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VAHEB — VAN


Guerres du Seigneur. Num., xxi, 14. Il est dit dans le texte que Vaheb était en Suphah, ce qui a fait croire à quelques commentateurs que Suphah était la Safiék actuelle, mais la lettre initiale de Suphah est un samedi, d, et celle de Satiéh est un ^j>, èad, qui ne peut guère reproduire le samech hébreu. Suphah est aussi inconnu. Quelques lexicographes ont pensé que Vaheb pouvait être un nom de fleuve. Les Septante ont traduit ; « On lit dans le livre : la guerre du Seigneur a consumé Zoab et les torrents d’Arnon. » La Vulgate porte : « Il est dit dans le livre des Guerres du Seigneur : comme il a fait dans la mer Rouge, ainsi il fera dans les torrents d’Arnon. »

VAISSEAU. Voir Navire, t. iv, col. 1502-1505.

1. VALLÉE(héhreu : ’afîq, biq’âh, gay’ou gê’, nahal, Vme’g/chaldéen ; biq’â' ; Septante : xoc>âç> vora-r, , çâpayE ; Vulgate : vallis, convdllis), dépression de terrain, entre les flancs de collines ou de montagnes, qui va en s’inclinant et en s’élargissant. — Il y a beaucoup de vallées dans une région montagneuse comme la Palestine. Voir Palestine, t. iii, col. 1985, 2037. La vallée dans laquelle coule le Jourdain est particulièrement remarquable à tous les points de vue. Voir Jourdain, t. iii, col. 1710. Un certain nombre d’autres vallées sont mentionnées dans la Bible. Voir Achor, t. i, col. 147 ; Baca, col. 1372 ; Bénédiction, col. 1583 ; Escol, t. ii, col. 1928 ; Géennom, ! . iii, co ! . 153 ; Jephtahel. col. 1249 ; Josaphat, col. 1651 ; Raphaïm, t. v, col. 977 ; Salines, col. 1373 ; Savé, col. 1520 ; Séboïm, col. 1552 ; Sorec, col. 1845 ; TérébinthitheI, col. 2089. Sur la vallée des Bois, voir Morte (Mer), t. iv, col. 1306. Il est aussi parlé d’une vallée des Artisans, I Par., iv, 14 ; II Esd., xi, 35. Sur la vallée du Tyropœon ou des Fromagers, voir Jérusalem, t. iii, col. 1328, Cf. Reland, Palsestina illuslrata, Utrecht, 1714, p. 347-359. — Les vallées de Palestine étaient fertiles et bien cultivées. Job, xxix, 10 ; Ps. lxiv(lxiii), 14 ; Cant., vi, 10 ; Jer., XLix, 4. Les sources y coulaient. Ps. civ (cm), 10. On y habitait de préférence. Num., xiv, 25 ; Jud., i, 19. Balaam compare auxvallées le beau spectacle des tentes d’Israël. Num., xxiv, 6. Ailleurs, il y avait des vallées affreuses. Job, xxx, 6. Les anciens Chananéens occupaient les vallées palestiniennes et ils y faisaient manœuvrer des chars de guerre, ce qui empêcha parfois les Israélites de les en déloger. Jud., i, 19. Par la suite, les Syriens ne pouvaient atteindre ces derniers dans les montagnes et s’efforçaient de les attirer dans les plaines et dans les vallées. III Reg., xx, 23. Les envahisseurs suivaient naturellement le cours des vallées pour arriver dans le pays.Is., xxii, 7 ; Judith, xvi, 5. C’est pourquoi les prophètes annoncent qu’elles seront ruinées, Jer., xlviii, 8, el qu’elles se fondront comme la cire, Mich., i, 4, au moment de l’invasion des ennemis. — Un jour, Dieu comblera les vallées et abaissera les montagnes, Is., xl, 4 ; Bar., v, 7 ; Luc, iii, 5, c’est-à-dire qu’il rendra aisé le chemin qui doit mener au salut.

