Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1224

Cette page n’a pas encore été corrigée
2389
2390
VENCE (BIBLE DE) — VENGEANCE


velle à Avignon, J7 in-4°, 1767-1773. Cette édition est connue sous le nom de Bible de Vence.

    1. VENDANGE##

VENDANGE (hébreu : bâçir ; Septante : xpu-piTÔç ; Vulgate : vindemia), récolte des raisins (voir fig. 165, col. 613).

1° En Palestine, la vendange commence dès le début de septembre dans les vallées chaudes, pour se terminer en octobre dans les régions plus froides. Elle rejoint donc les semailles, qui se font en novembre. C’est ce que le Seigneur avait promis à son peuple, s’il lui restait fidèle. Lev., xxvi, 5 ; Am., ix, 13. La Vendange des raisins spontanés ne devait se faire ni l’année sabbatique, ni l’année jubilaire. Lev., xxv, 5, 11. Les autres années, le vendangeur devait laisser de quoi grappiller à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve. Deut., xxiv, 21. Voir Grappillage, t. iii, col. 308. Les pauvres en étaient quelquefois réduits à marauder dans les vignes de leurs oppresseurs. Job, xxiv, 6. — La vendange devait manquer à Israël devenu infidèle. Deut., xxviii, 30 ; Is., xxxii, 10. — La récolte des raisins se faisait avec d’autant plus de joie qu’elle terminait toutes les autres. Ps., iv, 8. Ainsi on voit les gens de Sichem vendanger, fouler, faire la fête et continuer les festins dans la maison de leur dieu. Jug., ix, 27. Le foulage du raisin s’exécutait en effet à mesure qu’il était cueilli, les pressoirs se trouvant disposés dans les vignes ou à proximité. Voir Pressoir, fig. 164-169, col. 612-616. En temps de détresse, « dans les vignes, plus de chants, plus de cris de joie. t> Is., xvi, 10. « On ne foule plus au bruit des cris de joie ; le cri de joie n’est plus. » Jer., xxv, 30 ; xlviii, 33. La vendange mettait tout le monde en fête, tant à cause de l’extension des vignobles qu’à raison de la richesse des produits et du profit qu’on en pouvait tirer.

2°, Le sort d’un peuple châtié par Dieu est comparé à celui d’une vigne à la suite de la vendange et du grappillage. Is., xxiv, 13 ; Jer., xlix, 9 ; Mich., vii, 1. Édom est pillé comme par des vendangeurs qui n’ont rien laissé. Abd., 5. Après le châtiment d’Israël, les restes du peuple sont comme une vigne où le vendangeur ne trouve plus que des sarments. Jer., vi, 9. Le Seigneur a vendangé Jérusalem au moyen des Chaldéens. Lam., I, 12, 22 ; ii, 20. Il vendange l’orgueil des puissants. Ps. lxxvi (lxxv), 13. Le jugement du monde est comparé à une vendange. Apoc., xiv, 18, 19. — Gédéon, de la famille d’Abiézer, dit aux Éphraïmites mécontents de n’avoir pas pris part au combat contre les Madianites : « Le grappillage d’Éphraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d’Abiézer ? » Judr, viii, 2. On ne vendange pas des raisins sur des ronces, Luc, vi, 44, c’est-à-dire on n’attend pas de bons fruits de mauvais arbres. — La sagesse fait déborder la science comme le "Géhon au temps de la vendange, Eccli., xxiv, 25 (37), c’est-à-dire comme un fleuve qui déborde au commencement de l’automne, ainsi que le Nil. Le fils de Sirach a recueilli la sagesse comme celui qui grappille après la vendange, parce que d’autres l’ont précédé, mais qui cependant en trouve assez pour remplir le pressoir comme le vendangeur. Eccli., xxxiii, 16.

H Lfsètre

VENDEURS DU TEMPLE. Voir Marchand, t. iv, col. 747.

1. VENETUS (CODEX), manuscrit important de la Bible grecque, à la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, sous la cote i. Écriture du vm-ixe siècle, format in-folio. Le manuscrit a compté 360 feuillets, dont les 196 premiers ont disparu. Deux colonnes à la page, soixante lignes à la colonne. Initiales en vedette dans la marge. Le manuscrit, tel que nous l’avons, commence au livre de Job (xxx, 8) et contient à la suite les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique, la Sagesse, l’Ecclé siastique, les petits Prophètes, Isaïe, Jérémie, Baruch, les Lamentations, Daniel (avec ses portions deutérocanoniques), Tobie, Judith, les quatre livres desMachabées. A l’issue de Daniel et du dernier Macchabée, le copiste a transcrit une table chronologique, commençant à Adam, s’arrêtant à l’empereur Justinien : on infère de là que l’archétype du manuscrit remontait au VIe siècle.

