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VOIE — VOILE
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àlrfidut ; , via verilatis, voie de la vérité. II Pet., Il, 2. — Dans tous ces passages, le sens de la métaphore est très clair. Elle rappelle que l’hoinmeici-basest dans un état provisoire. Il marche vers un but, qui parfois est purement temporel ou même mauvais, mais qui normalement doit être conforme à la volonté de Dieu. Finalement la « voie » doit conduire à lui.

H. Lesêtre.
    1. VOILE##

VOILE, pièce d’étoffe pour couvrir le visage ou la tête ; rideau ; toile qu’on attache aux vergues d’un bateau pour recevoir le vent.

I. Voile de tête. — Le voile, voir fig. 556-559, est désigné par diilérents mots. Moïse se voile le visage pour ne pas voir Dieu. Exod., iii, 6. Plus tard, après son séjour sur le Sinaï, il couvre sa face d’un voile, masvéh, y.àXvy.j.a., velamen, pour parler aux enfants d’Israël, mais il l’ote quand il retourne auprès du Seigneur. Exod., xxxiv, 33-35. — Le sd’iꝟ. 6épicrTpov, palliuni, est le voile dont se couvre Rébecca à l’approche d’Isaac. Gen., xxiv, 65. Thamar prend le même voile, tkeristrum, pour aller se prostituer. Gen., xxxviii, 14.

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couvrait le visage, dit que les Juifs l’ont gardé pour ne pas reconnaître le Christ dans les Écritures. If Cor., iii, 13-16.

II. Voile de navire. — Isaïe, xxxiii, 23, comparant l’Assyrie à un navire désemparé, lui dit : « Tes cordages* sont relâchés, … ils ne tiennent plus la voile déployée. » Le mot nés désigne ici la voile qui prend le vent et fait avancer le navire quand elle est tendue par les cordages, et non le pavillon, <7yj|jis ?ov, signum, comme traduisent les versions, celui-ci n’ayant pas d’action sur la marche. D’ailleurs les Septante ajoutent que le mât « n’abaissera pas les voiles, » x « to-Tca. — Dans Ézéchiel, xxvir, 7, les voiles des navires de Tyr, en lin lin d’Egypte et brodées de couleurs variées, sont appelées mifràf, o-TpwjivY), « couverture », vélum. Voir Broderie, t. i, fig. 622, col. 1943. Cf. Navire, t. iv r fig. 414, col. 1515.

III. Voile du Temple. — Dans le Tabernacle, il y avait un premier voile, mdsdk, qui fermait l’entrée du-Saint, Exod., xxvi, 36 ; xxxix, 38 ; XL, 5, et un second, parokét, qui cachait le Saint des saints. Exod., xxvi, .

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556. — Dames égyptiennes 557. — Egyptiennes

voilées pour monter à cheval etenfants des basses classes.

ou pour la marche.

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558. — Egyptienne voilée pour la promenade.

559. — Égyptienne voyageant à âne.

D’après Lane, Manners, t. ï, p. 66, 69, 72, 263.

— La samnidh est un voile transparent au travers duquel on aperçoit les yeux et les joues de l’Épouse. Cant., iv, 1 ; vi, 7. Les versions ne rendent pas ce mot. Il désigne aussi le voile qu’on ôte à Babylone pour découvrir sa honte. Is., xlvii, 2. — Les re’dlôf, mitrse, sont des voiles faisant partie de la toilette des femmes. Is., iii, 19. — Le lot, non rendu par les versions, est un voile de deuil qui couvrait les nations avant la rédemption. Is., xxv, 7. Dans le deuil et l’affliction, on avait coutume de se voiler la tête, II Reg., xv, 30 ; Esth., vi, 12 ; vii, 8 ; Jer., xiv, 4. Saint Paul dit que la longue chevelure convient à la femme pour lui servir de voile. I Cor., xi, 15. — Le mâsàk, operimenlum, est le voile épais qui empêche de voir. Is., xxil, 8. On dit que Dieu cache sa face quand il ne semble pas voir les épreuves de ses serviteurs. Ps. x, 11 ; xxx (xxix), 8 ; lxxxviii (lxxxvii), 15 ; en (ci), 3 ; civ (cm), 29 ; Is., liv, 8. — Le sêtér, sijioxpucpyj, latibulum, est le voile qui cache Dieu, la nuée, Job, xxii, 14, ou encore la nuée orageuse, qui est le voile du tonnerre. Ps. lxxxi(lxxx), 8. C’est aussi le voile, ov.ôtoç, caligo, dont se couvre l’adultère. Job, xxiv, 15. — Le ma’atéh, aXtip-na, pallium, est un voile de fêle. Is., lxj, 3. — Le liékyôn, abscondita est, est un voile lumineux qui cache la majesté de Dieu, Hab., iii, 4, probablement le nuage. — Le kesûf, sic T ! [nijv, in velamen, est métaphoriquement le voile dont on recouvre un acte équivoque. Abimélech appelle de ce nom l’argent qu’il donne à Sara pour excuser sa conduite envers elle. Gen., xx, 16. — Saint Paul, rappelant le voile, « àX-jusue, velamen, dont Moïse se

31 ; xxxiii, 35 ; Lev., iv, 6, 17 ; xvi, 2 ; Num., iv, 5, II Par., iii, 14 ; etc. Ce dernier est parfois appelé pârokét hammâsâk. Exod., xxxv, 12 ; xxxix, 34 ; XL, 21. Dans les Septante, mâsdk est traduit par xâXuu, p.a, mais les deux mots hébreux sont indifféremment rendus par xaTa7tÉTa(Tu. « , le voile abaissé d’en haut. Dansle Tabernacle, le voile ; du Saint des saints était fait de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin. Des chérubins y étaient représentés. Il était suspendu à quatre colonnes revêtues d’or et posées sur despieds d’argent. Il dérobait la vue de l’Arche d’alliance, . xaTa7téra<j[ta tô ffuffXKxÇov, « le voile qui cache », vélum quod pendet ante fores, Num., iv, 5, rappelant ainsi l’inaccessibilité de la majesté divine. Sur les autres voiles du Tabernacle, voir Rideau, col. 1099. D’après Josèphe, . Bell, jud., V, v, 4, les quatre couleurs qui composaient le voile étaient symboliques, le cramoisi du feu, le lin de la terre, le violet de l’air et la pourpre dé la mer. Pour S. Thomas, Summ. theol., l* II*, q. cil, a. 4, ad 4 um, le voile figurait l’occultation des sacrifices spirituels dansles sacrifices anciens. Le lin représentait la pureté ; la pourpre, les souffrances endurées par les saints pour Dieu ; le cramoisi, la charité, et le violet, la méditation des choses célestes. Il faut remarquer encore que levoile maintenait une mystérieuse obscurité dans le-Saints des saints, parce que Dieu est la lumière incréée, qui n’a besoin d’aucune lumière étrangère à lui-même. Cf. Bâhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1837, t. ï, p. 397-399. — Salomon fit exécuter pour le-Temple un voile conforme aux prescriptions mosaïques.