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VENT — VENTRE


vent, Eccli., xxxiv, 2 ; travailler pour le vent, Eccli., v, 15 ; hériter le vent. Prov., xi, 29. — Qui observe le vent, c’est-à-dire demeure oisif, ne sème point. Eccle., xi, 4. Par contre, qui sème le vent, récolte la tempête, Ose., viii, 7, c’est-à-dire qui pose une cause funeste doit s’attendre à en voir se produire les effets.

H. Lesêtre.
    1. VENTE##

VENTE (hébreu : nùmkâr, minikéréf ; Septante : Ttpâtrtç ; Vulgate : venditio), livraison d’un objet en échange d’un prix convenu.

1° Les lois. — Outre la loi morale qui devait présider à toutes les. transactions, il existait chez les Israélites certaines prescriptions relatives à des cas particuliers. L’Israélite pouvait vendre sa fille en esclavage, mais non à des étrangers. Exod., xxi, 7, 8. Devenu pauvre, il pouvait se vendre lui-même, mais seulement jusqu’à l’année jubilaire ; il devait être traité moins comme un esclave que comme un serviteur. Lev., xxv, 39, 40. S’il se vendait au gêr, à l’étranger vivant dans le pays, il pouvait toujours se racheter lui-même ou être racheté par un parent. Lev., xxv, 47-54. D’après une autre loi, l’Israélite, homme ou femme, ne pouvait se vendre que pour six ans. Deut., xv, 12 ; Jer., xxxiv, 14. II n’était plus permis de vendre une esclave prise à la guerre, si on l’avait épousée. Deut., xxi, 14. Vendre un de ses semblables élait un crime digne de mort. Exod., xxi, 16 ; Deut., xxiv, 7. — L’Israélite qui vendait une terre gardait toujours un droit de rachat et, en tous cas, rentrait dans son bien à l’année jubilaire. Lev., xxv, 23-28. Les maisons vendues ne l’étaient qu’aux mêmes conditions, sauf le cas où la maison se trouvait dans une ville entourée de murs ; car alors le droit de rachat cessait au bout d’un an. Lev., xxv, 2931. Les lévites conservaient un droit perpétuel de rachat sur les maisons qu’ils vendaient, mais ils ne pouvaient vendre leurs terres. Lev., xxv, 32-34. — Si un bœuf en tuait un autre, on le vendait, et les deux propriétaires se partageaient le bœuf tué et le prix de vente de l’autre. Exod., xxi, 35. Celui qui volait un bœuf ou une brebis, les tuait et les vendait, avait à restituer cinq bœufs ou quatre brebis. Exod., xxii, 1.

— Il était naturellement interdit de vendre le jour du sabbat. Néhémie dut prendre des mesures pour faire respecter cette prohibition. II Esd., x, 31 ; xiii, 15-20.

2° Les faits. — Ésaù vend son droit d’aînesse. Gen., xxv, 31-34 ; Hebr., xii, 16. Les fils de Jacob vendent leur frère Joseph. Gen., xx’xvii, 27, 28 ; xlv, 4, 5. Joseph vend du blé pendant la famine, Gen., xli, 56 ; xlii, 6 ; Act., vii, 9, et les Égyptiens lui vendent leurs terres. Gen., xlvii, 20. — La veuve vend l’huile qu’Élie a multipliée. IV Reg., iv, 7. La femme forte vend les vêtements qu’elle a confectionnés. Prov., xxxi, 24. Amos, viii, 6, stigmatise les spéculateurs de son temps, qui vendaient jusqu’aux déchets du froment. La malédiction est sur la tête de l’accapareur qui vend le blé à trop haut prix. Prov., xi, 26. Les ventes ne se faisaient pas toujours honnêtement : « La cheville s’enfonce entre deux pierres, le péché pénètre entre la vente et l’achat. » Eccli., xxvii, 2. — Les ventes d’hommes étaient fréquentes de la part des ennemis d’Israël. Joël, m, 3, leur reproche d’avoir vendu le jeune garçon pour le salaire d’une courtisane et la jeune fille pour du vin. Antiochus fit vendre les femmes et les enfants des Juifs, II Mach., v, 21, et Nicanor s’apprêtait à opérer des ventes analogues. II Mach., viii, 14, 34. — Les prêtres de Babylone vendaient à leur profit les victimes offertes aux idoles. Bar., vi, 27. Minélas vendit une partie des vases du Temple. II Mach., IV, 32. Lysias voulait vendre chaque année le souverain pontificat. II Mach., xi, 3. On vend ce qu’on possède pour acheter quelque chose de préférable, Matth., xiii, 44, 46, ou pour le donner aux pauvres. Matth., xix, 21 ; Marc, x, 21 ; Luc, xii, 33 ; xviii, 22. Les marchands vendaient

dans le Temple les victimes destinées aux sacrifices. Matth., xxi, 12 ; Marc., xi, 15 ; Luc, xix, 45 ; Joa., ii, 14. Les premiers chrétiens vendaient leurs biens pour en mettre le prix en commun. Act., ii, 45 ; IV, 34 ; v, 1. Pendant la persécution, on ne peut acheter ni vendre si l’on n’a pas la marque de la bête. Apoc, xiii, 17.

