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VINAIGRE - VIRGINITÉ


du vin. Xum., vi, 3, — Les moissonneurs trempaient leur

! >ain dans du vinaigre, c’est-à-dire probablement dans

une boisson acidulée et rafraîchissante. Ruth, ii, 14, — Le vinaigre agace les dents, comme la fumée pique les yeux, l’rov., x, 26. Les Septante remplacentici le vinaigre par le raisin vert, ôjif « Ç. Verser du vinaigre sur du nitre figure uneætion faite mal à propos. Prov., xxv, 20. VoîrNATRON, t, iv, col. 1488. — Le juste persécuté se plaint qu’on lui donne à boire du vinaigre. Ps. i.xix (lxviii), 22. Le même traitement a été iniligê à Noire-Seigneur en croix. Malth., xxvii, 48 ; Slarc., xv, 36 ; Lue., xxîH, 36 ; Joa., xix, 29, 30. On ne s’expliquerait pas que les exécuteurs aient eu à leur disposition sur le Calvaire du vinaigre proprement dit. Mais les soldats romains portaient avec eux leur provision de posca, breuvage acide composé de vinaigre, d’eau et d'œufs. Cf. Plaute, Mil. glor., III, ii, 23 ; 7Vi » c, II, vii, 48 ; Pline, H. N., XXVII, iv, 12 ; XX VIII, v, 14 ; Suétone, VîtelL, 12 ; etc. Hs présentèrent une éponge remplie de ce liquide aux lèvres du Sauveur, qui se contenta d’y goûter, mais n’en voulut pas boire. Les circonstances supposent que l’offre avait été faite avec une bonne intention, mais que le Sauveur

tint à se refuser tout soulagement.

H. Lesêtre.
    1. VINOOBONENSIS##

VINOOBONENSIS (CODEX). Ce manuscrit est constitué par vingt-quatre feuillets détachés, appartenant au texte grec de la Genèse. L'écriture est d’encre d’argent, d’onciale assez épaisse, irrégulière, que l’on attribue à la lin du vi « siècle. Chaque page est décorée dans sa partie inférieure d’une peinture : au total, quarante-huit peintures. Toutes ces peintures ne sont pas de la même main : le dessin est plus correct dans quelques-unes, le coloris meilleur aussi. Le sujet représenté dans la page reproduite (fig. 554) est divisé en deux scènes, où figurent les mêmes personnages : la femme de Putiphar dénonçant Joseph à son mari, en haut ; la même exhibant au même le manteau de Joseph. La femme de Putiphar a près d’elle sa servante, le mari est accompagné de trou serviteurs ou officiers, une servante se tient à la porte. Le manuscrit appartient à la Hofbibliothek de Vienne, où il est coté Cod. theol. grxc. 11. Voyez Palseographical Society, Fænmilé », vol. i, planche 178. Les miniatures de la Genèse de Vienne, très importantes pour l’histoire de Fart, ont été publiées par Hartel et Wickhoff, Die Wiener Genesis, dans le » Jahrb. der Kunstsammlung des ailerh. Kaise>'/ious, vol.xv-xvi, supplément, 1894-1895, et étudiées par W. Lûdtke, Untersuch. zu den Miniaturen der Wiener Genesis, Greifswald, 1897. P. Bàtiffol.

    1. VIPÈRE##

VIPÈRE (hébreu : 'êféh ; grec : £x t6v « ; Vulgate : vipera), reptile venimeux de l’ordre des ophidiens et de la famille des vipéridés, reconnaissable à sa tête plus triangulaire et plus détachée du tronc que celle des couleuvres, et à sa queue arrondie en cône au lieu d'être aplatie en rame (flg. 555). On rencontre en Palestine plusieurs espèces de vipères. Les plus communes sont la vipera ammodytes et la vipera euphratica, de couleur claire, à tête large et plate et à queue subitement contractile. La grande vipère jaune, daboia xanthina, est la plHS grosse vipère de Palestine. Ses mœurs nocturnes la rendent particulièrement dangereuse. Elle est de taille à engloutir dans son estomac un levraut, une caille, ou quelque autre animal semblable. Le serpent que l’hébreu désigne par le mot 'e/V/net que les versions appellent o'ïk, « hks, pao-tXidxo ; , vipera, regulus, ne diffère probablement pas de Vel-ephah arabe, serpent venimeux du Sahara, Vechis arenicoht ou vipère de sable, commune dans le nord de l’Afrique, en Arabie et en Syrie. Elle est longue d’une trentaine de centimètres et a des mouvements très rapides. Sa morsure est fréquemment mortelle, bien que moins redoutable que celle du cobra ou du céraste. On