— Le Codex Venetus a appartenu à la bibliothèque du cardinal Bessarion, qui le légua à Saint-Marc. Il a servi à l’établissement du texte de l’édition sixtine des Septante, à laquelle il a, pense-t-on, fourni le texte des trois premiers livres des Machabées qui manquent au Codex Vaticanus. II a été décrit par Zanetti, Grseca D. Marci bibliotheca codd.mss., Venise, 1740, p. 1-13. Il fut collationné en 1789 par Holmes et Parsons. Il a été utilisé pour les Machabées par H. B. Swete, The Old Testament in Greek, Cambridge, 1894, t. iii, p. xrv-xvi. P. Batiffol.

2. VENETUS (CODEX), manuscrit grec oncial des quatre Évangiles, à la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, sous la cote /, vin. Écriture du rxe-x" siècle, format in-quarto, 491 feuillets, à deux colonnes. Grande écriture onciale, avec accents et esprits, grandes initiales en tête des paragraphes. Ce manuscrit a été collationné par Tischendorf et par Tregelles. Gregory, Prolegomena, p. 393 ; Mingarellr, Grseci codices manuscripti apud Nanianos, Bologne, 1784, p. 1.

P. Batiffol.

    1. VENGEANCE##

VENGEANCE (hébreu : nâqdm, neqâmâh ; Septante : 6 ! xï), èxBfxviiriç, xpi’oi ;  ; Vulgate : vindicta, ultio), traitement de rigueur infligé à ceux qui ont fait le mal.

1° Vengeance divine. — Dieu se réserve le droit de vengeance : i À moi la vengeance et la rétribution ! » Deut., xxxii, 35 ; Rom., xii, 19 ; Hebr., x, 30. Le jour où il exerce sa justice contre’les coupables est appelé « jour de la vengeance », Eccli., v, 7, ce qui est particulièrement vrai du dernier jugement. Luc, xxi, 22. La vengeance contre les méchants est pour Dieu comme un vêtement, Is., nx, [18vTentourant ainsi que sa justice. Il se venge de ses ennemis, Deut., xxxii, 41, 43, des impies et des pécheurs, Eccli., vii, 19(16) ; xii, 7 (6), des orgueilleux, Eccli., xxvii, 31 (28), des nations, Mich., v, 14 ; Ps. cxlix (cxlviii), 7, des ennemis de son peuple, Is., xxxv, 4, spécialement des Madianites, Nnm., xxxi, 3, des Ammonites, Jud., xi, 36, des Philistins, Ezech., xxv, 17, des Égyptiens, Jer., xlvi, 10, des Iduméens, Is., lxiii, 4 ; Ezech., xxv, 14, de Tyr et de Sidon, Jo., iii, 4, de Ninive, Nah., i, 2, de Babylone, Is., xl vii, 3 ; Jer., l, 15, 28 ; li, 6, 11, 36. Il venge sur Jézabel le sang de ses serviteurs. IV Reg., ix, 7. — Il exerce ainsi sa vengeance en faveur de son peuple. Is., xxxiv, 8 ; lxi, 2. Mais, quand son peuple deviendra infidèle, il se vengera aussi de lui. Lev., xxvi, 25 ; Ezech., xxiv, 8. — Les éléments de la nature concourront à l’exercice de cette vengeance divine. Sap., v, 18 ; Eccli., xxxix, 33, 35 (28, 30). — Dieu vengera Caïn sept fois, et Lamech soixante-dix fois sept fois. Gen., IV, 24. Il vengera Jérémie contre les faux prophètes. Jer., XI, 20. Un jour, il vengera de même ses élus. Luc, xviii, 7.

Les justes appellent la vengeance de Dieu contreleurs persécuteurs. Ps. lxxix (lxxviii), 10 ; I Reg., xxiv, 13 ; I Mach., ii, 67 ; vii, 38. « Dieu des vengeances, parais… Rends aux superbes selon leurs œuvres ! » s’écrie le Psalmiste. Ps. xciv (xcm), 1, 2. David remercie Jéhovah de lui avoir accordé des vengeances. Ll Reg., xxii, 48 ; Ps. xviii (xvii), 48 ; Judith, viii, 34. À ces désirs des justes de l’Ancien Testament, Notre-Seigneur substitue la règle évangélique : « Bénissez ceux qui vous maudissent, … priez pour ceux qui vous maltraitent. » Matth., v, 44. — Il reste toujours nécessaire de dire à