— Il est recommandé d’acquérir la sagesse, mais de ne pas la vendre, Prov., xxiii, 23, c’est-à-dire de la communiquer gratuitement.

3° Comparaisons. — Vendre le juste à prix d’argent, c’est le condamner injustement. Am., ii, 6. Vendre ses frères, c’est les trahir. II Mach., x, 21. — Lia et Rachel disent que leur père Laban les a vendues, parce qu’il s’est montré intéressé à l’excès à l’égard de Jacob. Gen., xxxi, 15. — Il est dit que Dieu vend son peuple quand, pour le châtier de ses fautes, il l’abandonne à ses ennemis. Deut., xxxiii, 30 ; Jud., ii, 14 ; iii, 8 ; iv, 2 ; x, 7 ; Is., l, 1 ; Judith, vii, 13 ; Ps. xliv (xlih), 13.

— Se livrer au mal, c’est se vendre soi-même. Ainsi ont fait Achab, III Reg., xxi, 20, 25, et les Israélites, IV Reg., xvii, 17. Moïse a prédit à son peuple qu’une vente effective serait le châtiment de cet abandon à

l’infidélité. Deut., xxviii, 28.

H. Lesêtre.
    1. VENTRE##

VENTRE (hébreu : bétén, heréè, mêéh, gâl.iôn, « le ventre des animaux » ; chaldéen : me’âh ; Septante : xotXfa, Yairnjp ; Vulgate : venter, pectus), partie du corps qui renferme les organes de la digestion. Le mot est quelquefois employé pour désigner des organes intérieurs. Voir Cœur, t. ii, col. 823 ; Entrailles, col. 1817 ; Sein, t. v, col. 1565.

1° L’extérieur. — Le ventre de l’Épouse est comparé à un chef-d’œuvre d’ivoire. Cant., v, 14. Les reptiles rampent sur le ventre. Gen., iii, 14 ; Lev., XI, 42. L’hippopotame a le ventre robuste. Job, XL, 10. La statue du songe de Nabuchodonosor avait le ventre d’airain. Dan., ii, 32.

2° L’intérieur. — C’est le ventre qui reçoit la nourriture, Jud., xix, 5 ; Luc, xv, 16, et en expulse les résidus. I Reg., xxiv, 4 ; Matth., xv, 17 ; Marc, vii, 19. Le ventre et les aliments sont faits l’un pour l’autre. ICor., VI, 13. — Le parasite se montre compatissant dans l’intérêt de son ventre. Eccli., xxxvil, 5. Il en est qui se font un dieu de leur ventre, c’est-à-dire ne vivent que pour manger. Rom., xvi, 18 ; Phil., iii, 19. Les Cretois étaient appelés des « ventres paresseux », parce qu’ils aimaient à la fois la bonne chère et l’oisiveté. Tit., i, 12. — L’impie s’emplit le ventre des trésors de Dieu, Ps. xvii (xvi), 14, c’est-à-dire jouit de tous les biens que la Providence accorde aux hommes. Mais ces biens seront ôtés de son ventre, Job, xx, 15, son ventre ne sera pas rassasié, Job, xx, 20, il souffrira de la disette, Prov., xiii, 25, et la colère de Dieu sera le pain qui le remplira. Job, xx, 23. On ne se remplit pas le ventre avec de l’or et de l’argent. Ezech., vii, 19. Nabuchodonosor se remplissait le ventre des meilleurs mets des Juifs, Jer., li, 34, c’est-à-dire s’emparait de leurs biens les plus précieux. — Jonas fut englouti dans le ventre du poisson. Jon., ii, 1 ; Matth., xii, 40. Aod enfonça son épée dans le ventre d’Églon. Jud., iii, 21. Dans l’épreuve de la femme soupçonnée d’adultère, on souhaitait que, si elle était coupable, l’eau sainte fit enfler son ventre et maigrir ses flancs. Num., v, 22, 27. L’enfant prodigue ne peut remplir son v*entre des siliques données aux porcs qu’il était réduit à garder. Luc, xv, 16. — La Vulgate mentionne l’estomac en trois endroits où il n’est pas question de cet organe particulier, que d’ailleurs l’hébreu ne nomme nulle part. Jud., xix, 5 ; III Reg., xxii, 34 ; Job, xv, 2. L’estomac, <jt6[i.ocx° ?, stomachus, est nommé par saint Paul, qui recommande à Timothée de soigner le sien en buvant un peu de vin. I Tim., v, 23. — Au figuré, le sage ne remplit pas son ventre avec du vent, Job, xv, 2, c’est-à-dire ne se repaît