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PHÉNICIE

rium Album des anciens (Râs el-Beyad ou Abyad des modernes), à huit kilomètres environ au sud de Tyr jusqu’à l’ancien Bostrenus (Nahr el-Auly des modernes) à deux kilomètres au nord de Sidon, Robinson, J. Biblical researches, 2e édit., 1856, t. ii, p. 473, occupant une plaine ondulée de 450 kilomètres de longueur.

IV. Le commerce. — Les Phéniciens sont surtout célèbres par leur commerce, leur industrie et leurs navigations. Doués du génie du négoce, leur trafic nous explique toute leur histoire. Il leur avait procuré de grandes richesses qui les avaient rendus célèbres. Cf. Ps. xliv (xlv), 13 ; lxxxvi (lxxxvii), 4 ; Ezech., xxvii ; Ose., ix, 13 ; Zach., ix, 2-3. « Ce petit peuple, attaché à la frange d’un littoral, possédait le monopole des grandes navigations dans la Méditerranée et fournissait à tous ses voisins les objets précieux importés des extrémités du monde, aussi bien par les voies de terre où cheminaient les caravanes, que par les voies de mer, pratiquées des navires. Les Phéniciens avaient acquis des ports sur la mer Rouge, afin de s’élancer vers l’océan des Indes et de visiter les côtes de l’Afrique, de l’Asie, même de l’Insulinde, =^. r -_ s^ki ainsi qu-’en témoignent nom pi--- i^ïï^Et ^re d’inscriptions phénicien feî" * "-^SWs : nés trouvées à Rejang, dans l’île de Sumatra, et datant de vingt-deux à vingt-trois siècles. Pour aller chercher l’étain qu’ils vendirent d’abord aux Égyptiens, puis aux Hellènes, de la Petite et de la Grande Grèce, les Phéniciens avaient même osé franchir les portes d’Hercule, et s’aventurer sur la « mer Ténébreuse ». Enfin, devançant de vingt siècles les Diaz et les Vasco de Gama, n’avaient-ils pas, par ordre du roi d’Lgypte, Néchao II, accompli la circumnavigation complète du continent d’Afrique ? Lé récit des navigateurs affirmant qu’ils avaient vu le soleil d’abord à leur droite, puis à leur gauche, pendant ce long périple, entraîne Hérodote à douter de l’authenticité de ce voyage et c’est précisément ce dire sur lequel s’appuient maintenant les géographes pour conclure à la réalité de l’événement. » Elisée Reclus, La Phénicie et les Phéniciens, in-8°, Neuchatel, 1900, p. 15-16.

Les Phéniciens firent leur apprentissage de la navigation lorsqu’ils habitaient sur les bords du golfe Persique, en voyageant au moyen de radeaux d’une île à l’autre, selon la tradition antique. Pline, H. N., VII, lvi, 206, édit. Teubner, 1870, t. ii, p. 52. Quand ils se furent établis sur le territoire qu’on a appelé de leur nom, ils perfectionnèrent peu à peu leurs moyens de transport. La situation du pays le rendait très favorable pour le commerce. Pomponius Mêla, I, 12 ; J. Kenrick, Phœnicia, Londres, 1855, p. 186-187. Le Liban leur fournissait en abondance mi excellent bois de construction pour les navires ; Chypre, tous les matériaux nécessaires pour le grément du vaisseau, de la quille jusqu’aux voiles. Nous ne connaissons pas en détail le navire phénicien, mais nous savons qu’il faisait l’admiration des Grecs.

47. — Flacon de verre phénicien, à parfums, trouvé à Gamiros, dans l’île de Hhodes. — D’après Perrot et Chipiez, Histoire de l’art, t. iii, fig. 522, p. 741.

Dans Xénopbon, Œconom. viii, Ischomachos dit qu’il n’avait jamais vu de navire mieux disposé qu’un vaisseau phénicien. Voir Navire, t. iv, fig. 405, col. 2427. Ézéchiel, xxvii, a tracé un tableau célèbre du commerce de Tyr, qui était celui de tous les Phéniciens. Cf. Is.. xsiii, 2-8. Ils fournissaient à l’ancien monde des produits textiles renommés.

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48. — Peigne phénicien en ivoire, trouvé en Espagne. Musée du Louvre.

Damas et l’Arabie lui vendaient la laine à tisser. Ezech., xxvii, 18, 21. Leurs tissus étaient estimés par-dessus tous les autres, Iliad., vi, 290, à cause de la beauté et de l’éclat de leurs couleurs et aussi, souvent, à cause de la délicatesse et de la richesse de leurs broderies. Voir Perrot, Histoire de l’art, t. iii, p. 877. Leurs étoffes de pourpre jouissaient d’une grande réputation. Voir Pourpre. Le verre était avec les tissus un des principaux objets du commerce des Phéniciens. Voir Verre.

49. — Buste de femme ornée de ses bijoux. Sculpture grécophénicienne, trouvée à Elché (ancienne Ilici) en Espagne Musée du Louvre.

Les Égyptiens le connaissaient avant eux, mais quoiqu’ils n’aient pas été les premiers à le connaître, ils l’exploitèrent sur une large échelle et avec le plus grand succès. Sidon, Tyr et Sarepta se distinguèrent par leurs manufactures. Il fut exporté dans tout le monde ancien et l’on en a retrouvé de très beaux échantillons, transparents ou demi-transparents et diversement colorés (fig. 47).

L’art céramique en Phénicie fut loin d’égaler celui du verre, mais ils fabriquaient de. la poterie à bon marché et la répandirent ainsi très loin. Strabon, III, v,