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VENTRE

VERGELLONE

pas de pensées vaines. — Ézéchiel, iii, 3, reçoit l’ordre de manger le livre qui lui est présenté et d’en remplir son ventre, c’est-à-dire de se pénétrer intimement des oracles qui lui sont révélés. Saint Jean reçoit un ordre semblable. Apoc, x, 9, 10. — Notre-Seigneur promet que, si quelqu’un croit en lui, « des fleuves d’eau vive couleront de son ventre, » Joa., vii, 38, c’est-à-dire qu’il sera rempli de l’Esprit-Saint au point de pouvoir le répandre abondamment dans les autres âmes. Cf. Eccli., xxi, 16 (13) ; xxiv, 30-34 (23-27).

H. Lesêtre.

VER (hébreu : rimmâh, fôld’; Septante : <jr.û>r ? ; Vulgate : verrais, vemiiculus), animal à corps mou, saris vertèbres ni membres articulés, rampant et contractile, et comme composé d’anneaux juxtaposés. Ce nom désigne à proprement parler les annélides, voir Lombric, t. iv, fig. 110, col. 353, et les helminthes, voir Helminthiase, t. iii, fig. 123, col. 583. Mais on étend vulgairement cette appellation à d’autres animaux de forme analogue, chenilles, teignes, voir Teigne, fig. 453, col. 2017, larves, myriapodes, scolopendres, etc. Sur le iule ou spirostreptus syriacus, myriapode extraordinairement abondant à Mar-Saba et au Sinaï, voir Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 399. Les Hébreux ne distinguaient pas très nettement entre elles ces différentes sortes de petits animaux rampants, et ils. employaient comme synonymes les deux mots dont ils disposaient pour les désigner. Cf. Exod., xiv„ 20, 24 ; Job, xxv, 6 ; Is., xiv, 11. Les versions, qui n’ont pas de synonymes, rendent parfois l’un des deux mots hébreux par oajcpi’a, putredo, « pourriture ». — 1° Le ver est un tout petit animal, symbole de ce qui est faible ou méprisable. L’homme n’est qu’un vermisseau aux yeux de Dieu. Job, xxv, 6. Les Israélites, réduits à rien par l’hostilité’des nations, sont appelés « vermisseau de Jacob ». Is., xli, 14. Le Messie, souffrant et méprisé, n’est plus un homme, mais un ver, Ps. xxii (xxi), 7. — 2° Les vers pullulent dans le corps de l’homme par l’effet de certaines maladies. Ainsi furent atteints Job, vii, 5, Antiochus Épiphane, II Mach., IX, 9, et Hérode Agrippa, Act., xii, 25. — 3° Les vers, ou plus probablement les larves de certains insectes, s’attaquent aux substances nutritives, comme la manne, Exod., xvi, 20, 24, et aux végétaux, comme la vigne, Deut., xxviii, 39, voir Pyrale, fig. 205, col. 896, le ricin, Jon., iv, 7, et, d’après les versions, le bois en général. II Reg., xxiii, 8 ; Prov., xxv, 20. Voir Calandre, Charançon, t. ii, fig. 21, 201, col. 54, 580. — 4° Ils se développent dans les cadavres aux dépens desquels ils se nourrissent et dont ils hâtent la décomposition. Job, xvii, 14 ; xxi, 26 ; Eccli, X, 13 (11). Quand la vie a quitté le corps d’un homme, il s’en dégage aussitôt des odeurs qui attirent des mouches sarcophages. Celles-ci déposent leurs œufs aux endroits les plus propices. On a observé que huit escouades de mouches différentes.viennent ainsi apporter successivement leurs œufs sur les cadavres, soit avant soit après leur inhumation, et au moment de la décomposition qui convient à chaque espèce. Ces œufs donnent bientôt des larves qui pullulent dans le cadavre et s’y nourrissent des différentes parties de sa substance. Le travail commencé par les premières larves, une quinzaine de jours après la mort, est terminé par les dernières au bout de trois ans environ. Cf. Mégnin, La faune des cadavres, Paris, 1894 ; F. Meunier, Les travailleurs de la mort, dans la Revue des quest. seientif., Bruxelles, 1902, oct., p. 473-491.