la rencontre très souvent en hiver dans les pierres des bords de la mer Morte, et dans les broussailles des rivages du Jourdain. « Ces fourrés recèlent plusieurs animaux peu agréables à rencontrer, surtout la vipère echis arenicola, fort redoutable… Ces serpents, qui dans d’autres contrées s’enterrent ordinairement dais les sables arides, étant ici sans cesse exposés à être noyés par les crues subites du Jourdain, ont pris la singulière habitude de s’enrouler aux brandies, à une grande hauteur, et de se cacher dans les troncs des arbres. » Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 448, 455. — La vipère est nommée trois fois dans l’Ancien Testament. Dans Job, xx, 16, il est dit que la langue de la vipère tuera le méchant. La langue de la vipère est inoflensive ; l’animal porte des crochets creusés en forme de tubes par lesquels s'écoule le venin produit par des glandes spéciales et introduit dans la chair de la victime au moyen de la morsure. L’auteur sacré parle donc de la langue de la vipère selon les apparences. Aujourd’hui encore nous appelons « langue de vipère » celle qui calomnie. Isaïe, xxx, 6, parle de la vipère comme infestant le désert qui sépare la Palestine de l’Egypte. Ailleurs, il compare la

555. — Vipère.

conduite des méchants à un œuf qu’on écrase et dont il sort une vipère. Is., ux, 5, Sur ce texte, voir Œuf, t. tv, col, 1755. Sur les autres serpents analogues, voir Aspic, Basilic, t. i, col. 1124, 1495 ; Céraste, t. ri, col. 432. — Dans le Nouveau Testament, la vipère devient l’image des pharisiens et des saddueéens. S*r les bords du Jourdain, infestés de vipères, saint JeanBaptiste interpelle les sectaires en les appelant a mode vipères » et en constatant qu’ils savent fuir la colère qui vient, sans doute comme les vipères fuient l’inondation. Jfatth., iii, 7 ; Luc, iii, 7. Notre-Seigfceor applique le même nom aux scribes et aux pharisiens, pour dénoncer leur influence perfide et leurs allures cauteleuses. Matth., xii, 34 ; xxiii, 33. — La vipère qui mordit saint Paul à la main, dans l'île de Malte, Act, , xxviii, 3, devait être la vipère méditerranéenne, vipera aspis, qu’on trouve en Sicile et dans toutes les Mes do la Méditerranée. La blessure était mortelle, car les insulaires, habitués au* suites de pareils accidents, s’attendaient à voir saint Paul enfler et tomber mort subitement. Act., xxviii, 6. La vipère n’existe plus à Malte, pas plus d’ailleurs que dans d’autres Iles où sa présence était signalée par Pline, H. A'., iv, 12. L’Ile 1 était autrefois très boisée, de sorte que saint Paul put y ramasser facilement des fogots ; les reptiles pouvaient par conséquent s’y abriter à l’aise. Aujourd’hui, par suite des défrichements successifs, on n’y rencontre plus que quelques arbres. » Breusing, Die Ntmtik der Alten, Brème, 1886, p. 191 ; Vigoureux, Le N. T. et les découvertes archéologiques, Paris, 1896, p. 344 ; Tristram, The natural history of the Bible, Londres,

1889, p. 275-277.

H. Lesêtre.
    1. VIRGINITÉ##

VIRGINITÉ (hébreu : bef&lim), état de celle qui est restée vierge. — La fille de Jephté pleure pendant deux mois sa virginité, Jud., ii, 37, non qu’elle soit perdue,