Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1234

Cette page n’a pas encore été corrigée
2409
2410
VÊTEMENT


grandeurs. Luc, xxiii, 11. Les vêtements blancs comme la neige étaient habituels dans les apparitions. Dan., vii, 9 ; Matth., xxviii, 3 ; Marc., xvi, 5 ; Luc, xxiv, 4 ; Joa., xx, 12 ; Act., i, 10 ; Apoc, iii, 5, 18 ; iv, 4 ; etc. Les vêtements bigarrés ou ornés de broderies étaient aussi dans le goût des Hébreux. Jud., v, 30 ; Ezech., xvi, 18. — 2° Les principales pièces du vêtement des Hébreux étaient la tunique, voir Tunique, col. 2132, et le manteau, voir Manteau, t. iv, col. 663. Le manteau était le vêtement de dessus et la tunique celui de dessous. Cette dernière se portait sur le corps même. Mais parfois on mettait par dessous une chemise d’étoffe plus fine, sddin. Jud., xiv, 12, 13 ; Is., iii, 23 ; Prov., xxxi, 24. Voir Linceul, t. iv, col. 265. Les caleçons n’étaient obligatoires que pour les prêtres. Voir Caleçon, t. ii, col. 60. Le costume des femmes différait de celui des hommes par plus d’ampleur. Dans son large manteau, une femme pouvait mettre jusqu’à six mesures d’orge, charge qu’elle portait elle-même. Ruth, iii, 15. Les femmes avaient de plus le voile dont « lies se couvraient la tête, mais qu’elles n’étaient pas -astreintes à tenir toujours baissé. Gen., xii, 14 ; xxiv, 65 ; xxxviii, 14, 19 ; I Reg., i, 12 ; etc. Voir Voile. On mettait aux jeunes garçons et aux jeunes filles de distinction des robes longues. Gen., xxxvii, 3 ; II Reg., khi, 18. — 3° Il y avait des vêtements particuliers à certaines conditions et à certains jours, les vêtements sacrés des prêtres, voir Grand-Prètre, t. iii, col. 299, fig. 64, col. 296 ; Prêtre, t. v, col. 646, fig. 174, col. 647, les vêtements royaux, Esth., v, l ; Act., xii, 21, lesvêtements de fête, Ruth, iii, 3 ; Judith, x, 3 ; Luc, xv, 22, les vêtements de veuve, Gen., xxxviii, 14 ; Judith, x, 2 ; xvi, 9, les vêtements de rechange, Jud., xiv, 13, la robe nuptiale, Matth., xxii, 10, etc. — Sur les autres pièces du vêtement, voir Ceinture, t. ii, col. 389 ; fig. 123126, col. 389-391 ; Chaussure, col. 631 ; fig. 225-236, col. 634-640 ; Coiffure, col. 828 ; Chlamyde, col. 707, fig. 271, col. 708 ; Langes, t. iv, fig. 32-34, col. 71-72 ; Toilette, t. v, col. 2262. On faisait en sorte que les vêlements exhalassent une bonne odeur. Gen., xxvii, 27 ; Cant., iv, 11 ; Ps. xlv (xliv), 9. — 4° D’après Iken, Antiquit. hebraic, Brème, 1741, p. 543, les Juifs auraient compté dix-huit pièces d’habillement d’usage ordinaire pour les hommes : un manteau, une tunique d’étoffe souple, une ceinture large, un vêtement court et étroit, une chemise, une autre ceinture sur la chair même, un chapeau, une tiare, deux chaussures, deux .jambières, deux gants couvrant les mains et les bras jusqu’au coude, deux voiles légers servant l’un à s’essuyer après les ablutions, l’autre à se couvrir la tête et les épaules, et enfin un foulard noué autour du cou et dont les extrémités retombaient par devant. A ces différentes pièces, dont plusieurs ne sont pas mentionnées dans la Bible, s’ajoutaient les franges, voir Frange, t. ii, col. 2394, et les phylactères. Voir Phylactères, t. v, col. 319. Pour le costume des femmes juives, voir Femmes, t. ii, fig. 637-638, col. 2190. III. Prescriptions législatives. — Il était interdit à une femme de prendre des habits d’homme, et réciproquement, cette pratique étant en abomination devant Dieu. Deut., xxii, 5. Cette défense était commandée par le souci de la moralité. — Le mari devait assurer le vêtement à sa femme. Exod., xxi, 10. Voilà pourquoi, dans les temps de désolation où les hommes faisaient défaut, sept femmes pouvaient demander au même homme de porter son nom, en ajoutant : « Xous nous vêtirons de nos habits. » Is., iv, 1. La captive prise pour épouse devait quitter les vêtements d& sa captivité, pour en recevoir d’autres de son nouveau mari. Deut., xxi, 13. — Il n’était pas permis de prendre en gage le vêtement de la veuve, Deut., xxiv, 17, car le vêtement est une des choses de première nécessité. Gen., xxviii, 30 ; Eccli., xxix, 28. — Le lépreux devait

porter des vêtements déchirés, qui permissent de le reconnaître à distance. Lev., xiii, 45. — À la suite de certaines souillures, qui obligeaient les anciens à changer de vêtements, Gen., XXXV, 2, la loi prescrivait de les laver. Exod., xix, 10 ; Lev., XI, 25, 28 ; XV, 5-27 ; etc. Voir Lavage, t. iv, col. 131. — Des règles spéciales étaient imposées pour la purification de vêtements atteints de la lèpre. Lev., xiii, 47-58. Voir Lèpre, t. iv, col. 186.

