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VERITE — VERRE


écrivains sacrés proclament qu’ils disent la vérité. Prov., viii, 7 ; Eccle., xii, 10 ; Sap., vi, 24. La vérité a été mise dans la bouche de Lévi et de ses descendants. Mal., ii, 6. Chacun doit la dire à son prochain. Zach., vin, 16. Il faut acquérir la vérité, et ne pas la vendre, Prov., xxiii, 23 ; se confier à Dieu pour qu’il donne l’intelligence de la vérité, Sap., iii, 9 ; se rendre attentif à la vérité, Dan., IX, 13, parce que la vérité retourne à ceux qui la pratiquent. Eccli., xxvii, 10 (9). Jérusalem restaurée sera appelée « ville de vérité ». Zach., vm, 3. — La vérité n’est pas dans la bouche des méchants. Ps. v, 10. Voir Mensonge, t. iv, col. 974. Ils errent loin du chemin de la vérité. Sap., v, 6. Les prophètes se plaignent que la vérité trébuche sur la place publique et disparaît, Is., Lix, 14, 15, et qu’il n’y a ni vérité ni compassion dans le pays. Ose., iv, 2. Il en fut de même parmi les Syriens. I Mach., vii, 18. Daniel, vm, 12, prédit qu’une corne, Antiochus Épipbane, jettera la vérité par terre, c’est-à-dire triomphera momentanément de la religion d’Israël et de sa nationalité. — Le mot 'èmét est aussi traduit dans les versions par « vérité », en des passages où il doit avoir le sens de « fidélité ». Gen., xxiv, 49 ; xxxii, 10 ; xlvii, 29 ; III Reg., ii, 4 ; Prov., iii, 3 ; xiv, 22 ; xx, 28 ; etc. Au Psaume xii (xi), 2, en particulier, ce ne sont pas les vérités qui diminuent parmi les enfants des hommes, mais 'ëmûnîm, les « hommes fidèles » qui disparaissent. II. Dans le Nouveau Testament. — 1° En JésusChrist. — Le Sauveur vient plein de grâce et de vérité. Joa., i, 14. Il est lui-même la vérité en personne. Joa., xiv, 6 ; Eph., iv, 21 ; I Joa., v, 6. Il apporte la vérité au monde. Joa., i, 17 ; viii, 40 ; xvi, 7 ; xviii, 37.

II enseigne selon la vérité. Matth., xii, 14, 32 ; Luc, xx, 21. Jean-Baptiste lui rend témoignage comme à la vérité. Joa., v, 33. La parole du Sauveur est la parole de vérité, Joa., xvii, 17 ; II Cor., vi, 7 ; Eph., i, 13 ; Jacob., i, 18, la vérité de l'Évangile, Gai. ii, 5 ; Col. i, 5, à la connaissance de laquelle Dieu veut que tous les hommes arrivent pour qu’ils puissent êlre sauvés. I Tim., ii, 4. Le Sauveur a envoyé à ses Apôtres l’Esprit de vérité, Joa., xiv, 17 ; xv, 26, pour enseigner aux hommes toute vérité, Joa., xvi, 13 ; IJoa., iv, 6 ; il a établi son Église pour qu’elle soit « la colonne de la vérité ». I Tim., iii, 15. — 2° En l’homme. — Les envoyés de Dieu sont chargés de transmettre la vérité aux autres hommes. C’est ce que font les Évangélistes, Luc, i, 4, et les Apôtres, en particulier saint Paul. Act., xxvi, 25 ; Rom., ix, 11 ; II Cor., iv, 2 ; vii, 14 ; xi, 10 ; xii, 6 ; I Tim., ii, 7. Cf. III Joa., 8 ; II Tim., Il, 5. Ils n’ont pas de pouvoir contre la vérité, mais seulement pour la vérité. II Cor., xiii, 8. — Le devoir des chrétiens, qui ont reçu la pleine connaissance de la vérité, Hebr., x, 26, est de pratiquer la vérité, afin de ne pas craindre de paraître à la lumière, Joa., iii, 21, d’adorer le Père en esprit et en vérité, Joa., iv, 23, de se sanctifier dans la vérité, Joa., xvii, 19, d’avoir la charité qui se réjouit de la vérité, I Cor., xiii, 6, de confesser la vérité en croissant dans la charité, Eph., iv, 15, de dire la vérité aux autres. Eph., iv, 25 ; d’avoir l’amour de la vérité, par laquelle on doit être sauvé, II Thés., ii, 10, de ne pas mentir contre la vérité, Jacob., iii, 14, de s’affermir dans la vérité, II Petr., i, 12, et de marcher dans la vérité, c’est-à-dire d’agir selon les lumières qu’elle apporte. II Joa., 4 ;

