Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1242

Cette page n’a pas encore été corrigée
2425
242
VIGNE

&

leurs crus. Esther, i, 7. La couche de Darius était ombragée d’une belle vigne d’or. Hérod., vii, 27.

S’il fallait en croire Hérodote, ii, 77, l’Egypte n’aurait pas eu de vignes. Mais s’il ne veut pas parler d’une région particulière, celle des marais, il se contredit lui-même, ii, 37, 168. La vigne était connue en Egypte dès la plus haute antiquité ; on y regardait Osiris comme l’inventeur de sa culture. Gr. Woenig, Die Pflanzen im altem Aegypten, in-8°, Leigzig, 1886, p. 259. La Bible fait allusion aux vignes de ce pays. C’est le grand échanson qui est représenté pressant des grappes de raisin dans la coupe du Pharaon, Gen., XL, 11 ; ce sont des Hébreux qui regrettent de ne point trouver dans la contrée du Sinaï des vignes comme en Egypte, Num., xx, 5 ; c’est la grêle qui dans une des plaies d’Egypte détruisit les vignes du pays. Ps. lxxvih (Vulgate, lxxvii), 47 ; Ps. cv (Vulgate, civ), 33. Les monuments prouvent la culture de la vigne en Egypte ; même dès les temps les plus reculés ils représentent la cueillette du raisin et la fabrication du vin.Lepsius,

la vigne et la fabrication du vin en Egypte dès les temps les plus reculés. Dans les inscriptions, la vigne se

nomme I ^k <= ^"J-arouri, de même le raisinl -= arouri, en copte « Aovi, aloli. Le raisin séché au soleil s’appelait aschep ou schep ; le raisin vert gangani. Voir fig. 553, col. 2431.

En traversant la presqu'île du Sinaï, les Hébreux n’avaient pas rencontré de vignes. Num., xvi, 14 ; xx, 5. Mais en se rapprochant du pays de Chanaan, ils en trouvent dans le pays d'Édom. Num., xx, 17. Déjà, 22 ou 23 siècles avant notre ère, le fugitif Égyptien Sinouhit parle des vignes qu’il avait vues en ce pays. « Le vin, dit-il, y est en plus grande quantité que l’eau. » G. Maspero, Hist. ancienne, t. i, p. 471. Les Hébreux rencontrent la vigne chez les Amorrhéens, Num., xxi, 21, et dans le pays de Moab, où les vignobles étaient entourés de clôtures. Num., xxii, 24. Plus tard, Isaïe, xvi, 8, vante les nombreux vignobles de l’ancien pays de Moab.

550. — Le roi Assurbanipal et la reine se reposant et buvant au son de la musique, sous un berceau de vigne.

British Muséum.

Denkm., ii, 13, 49, 53, 61, 96, m et 111, 11. Au tombeau d’Amten (de la III" dynastie), on énumère parmi les domaines du défunt, des vignobles qui produisent « du vin en grande quantité. » Lepsius, Denkm., Il, 7 6 ; Maspero, Journal asiatique, 1889, t. i, p. 390 ; Études égyptiennes, t. ii, p. 231. Le scribe Anna avait fait planter douze vignes dans son jardin ; l’officier d’Amen, hotep II en avait fait mettre vingt-quatre. Fréquemment, les plans de maison et de jardin de la XVIIIe ou XIXe dynastie présentent des treilles disposées en berceaux, soutenues par des colonnettes sur lesquelles des ceps de vigne étendent leurs rameaux chargés de fruits. Au Ramesséum de Thèbes on a trouvé des celliers remplis de grands vases et amphores portant sur la panse, écrites en hiératique, la date de la récolte et la mention a vin de transport ». G. Maspero, Guide du musée de Boulaq, p. 287. Des feuilles de vigne, des grains de raisin se rencontrent dans les tombes les plus anciennes et on en a recueilli des spécimens dans tous les musées, Bulletin de l’Institut égyptien, n. 5 (1884), p. 9 ; Botanische Jahrbùcher (1886), t. viii, p. 8. Les grains du musée du Louvre sont à peau épaisse et à gros pépins. Recueil de travaux, t. xvii, p. 194. A toutes les époques, les monuments montrent des rois ou des particuliers faisant aux dieux des libations de vin dans des vases spéciaux. Cf. Erman, Life in andent Egypt, Londres, 1894, in-8°, p. 271 ; Ebers, Aegypten und die Bûcher Mose’s, p. 323-330. Il ne saurait donc y avoir de doute sur la culture de

Mais c’est surtout la Palestine qui est le pays du blé et de l’orge, mais aussi de la vigne et du figuier. Deut., vin, 8. Je vous donnerai, dit Dieu aux Israélites, Jos., xxiv, 13, du fruit de vignes que vous n’avez point plantées. Cf. II Esd., ix, 25. "Les espions envoyés dans la terre de Chanaan, pour explorer le pays, trouvèrent une vallée où les vignes étaient magnifiques et ils coupèrent une branche de vigne avec sa grappe aux. dimensions si extraordinaires que pour la rapporter sans la froisser, ils la suspendirent à une perche et la portèrent à deux. Num., xiii, 24. Aussi, donnèrent-ils à cette vallée le nom de vallée d’Escol, ou vallée de la Grappe. On voit encore de nos jours en. Palestine des raisins d’une grosseur extraordinaire (fig. 551).

Au pays de Galaad, les vignobles de Sabama et de Jazer étaient particulièrement renommés. Is., xvi, 810 ; Jer., xlviii, 32-33. On vantait aussi les vignes d’Hébron et d’Engaddi, des collines de Samarie et du Carme], delà vallée du Jourdain. Num., xiii, 26 ; Jud.. ix, 27 ; III Reg., xxi, 1 ; II Par., xxvi, 10 ; Cant., i v 14 ; viii, 11 ; Jer., xxxi, 5 ; Ose., xiv, 8, etc., Par toute la Palestine, spécialement sur "les collines, sur les hauteurs, on voyait des vignobles. Is., v, 1 ;

    1. XXVIII##

XXVIII, 1.

3° Culture de la vigne. — Bien que le sol et le climat de la Palestine fussent favorables à la vigne, elle demandait cependant des soins. Soit pour la planter, soit pour l’entretenir, on remuait soigneusement le