IV. Usages divers. — Les pauvres couchaient dans leur vêtement pour dormir ; aussi le créancier qui l’avait pris en gage devait-il le leur rendre le soir. Deut., xxiv, 13. Cf. Marc, xiv, 51, 52. On couvrait David de vêtements pour le réchauffer pendant son sommeil. III Reg., i, 1. À l’époque d’Amos, ii, 8, des créanciers se donnaient le tort de coucher sur les vêtements pris en gage, au lieu de les rendre. — Les vêtements faisaient partie du butin qu’on prenait à la guerre et qu’on partageait ensuite. Jos., vii, 21 ; Jud., v, 30 ; . viii, 26. On les donnait en présents. I Reg., xvii, 38 ; xviii, 4 ; IV Reg., v, 5, 10, 23. — On déchirait ses vêtements en sigjie de deuil. Voir Déchirer ses vêtements, t. ii, col. 1336. — On gardait ses vêtements pour veiller la nuit sur les murs d’une ville, II Esd., iv, 24, ou dans le Temple. Voir Police, col. 503. Cf. Apoc, xvi, 15. — Les femmes d’Israël se servaient de leurs vêtements pour construire des tentes destinées aux cultes idolâtriques. Ezech., xvi, 16, 18. On les utilisait pour faire des tapis sur les montures ou sur le chemin des personnes qu’on voulait honorer. Matth., xxi, 7, 8 ; Marc, xi, 7 ; Luc, xix, 35, 36. Cet emploi était d’autant plus facile que les vêtements de dessus n’étaient pas ajustés, et qu’ils se composaient de larges pièces d’étoffe que l’on drapait sur les épaules.

— D’après la loi romaine, appliquée à Notre-Seigneur, les vêtements d’un supplicié appartenaient à ses exécuteurs. Ps. xxii (xxi), 19 ; Matth., xxvii, 35 ; Marc, xv, 24 ; Luc, xxiii, 34 ; Joa., XIX, 23. — Les travailleurs laissaient à la maison leur vêtement de dessus. Marc, xm, 16. On le quittait pour exécuter une besogne quelconque, laver les pieds de quelqu’un, Joa., xiii, 4, pêcher, Joa., xxi, 7, lapider, Act., vii, 57, etc. — Pour donner le change sur ses intentions, on prenait les vêtements d’un autre. Matth., vii, 15 ; III Reg., xiv, 2.

— Les vêtements étaient parfois rongés par la teigne, Job, xiii, 28 ; Prov., xxv, 20 ; Eccli., xlii, 13 ; Jacob., v, 2, et ils s’usaient. Ps. cil (ci), 27 ; Is., Li, 6 ; Hebr., 1, 11. Quand ils se déchiraient, Is., L, 9, il fallait les rapiécer. On avait naturellement soin de ne pas mettre à un vieux vêtement une pièce neuve, qui l’aurait fatigué et fait déchirer davantage. Matth., IX, 16 ; Marc, ii, 21 ; Luc, v, 36. — Notre-Seigneur recommande à ses disciples de ne pas se préoccuper du vêtement. Le Père, qui en donne un magnifique au lis des champs, n’en laissera pas manquer ses enfants, et, à plus forte raison, prendra soin de leur corps, qui est plus que le vêtement. Matth., vi, 25 ; Luc, xii, 23. L’un des moyens dont Dieu se sert pour accomplir sa promesse estla charité des plus fortunés. L’homme juste ne manque pas de donner un vêtement à celui qui est nu. Ezech., xviii, 7, 16 ; Tob., i, 20 ; iv, 17. Le Sauveur récompensera au jugement celui qui, dans la personne du pauvre, l’aura vêtu quand il était nu. Matth., xxv, 36-40.

V. Faits historiques. — Les Hébreux, sur l’ordre de Dieu, demandèrent aux Égyptiens des vêtements, juste rémunération de tant de durs travaux qu’ils avaient exécutés pour eux. Exod., iii, 22 ; xii, 35, 36. — Il est remarqué, comme une chose extraordinaire et providentielle, que les vêtements des Hébreux ne s’usèrent pas pendant le séjour au désert. Deut., viii, 4, xxrx, 5 ; II Esd., ix, 21. — Isaïe, iii, 6, prévoit une époque telle, qu’on dira à quelqu’un : « . Tu as un manteau, sois