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UR DES CHALDÉENS — URIE


marais, au milieu duquel Mughéir prend l’apparence d’une île où l’on ne peut aborder qu’en bateau. Il n’en était pas ainsi quand y naquit Abraham. Les eaux de l’Euphrate, « la vie de la contrée », comme l’appellent les textes assyriens, Cuneifomi inscriptions of Western Asia, t. ii, pi. 51, 25, n’inondaient point alors impétueusement la campagne, mais, emprisonnées dans des canaux et savamment distribuées, elles la fertilisaient au lieu de la rendre malsaine. La ville d’Ur était florissante, luttant pour la grandeur et la civilisation avec la Babylone contemporaine. Les sciences et les arts y étaient cultivés et on y écrivait sur l’argile des livres dont les copies nous ont été partiellement conservées. On y a.trouvé les restes encore imposants d’un temple à étages (voir fig. 537), construit en l’honneur du dieu Sin (la lune), d’où sans doute le nom de Kamarina (de kamar, en arabe, « la lune » ), qui était donné à Ur. Eupolème, dans Eusèbe, Prsepar. Ev., ix, 17, t. xxi, col. 708. Ce temple avait été construit longtemps avant Abraham. Ses ruines ont plus de vingt mètres de hauteur. Il était à trois étages, de forme rectangulaire, parfaitement orienté et construit en larges briques. Il s’élevait sur une plate-forme dont la longueur était de plus de soixante mètres et la largeur de quarante 538. — Maison chaldéenne d’Ur.

D’après Taylor, Notes on the ruins of Muqeyer,

dans Journal of the Royal Asiatic Society, t. xv, p. 266.

quatre. Abraham a dû voir souvent le monument dont les débris subsistent encore, après avoir reçu plusieurs réparations successives.

Les fouilles nous ont fait aussi connaître ce qu’étaient les habitations des anciens habitants. « On a mis au jour parmi les ruines (d’Ur)… les restes de quelques maisons où logeaient sans doute des gens de bonne famille. Elles sont construites en belles briques, dont une couche mince de bitume cimente les lits, et elles n’aventurent au dehors que des lucarnes percées irrégulièrement vers le haut des parois ; la porte basse, cintrée, défendue de lourds vantaux en bois, forme un corridor aveugle et sombre qui aboutit d’ordinaire à la cour, vers le centre des bâtiments. On distingue encore à l’intérieur de petites salles oblongues, tantôt voûtées, tantôt couvertes d’un plafond plat que des troncs de palmier soutiennent ; les murs atteignent le plus souvent une épaisseur considérable (fig. 538), dans laquelle on pratiquait çà et là des niches étroites. La plupart des pièces n’étaient que des magasins et contenaient les provisions et la richesse de la famille ; d’autres servaient à l’habitation et recevaient un mobilier… fort simple. » G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. i, p. 745-746.

C’est peut-être dans une maison de ce genre que naquit Abraham et que s’écoula son enfance. Cependant un certain nombre de savants pensent que Tharé, son père, menait la vie pastorale et vivait en nomade sous la tente à Ur ou dans son voisinage. Les Septante, ne connaissant pas d’ailleurs peut-être l’existence de la ville d’Ur, le font vivre simplement s dans la terre des Chaldéens. »

Les commentateurs ont été aussi très partagés et le sont même encore sur l’identification d’Ur Kasdim. Il

n’est plus guère possible de soutenir avec quelque vraisemblance, comme on l’a fait autrefois, que Ur Casdim est Orfah ou Édesse en Mésopotamie. Ad. Neubauer, La géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 379, a émis l’opinion singulière que Cutha est peut-être l’Ur Casdim de la Bible. Les titres de la ville antique, sur les débris de laquelle s’élève aujourd’hui Mughéir, semblent bien les mieux établis pour réclamer la gloire d’avoir donné le jour au patriarche Abraham. — Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. i, p. 417-433.

URAI (hébreu : ’Irî ; Septante : Oùpi), cinquième fils de Bêla, de la tribu de Benjamin. I Par., vii, 7.

    1. URBAIN##

URBAIN (grec : Oùpëdcvoç, nom latin grécisé), chrétien de Rome. Saint Paul le salue dans son Épitre aux Romains, xvi, 9, et l’appelle « notre coopérateur (<yuvepY <Sv) dans le Christ Jésus. » I1 n’est connu que par ce passage dans le Nouveau Testament. Il mourut martyr ; sa fête est marquée au 31 octobre. — Un esclave appelé Urbain est mentionné Corpus inscript, lat., t. vi, n. 4287.

    1. URBINAS##

URBINAS (CODEX). Ce manuscrit grec des Évangiles appartient au fonds d’Urbino de la Bibliothèque Vaticane. Il fut apporté d’Urbino au Vatican par le pape Clément VII. C’est un manuscrit d’écriture cursive, XIIe siècle, de 325 feuillets à une colonne, mesurant 18 cent, sur 13. Majuscules dorées, exemplaire de luxe, exécuté pour l’empereur Jean II Porphyrogénète, et, croit-on, en 1128. Le texte en est composite et présente des leçons anciennes remarquables. Il a été collationné par Scholz, et avant Scholz étudié par Bianchini. Voyez Gregory, Prolegoniena, ^. 500-501.

P. Batiffol.

URI (hébreu : "Ûrî de’ûr, « enflammé » ), nom de trois Israélites.

1. URI (Septante : Oùpeia ;  ; Oùpec, dans I Par., Il, 20), fils d’Hur, descendant de Caleb, fils d’Hesron, de la tribu de.Tuda, et père de Béséléel. Exod., xxxi, 2 ; xxxv, 30 ; xxxviii, 22 ; I Par., ii, 20 ; II Par., i, 5.

2. URI (Septante : ’A5ai ; Lucien : ’ASôocî), père de Gaber, l’un des préfets de Salomon, chargé de l’approvisionnement de sa cour dans le pays de Galaad. III Reg., iv, 19.

3. URI (Septante : ’Q80û6 ; Alexandrinus : ’QSouî ; Lucien : Oùpîa^), un des Lévites portiers. IEsd., x, 24. Il avait épousé une femme étrangère et fut obligé de s’en séparer du temps d’Esdras.

URIE (hébreu : ’Ûriyâh, ’Ûriydhû, « Jéhovah est ma lumière » ou « flamme de Jéhovah » ), nom d’un Héthéen et de trois Israélites.

1. URIE (Septante : O-jpeca ; ), héthéen, un des trente vaillants soldats de David, II Sam. (Reg.), xxiii, 39 ; I Par., xi, 41, et mari de Bethsabée. II Reg., xi, 3 ; Matth., i, 6. Quoique étranger, son langage, II Reg., xi, 11, montre qu’il pratiquait la religion juive. Il épousa Bethsabée, femme d’une rare beauté, et ce fut pour son malheur. Sa maison à Jérusalem était au-dessous du palais royal. David l’aperçut sur le toit de sa demeure, lorsqu’elle prenait un bain, et conçut pour elle une passion criminelle à laquelle elle ne résista point. En ce moment, CJrie était loin, prenant part au siège de Rabbath Ammon dans l’armée de Joab. Pour dissimuler sa faute, David se fit envoyer Urie sous prétexte de lui apporter des nouvelles de la guerre, mais il ne put décider ce vaillant soldat à aller passer