— Au figuré, il est dit que les vers seront la couche de Babylone, Is., xiv, 11, qu’ils feront leur proie du méchant, Eccli., xix, 3, et que toute la gloire de l’homme s’en va àla corruption et aux vers. I Mach., ii, 62. — 5°Lefeuetlesvers sont associés dans le châtiment des impies. Eccli., vii, 19 ; Judith, xvi, 21. Isaïe, lxyi, 24, dit à propos de ces

derniers que « leur ver ne mourra point et leur feu ne s’éteindra point. » Notre-Seigneur reproduit trois fois la même formule. Marc, ix, 43, 45, 47. II ne s’agit pas ici d’une peine temporelle, mais d’un supplice sans fin dans l’autre vie. Quelques commentateurs entendent le « ver » dans le sens propre ; mais la plupart s’en tiennent au sens métaphorique pour désigner soit le remords, soit le supplice des méchants en général. Cf. S. Augustin. De civ. Dei, xxi, 9, t. xli, col. 723. Isaïe a emprunté l’image du feu et des vers à la vallée de la Géhenne, jadis profanée par les sacrifice » d’enfants à Moloch, devenue depuis le dépôt des immondices de la ville, où couvait un feu sourd et où pullulait la vermine. Voir Géhenne, t. iii, col. 155 ; Topheth, 2, t. v, col. 2286. H. Lesêire.

    1. VÉRACITÉ##

VÉRACITÉ, qualité de celui qui est digne de toute créance dans ses paroles et de toute confiance dans ses actes. Celui-là est appelé’ëmét, yâsâr, tù.rfi-ii, oXï|81voî, iuittoî, verax. — La véracité convient éminemment à Dieu. Exod., . xxxiv, 6 ; Deut., xxxii, 4 ; Ps. lxxxvi (lxxxv), 15 ; cxix (cxviii), 137 ; Joa., iii, 33 ; viii, 26 ; Rom., iii, 4 ; Apoc, xix, 11. Les docteurs juifs la reconnaissent en Jésus-Christ. Matth., xxii, 16 ; Marc, xii, 14. Le Sauveur prouve sa véracité en ne cherchant que la gloirede son Père. Joa., vii, 18. — Les serviteurs de Dieu doivent posséder cette qualité, bien que les méchants les accusent du contraire. IIEsd., vii, 2. Il Cor., vl, 8. — La véracité est la caractéristique de la parole de Dieu. Ps. xxxm (xxxii), 4.

H. Lesêtre.

1. VERBE DIVIN (grec : Aôyo ; ), seconde personne de la sainte Trinité, qui s’est incarnée en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Joa., i, 1, 14 ; I Joa., v, 7 ; Apoc, xix, 12. Voir Jésus-Christ, t. iii, col. 1441 ; Incarnation, col. 863.

2. VERBE HÉBREU (grammaire hébraïque). Sur le verbe hébreu, voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 475-480, 483-485.

    1. VERCELLONE Carlo##

VERCELLONE Carlo, savant bibliste italien, né le 10 janvier 1814, à Biella en Piémont, mort à Rome le 19 janvier 1869. Il entra à l’âge de seize ans à Gênes dans la congrégation des barnabites. En 1847, après avoir rempli des fonctions diverses à Turin, à Alexandrie, à Pérouse, à Parme, il devint supérieur de la maison des barnabites de Rome, et, plus tard, supérieur général de sa congrégation. Son ouvrage principal a pour titre : Variée lecliones vulgatx latines editionis Bibliorum, 2 in-f », Rome, 1860, t. i ; 1864, t. n. La mort l’arrêta lorsqu’il n’était encore arrivé qu’aux livres des Rois inclusivement. Sur la proposition de la Commission biblique, Pie X vient de confier la continuation de ce grand travail critique aux bénédictins de Saint-Anselme à Rome. Vercellone avait travaillé avec Joseph Cozza à la préparation d’une édition du Codex Vaticanus. : le Nouveau Testament parut en 1868. Voir Vaticasds (Codex), col. 2379. On doit aussi à Vercellone une excellente édition de la Vulgate : Biblia sacra vulgatse editionis Sixti V et Glemenlis V11I P. P. M. jussu recognila atque édita, in-4°. Rome, 1861. Outre les prolégomènes remarquables de ses VaHse lecliones, ses Dissertazioni accademïche di vario argomento, Rome, 1864, contiennent plusieurs travaux très intéressants : Dei Correttori biblici délia Biblioteca Vaticana ; Studii fatti in Romae mezzi usatiper corregere la Bibbia volgata (con documenti) ; Suite edizioni délia Bibbia fatte in ltalianelsecoloxr ; Del antichissimo Codice Vaticano délia Bibbia Greca con un Appendice dalçav. G.-B.DeRossi, etc. Voir G. M. Sergio, Notizie intorno alla vita edagliscritti dei P. D. Carlo Vercellone, Rome, 1869.