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VOCATION — VŒU


Samuel, aux prophètes et aux Apôtres, tantôt par intermédiaire angélique ou humain. Beaucoup d’autres vocations, dont la Bible ne parle pas, comme celles de la plupart des prophètes, ont été au moins intérieures. Les ministres du Seigneur ont une vocation spécialement sainte. II Tim., 1, 9. Cette vocation est indispensable. Heb., v, 4. Mais Jésus-Christ appelle qui il veut. Marc, iii, 13 ; Joa., xv, 16. Saint Paul se plaît à rappeler la vocation qu’il a reçue et qui autorise son ministère. Rom., i, 1 ; I Cor., i, 1 ; Gal., i, 15. Quelquesuns sont infidèles à leur vocation, comme Judas. Joa., Tl, 70.

2° Vocations générales. — 1. Le peuple hébreu a été, par vocation, le peuple de Dieu. Deut., xxvi, 18, 19 ; xxxii, 9 ; Is., li, 16 ; lxiii, 8 ; Jer., vii, 23 ; Ezech., xxxvi, 20, 28 ; Ose., ii, 1, etc. Dieu le choisit pour en faire le dépositaire de la révélation et des promesses messianiques et la figure du peuple racheté. Sa vocation prit fin à la mort du Rédempteur. — 2. Le peuple chrétien a pris la place du peuple juif pour devenir « une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis pour annoncer les perfections de celui qui l’a appelé des ténèbres à son admirable lumière, » I Pet., ii, 9, et à la liberté. Gal., v, 13. Ce peuple est l’objet d’une vocation divine. Rom., i, 6 ; vin. 28, HÛ ; ix, 24 ; I Cor., i, 2, 9 ; Gal., i, 6 ; II Thés., n, 13 ; II Tim., i, 9 ; I Pet., i, 15. Il se recrute aussi bien chez les Grecs que chez les Juifs. I Cor., i, 24. Il est appelé à la fois au royaume de Dieu sur la terre, IThes., 11, 12, età lagloiredela vieéternelle.Phil., iii, 14 ; ITim., vi, 12 ; Hebr., iii, l ; ix, 15 ; I Pet., v, 10 ; Jud., 1 ; Apoc, xix, 9. Dans deux paraboles, les sujets du royaume de Dieu sont divisés en xXtjto i, vocati, ceux qui ont reçu la vocation et sont en grand nombre, et en èxXsxtoi, electi, ceux qui sont choisis ou dignes de l'être, et sont en petit nombre. Matth., xx, 16 ; xxii, 14. Voir Él.rs, t. ii, col. 1708. Saint Paul remarque que, de son temps, la vocation s’adressait surtout à ceux dont la condition sociale était plus humble. I Cor., i, 26. Il ne voulait pas que cette vocation les portât à se soustraire à leur situation naturelle dans la société ou la famille. ICor., vii, 15-24. De la part de Dieu, la vocation est sans repentance, Rom., xi, 29. Il ne revient ni sur son appel, ni sur son choix. Mais, delà part de l’homme, la vocation réclame des efforts personnels. Il faut être fidèle à sa vocation, Eph., IV, 1, c’est-à-dire y répondre avec docilité et persévérance. Il faut mener une conduite digne de sa vocation. Eph., iv, 4 ; II Thés., i, 11. Il faut s’efforcer d’assurer par des actes de vertu sa vocation, xX-qatç, vocatio, et son élection, ÈxXoyir ; , eleclio. II Pet., i, 10. Larécompense viendra en son temps, et un jour partageront la victoire de l’Agneau xXuiTot, vocati, les appelés, èxXExroi, electi, les choisis, et msTof, fidèles, les croyants. Apoc, xvii, 14.

H. Lesêtre.

VŒU (hébreu : 'ësâr, 'issâr, nédér ; Septante tsOy.vî), engagement que l’on s’impose de consacrer à Dieu un bien présent ou futur.

1° La législation. — 1. La pratique des vœux était dans les coutumes des ancêtres d’Israël, comme le montre l’exemple de Jacob, s’engageanl à fonder un lieu de culte et à payer une dlme, si Dieu veille sur lui pendant son voyage en Mésopotamie. Gen., xxviii, 2022 ; xxxi, 13. — 2. La législation mosaïque s’occupe d’abord des vœux au point de vue de leur objet. Les personnes pouvaient se vouer à Jéhovah, soit en faisant elles-mêmes leur vœu, soit en ratifiant celui qu’on avait fait pour elles. Comme, en principe, le service litnrgiqne de Jéhovah était assuré exclusivement par les léi’i tes, ceux qui avaient été voués devaient se racheter, comme on le faisait pour les premiers-nés. La loi suppose quatre catégories de personnes, hommes ou femmes, vouées à Jéhovah : celles de vingt à soixante