III Joa., 4. La vérité délivrera ceux qui agissent ainsi, Joa., viii, 32, c’est-à-dire les soustraira au joug du péché, de l’erreur et des sujétions mauvaises. — La vérité a aussi ses adversaires, des insouciants, comme Pilate, Joa., xviii, 38, des indociles, Rom., ii, 8, de faux sages, qui retiennent la vérité captive et la tournent en mensonge, Rom., i, 18, 25, de faux docteurs, privés de la vérité, I Tim., vi, 5, apprenant toujours, sans parvenir à la connaissance de la vérité, II Tim., iii, 7,

des hommes qui ne marchent pas selon la vérité de l'Évangile, Gal., ii, 14, qui s'éloignent de la vérité, pour embrasser de fausses doctrines, II Tim., ii, 18 ; Tit., i, 14 ; Jacob., v, 19, qui résistent à la vérité, II Tim., iii, 8, qui lui ferment leurs oreilles, II Tim., iv, 4, et ne se convertissent pas à la vérité. II Tim., ii, 25. Leur vrai maître est Satan, en qui n’est pas la

vérité. Joa., viii, 44.

H. Lesêtre.
    1. VERJUS##

VERJUS, jus de raisins qui ne sont pas mûrs. — Le raisin vert, bêsér ou bosér, oftixxË, uva acerba, Job, xv, 33 ; Is., xviii, 5, donne un jus très acide qui agace les dents. Se basant sur d’anciens textes d’après lesquels le Seigneur châtie les péchés des pères jusqu'à la quatrième génération, les Israélites de la captivité rejetaient sur ceux qui les avaient précédés la responsabilité des maux dont ils souffraient. Ils répétaient en manière de proverbe : « Les pères ont mangé du raisin vert et les dents des fils en sont agacées. » Jer., xxxi, 29-30 ; Ezech., xviii, 2. Ils s’innocentaient ainsi eux-mêmes et se dispensaient de s’amender. Les prophètes leur signifient qu’ils se font illusion, que le proverbe ne s’applique pas à eux et qu’en conséquence ils ont à réformer leur propre conduite. D’ailleurs, le Seigneur va faire cesser leurs maux et ils n’auront plus désormais à s’en prendre aux fautes

de leurs pères.

H. Lesêtre.
    1. VERMILLON##

VERMILLON (hébreu : Sâsar ; Septante : (iftto ;  ; dans Ézéchiel ; êv YpacpfSi), couleur employée par les Assyriens dans la décoration de leurs palais et de leurs œuvres d’art. Jérémie, xxii, 14, parle de salles peintes en cette couleur(Vulgate : in sinopide) ; Ézéchiel, xxiii, 14, dit que des Chaldéens étaient représentés coloriés en vermillon sur la muraille (Vulgate : coloribus), et la Sagesse, xiii, 14, que des idoles de bois étaient couvertes, comme traduit la Vulgate, de rubrica (Septante : jji’Xto ; ). Chez les Latins, Virgile, Egl., x, 26, et Pline, H. N., xxxv, 45 ; cf. xxxiii, 36, nous apprennent que les Romains ornaient de la même couleur quelques-unes de leurs divinités. Voir Couleurs, t. ii, col. 1068, 1069.

    1. VERONENSIS##

VERONENSIS (CODEX). Ce manuscrit grécolatin du Psautier, du VIe siècle, appartient à la bibliothèque du chapitre de Vérone. C’est un manuscrit de format in-quarto, à une colonne par page, le grec sur la page de gauche, le latin sur la page de droite. Le grec est écrit en caractères latins. Le texte latin est préhiéronymien. Aucune ponctuation, mais le texte est, dans les deux langues, distribué en stiques. À la suite des Psaumes, les cantiques, au nombre de huit : Exod., xv, 1-21 ; Deut, xxxii, 1-44 ; I Reg., ii, 1-10 ; Is., v, 1-9 ; Jon., ii, 3-10 ; Hab., iii, 1-19 ; Dan., iii, 27-67 ; enfin le Magnificat. Ce Psautier a été publié par Bianchini, Vindiciss canonicarum scripturarum, Rome, 1740, t. i. Voyez H. B. Swete, The Old Testament in Greek, Cambridge, 1891, t. ii, p. ix-x.

P. Batiffol.

    1. VERRE##

VERRE (hébreu : zekôkif ; Septante : ûodo ;  ; Vulgate : vitrum), substance transparente et cassante, obtenue par la fusion du sable siliceux avec des sels métalliques de potassium, de sodium, de calcium ou de plomb (fig. 545). — Les anciens connaissaient le verre. On a dû être amené, en différents endroits, à le découvrir en traitant les minerais par la fusion. En se liquéfiant, les gangues de ces minerais donnent des laitiers qui sont de vérilables verres. L'étude de la composition de ces gangues a bientôt fait connaître les éléments requis pour obtenir un verre transparent. Les Assyriens fabriquaient le verre. Cf. Layard, tiineveh, t. ii, p. 42. On a trouvé dans le palais de Nimroud, à Ninive, un vase de verre portant le nom de Sargon (fig. 546), datant par conséquent du vu » siècle avant Jésus-Christ. Hérodote, iii,