VOLCAN##

VOLCAN, montagne projetant à son sommet des matériaux brûlants qui détruisent tout autour d’elle.

— Les terrains d’origine volcanique ne manquent pas en Palestine ou dans les environs. Dans le Haurân, en particulier, les cônes et les cratères se rencontrent très fréquemment. Voir Palestine, t. iv, col. 2015. Mais, depuis de longues périodes, ces volcans n’étaient plus en activité. Les allusions que les auteurs sacrés font aux volcans leur sont donc inspirées par les descriptions des voyageurs, spécialement des navigateurs phéniciens, qui connaissaient bien les volcans de l’archipel et de l’Italie, et des caravanes qui avaient pu approcher ceux du Caucase et de l’Arménie. L’allusion la plus probable aux volcans se lit dans

Jérémie, li, 25, 26, qui appelle Babylone « montagne de dévastation, qui dévaste toute la terre, » que Dieu roulera du haut des rochers et dont il fera une « montagne embrasée, » de telle sorte qu’on n’en puisse plus tirer ni pierre d’angle, ni pierre de fondation. Tels furent successivement l’action néfaste et le sort dernier de Babylone. Comme la montagne volcanique, la cité célèbre s’écroula peu à peu sans rien laisser d’elle qu’on pût utiliser. — Au Psaume cxliv (cxliii), 5, il est dit : « Touche les montagnes, et qu’elles s’embrasent ; fais briller les éclairs, et disperse les ennemis. » L’allusion est ici moins claire. Il peut n’être question que d’une théophanie, comme celle du Sinaï. — Dans l’Apocalypse, viy, 8, saint Jean parle d’une sorte de « grande montagne toute en feu, » qui est jetée dans la mer. L’allusion à un volcan n’est pas non plus incontestable.

H. Lesêtre.
    1. VOLEUR##

VOLEUR (hébreu : gannâb, gedûd, b.éféf, sôdêd ; Septante : xïiirrr, ; , av)<tt7J{), celui qui, par ruse ou par violence, s’empare du bien d’autrui.

1° Le brigandage en Palestine. — En Orient, les populations nomades ont toujours considéré le brigandage comme un moyen normal de se procurer les moyens de vivre. On y attaque et on y pille les tribus voisines à l’improviste. La Sainte Écriture en fournit de nombreuses preuves. Les tribus qui environnaient le pays de Chanaan ne perdaient jamais l’occasion de fondre sur les riches récoltes des Israélites et de s’emparer de tout ce qui était à leur convenance. De leur côté, certains Israélites occupés à la garde des troupeaux, incapables de s’assujettir au labeur de la culture, habitués d’ailleurs à se tenir en alerte et en défense contre les irruptions des brigands, n’hésitaient pas à mener la vie aventureuse et facile de ces derniers, quand les autres moyens d’existence semblaient leur faire défaut. On voit ainsi Jephté, repoussé par sa famille, rassembler autour de lui des gens de rien et faire avec eux des excursions. Jud., xi, 3 ; cf. ix, 25. David mena la même vie pendant que Saül le persécutait. Le recrutement de ses bandes est indiqué par le texte sacré : « Tous les opprimés, tous ceux qui avaient des créanciers ou étaient mécontents, se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Il eut ainsi avec lui environ quatre cents hommes, » IReg., xxii, 2, qui s’élevèrent plus tard à six cents. IReg., xxv, 13. Nabal appelait cette troupe un ramassis de gens venus on ne sait d’où et d’esclaves échappés de chez leurs maîtres. I Reg., xxv, 10, 11. Avec eux, David opérait contre les ennemis d’Israël, les Gessuriens, les Gerziens, les Amalécites, « ne laissant en vie ni homme ni femme, enlevant les brebis, les bœufs, les ânes, les chameaux, les vêtements. » I Reg., xxvii, 8, 9. Le fils de Saûl, Isboseth, avait aussi à son service deux chefs de bandes, Baana etRéchab. II Reg., iv, 2. Salomoneutà compter avec un autre chef de bande, Razon. III Reg., xi, 24. Des bandes de Sabéens et de Chaldéens enlevèrent les troupeaux de Job et massacrèrent ses serviteurs. Job., i, 15, 17. Des pillards philistins et arabes prirent les biens de Joram, roi de Juda, et emmenèrent ses fils et ses femmes. II Par., xxi, 17 ; xxii, 1. Les Arabes se postaient dans le désert pour rançonner les caravanes. Jer., iii, 2. Des bandes de Syriens, de Moabites et de toutes sortes de pillards infestaient les frontières d’Israël. IV Reg., v, 2 ; xiii, 20 ; xxiv, 2.

Outre ces pillages par bandes, en Israël même, le vol et le brigandage se pratiquaient, Ose., iv, 2 ; vii, 1, parfois avec la connivence des princes âpres au gain. Is., i, 23. Voir Rapine, col. 987. — À l’époque évangélique, Notre-Seigneur pouvait accuser les autorités religieuses d’avoir fait du Temple une s caverne de voleurs », Matth., xxi, 13 ; Marc, xi, 17 ; Luc, xix, 46, comme au temps de Jérémie, vii, 11. Il parle assez