H. Lesêtre.

2. VALLÉE DES ARTISANS (hébreu : Gê’hârâ-Htn ; Septante : ’Ayeaôôaip, 1 Par., iv, 14 ; ’QvwYï)apauei’i »., II Esd., xi, 35), vallée des environs de Jérusalem, au nord, où étaient des artisans dont elle tirait son nom, I Par., IV, 14, et qui étaient les fils ou les descendants de Joab, de la tribu de Juda. Voir Joab 2, t. iii, col. 1549. Sa position est déterminée approximativement par II Esd., XI, 35, qui nous apprend qu’elle était dans la plaine d’Ono. VoirONO 2, t. iv, col. 1821.

VAN (hébreu : mizréh, nâfdh, rahat ; Septante : xiiiov, Xt’xjioç ; Vulgate : ventilabrum), ustensile qui sert aux vanneurs, zârîm, ventïlatores, pour vanner,

zârâh, Xixjiîv, ventilare, c’est-à-dire pour séparer la paille d’avec le grain. — Pour procéder au vannage, les anciens se servaient d’une fourche à trois ou quatre dents, ventilabrum, au moyen de laquelle ils enlevaient la paille mêlée au grain et la lançaient très loin en l’air. Le vent entraînait la paille, tandis que le grain plus lourd retombait sur le sol. Ensuite on reprenait ce grain avec une pelle de bois, ttcûom, et on le lançait transversalement à la direction du vent, qui emportait les fétus et les rebuts, ne laissant retomber que le

540. — Vanneurs égyptiens.

D’après Wilkinson, Manners of the ancient Egyptians,

1878 ; t. ii, p. 423.

grain (fig. 540). Cf. Moisson, fig. 305, registre d’en bas, à gauche, t. iv, col. 1217. Quand le vent faisait défaut, on employait le vannus, grand panier d’osier peu profond, et muni de deux anses (fig. 541). On y mettait le grain on le projetait en l’air au moyen de brusques secousses et on le ressaisissait quand il retombait, abandonnant à chaque coup une partie des matières plus légères. Il est probable que les Israélites se servaient de ces différents procédés pour vanner. Les trois mots hébreux désignent des instruments différents, dont les versions n’ont pas toujours défini le sens précis. — Il n’est question du van au sens propre que dans Ruth, iii, 2 : Booz doit vanner la nuit l’orge qui est dans son aire. Le travail se fait la nuit, pour éviter la chaleur du jour ; mais il ne l’occupe pas tout entière, car Booz

541.

Panier d’osier servant à vanner.

D’après Rich, Dictionnaire des antiquités, p. 694.

doit prendre son repas et se coucher, bien avant le milieu de la nuit. Ruth, iii, 8. — Dans les autres passages, il n’est parlé de van qu’au sens figuré. Isaïe, xxx, 24, décrivant l’état d’Israël régénéré, dit que les animaux qui travaillent la terre mangeront l’herbe et le grain « que l’on aura vanné avec le ralfat et le mizréh, » peut-être la fourche ou la pelle et le van. Il ajoute que Dieu « vannera les nations avec le van, nâfâh, de la destruction, » qui les dispersera comme la paille. Is., xxx, 28. « Tu les vanneras, fisrêm, XixiiTJo-Eti ; , ventilabis, et le vent les emportera. » Is., XLI, 16. — Jérémie, IV, 11, 12, parlant du châtiment qui va fondre sur Israël, le compare à un. vent violent du désert, plus fort que celui qui sert à vanner et à chasser la paille. Dieu vannera avec un van les Israélites aux portes du pays. Jer., xv, 7. Cf. Job, xxvii, 21. Il lâchera sur Babel « des vanneurs qui la vanneront. » Jer., li, 2. — Ézéchiel, v, 2, pour figurer le châtiment, doit prendre les cheveux et la barbe d’un homme, en brûler un tiers, couper en menus morceaux le second tiers, et vanner au vent le troisième tiers — Amos,