ans, celles de cinq à vingt ans, celles d’un mois à cinq ans etcelles qui dépassaient soixanteans. Le prix du rachat variait suivant le sexe et l'âge, et, pour les pauvres, était laissée l’estimation du prêtre. Lev., xxvii, 2-8. Voir Rachat, col. 923. — On pouvait vouer des animaux, à condition qu’ils fussent bons et convenables. On les immolait à Jéhovah, et ceux qui les avaient offerts pouvaient en manger leur part, mais seulement le jour et le lendemain. On rachetait les animaux qui n'étaient pas acceptés pour les sacrifices. Lev., vii, 16 ; xxii, 18, 21, 23 ; xxvii, 915 ; Num., xv, 3-8. — On vouait aussi des maisons ou des champs, qui ensuite étaient rachetés. Lev., xxvii, 14-25. — Ce qui était voué sous forme d’anathème appartenait, sans retour possible, à Jéhovah, et tout ce qui avait vie, même les personnes, devait être mis à mort. Lev., xxvii, 28, 29. On ne vouait par anathème que les ennemis. — 3. La loi s’occupe ensuite des personnes qui font des vœux. Le vœu fait par un homme doit toujours être accompli. Le vœu fait par une jeune fille n’est valable que si son père ne la désavoue pas. Le vœu fait par une femme mariée n’est valable que si le mari, en l’apprenant, l’approuve au moins par son silence. Si, après avoir appris les vœux faits par sa femme, il acquiesce parson silence et ne les désapprouve pas de suite, une désapprobation ultérieure le rend responsable de leur inexécution. Le vœu d’une femme veuve ou répudiée est valable, sans autre formalité. Num., xxx, 3-16. Ces dispositions avaient pour but de ne pas laisser la fille ou la femme engager définitivement le chef de la famille à son insu ou contre son gré. D’autre part, pour assurer la tranquillité de la femme, le père de famille ne pouvait plus revenir sur son approbation, celle-ci une fois acquise. — Sur le vœu du nazaréat, voir Nazaréat, t. iv, col. 1515.

2° Les conseils. — Moïse remarque que rien n’oblige à faire des vœux, mais que, si l’on en a fait, on doit les exécuter sans tarder. Deut., xxiii, 21-23. C’est une duperie dont on est soi-même victime, que de vouer une chose à la légère et de ne réfléchir qu’après coup. Prov., xx, 25. Mieux vaux donc ne faire aucun vœu que de ne pas accomplir ceux que l’on a faits. Eccle., v, 4. Aussi les auteurs sacrés reviennent-ils souvent sur la question des vœux pour recommander d’exécuter les vœux ou pour promettre eux-mêmes de le faire. Job, xxii, 27 ; Ps. lxv (lxiv), 2 ; cxvi (cxv), 14-18 ; Nah., i, 15 ; Jon., ii, 10 ; Is., xix, 21.

3° La pratique. — Les Israélites font vœu de livrer à l’anathème le peuple d’Arad, si Dieu le livre entre leurs mains. Num., xxi, 2, 3. Jephté, en exécution d’un vœu inconsidéré, sacrifie sa fille, alors que, d’après la loi, il aurait dû la racheter. Jud., xi, 30. Anne fait vœu que, si elle obtient un fils, elle le consacrera au Seigneur. I Reg., i, 11, 21. Absalom fait vœu d’offrir un sacrifice à Hébron, si Dieu le ramène à Jérusalem. II Reg., xv, 7, 8. David fait vœu de n’avoir pas de repos tant qu’il n’aura pas trouvé un endroit favorable pour bâtir un temple à Jéhovah. Ps. cxxxii (cxxxi), 2. La femme impudique prétexte l’accomplissement d’un vœu pour rencontrer celui qu’elle veut séduire. Prov., vu, 14. Malachie, i, 14, maudit celui qui, à la suite d’un vœu, offre une bête chétive au lieu d’une victime sérieuse. Des paroles de Marie à l’ange Gabriel, Luc, i, 34, on conclut qu’elle avait voué à Dieu sa virginité, Saint Paul avait fait un vœu, en vertu duquel il fit raser sa chevelure à Cenchrées. Act., xviii, 18.Il trouva à Jérusalem quatre hommes qui avaient fait un vœu, et paya les frais des sacrifices qu’ils avaient à offrir. Act., xxi, 23. — On faisait aussi des vœux d’un caractère plus ou moins idolâtrique. Ainsi la mère deMichas consacre une somme d’argent à Jéhovah, mais pour qu’on en fasse une image taillée et un objet en fonte, ce qui était défendu par la loi. Jud., xvll, 3, 4. Les Israélites faisaient des vœux à la reine du ciel, As-