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TYR — TYROPŒON (VALLÉE DE)

élargie et consolidée. Dans sa partie la plus étroite, elle mesure au delà de 600 mètres de largeur ; sa longueur, y compris l’Ile, est d’environ 1 kil. et demi. Le port du sud est complètement ensablé ; celui du nord l’est en partie notable. — Les ruines de la Tyr insulaire, plusieurs fois explorées scientifiquement (en particulier, au xix « siècle, par MM. de Bertou, E. Renan, J. N. Sepp et V. Guérin), n’ont rien de bien remarquable. Elles consistent dans les remparts, aux trois quarts détruits, qu’avaient bâtis les croisés, dans les restes d’une cathédrale construite au iv » siècle sur les débris d’une basilique encore plus ancienne (Origène et Frédéric Barberousse y ont été ensevelis), en de nombreux fûts de colonnes enfoncés sous terre, encastrés dans les murs ou visibles dans les flots, lorsque la mer est calme, "V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 182-184, 187, en plusieurs piliers ou blocs gigantesques. La plupart de ces colonnes et

[Image à insérer] 536. — Le tombeau d’Hiram.

piliers avaient été apportés d’Egypte et avaient servi à orner les temples des dieux tyriens ou les autres édifices publics. — De Palætyr, la cité continentale, il reste moins de souvenirs encore : pas un seul édifice, mais, dans la plaine déserte et sans culture, seulement quelques tombeaux (grottes sépulcrales taillées dans le roc, hypogées funéraires, sarcophages), des cuves à pressoir, des pans de mur, etc. Le monument qui porte le nom de « tombeau d’Hiram » (fig. 536) remonte à une haute antiquité, bien que la tradition qui le rattache au roi Hirajn présente fort peu de garantie. — Quant au commerce qui remuait tout l’ancien monde, il est réduit à un peu de coton, de tabac, d’épongés et à quelques meules de moulin. La flotte tyrienne se compose de quelques barques de pêcheurs et de caboteurs, qui ne se risquent qu’à de courtes distances.

V. Bibliographie. — Robinson, Palâstina und die angrenzenden Lânder, in-8°, Halle, 1842, t. iii, p. 659684 ; comte de Bertou, Essai sur la topographie de Tî/r, in-8°, Paris, 1843 ; F. C.Movers, DiePhônizier, in —8°, Bonn, 1841-1856, t. ii, 1° part., p. 188-201 ; Poulain de Bassay, Tyr et Palxtyr, in-8°, Paris, 1863 ; E. Renan, Mission de Phénicie, in-fol., Paris, 1864, p. 527-694 ; Thomson, The Land and the Book, nouv. édit., in-12, Londres, 1876, p. 178-194 ; H. Prutz, Aus Phônizien, JGeogr. Skizzen und litterar. Studien, in-8°, Leipzig,

1876, p. 202-225 ; J. N. Sepp, Meerfahrt nach Tyrus zur Ausgrabung der Kathedral, in-8°, Leipzig, 1879, et Dos Résultat derdeutschen Ausgraburtgen in Tyrus, dans Historische Zeitschrift, t. vm (1880), p. 86-115 ; V. Guérin, Description de la Palestine, La Galilée, in-8°, Paris, 1880, t. ii, p. 180-231 ; G. Ebers et H. Gutbe, Palâstina in Bild und Wort, in-fol., Stuttgart, 1884, t. ii, p. 67-80 ; D. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, infol. , Paris, 1884, p. 117-144 ; Fr. Lenormant etBabelon, Histoire ancienne de l’Orient, jusqu’aux guerres médiques, in-4°, Paris, 1888, t. vi, p. 471-534 ; A. Jeremias, Tyrus bis zur Zeit Nebukadnezar’s, in-8°, Leipzig, 1891 ; Lukas, Geschichte der Stadt Tyrus zur Zeit der Kreuzzûge, in-8°, Marbourg, 1895 ; H. Winckler, Altorientalische Forschungen, in-8°, Leipzig, 1898, t. ii, p. 65-70 ; E. SchraderWinckler, Die Keilinschriften und dasvlte Testament, in-8°, Berlin, 1903, p. 126-132 ; P. Cheminant, Les prophéties d’Ézéchiel contre Tyr (xxvi-xxviii, 19), in-8°, Paris, 1912.

L. Fillion.

    1. TYRAN##

TYRAN (Vulgate : tyrannus). La Vulgate a traduit par ce mot divers noms de dignité. — 1° Dans Esther, vi, 9 ; Dan., i, 3 (cf., iii, 2, 3), les tyranni sont les grands ou les premiers personnages de la cour de Perse que l’hébreu appelle partemim. — 2° Dans Job, xxxiv, 19, la Vulgate porte : (Deus) non cognovit tyrannum, cum disceptaret contra pauperem. On lit dans l’original : « Dieu ne distingue pas le riche du pauvre. » — 3° Dans Job, xxxv, 9, tyranni traduit le mot ràbbînx, (t puissants ?, et 4° Dans Habacuc, i, 10, le motrôznîm, « princes ». Cf. Jud., v, 3 ; Ps. ii, 2 ; Prov., viii, 13, 15 ; xxxi, 4 ; Is., XL, 23. — 5° Le texte de l’Ecclésiastique, xi, 5, multi tyranni sederunt in throno, rend inexactement, d’après’les Septante, l’hébreu qui porte : « Beaucoup qui étaient humiliés [a>toi : ] ont occupé le trône. » — 6° Dans Sap., xit, 14 ; xiv, 16 ; I Mach., i, 5 ; II Mach., IV, 40 ; v, 8, TÙpocvvo ; = tyrannus, est pris dans le sens de chef ; II Mach., iv, 25 : vii, 27, dans le sens de cruel.

    1. TYRANNUS##

TYRANNUS (grec : T-jpawo ; ), rhéteur d’Éphèse, dans l’école duquel logea saint Paul. Act., xix, 9. L’Apôtre y prêcha l’Evangile pendant son séjour de deux ans, après qu’il eut quitté la synagogue. Les salles où enseignaient à cette époque les philosophes portaient le nom de tr^oXai. Tyrannus était sans doute un rhéteur ou philosophe grec qui avait de nombreux auditeurs et il pouvait mettre ainsi à la disposition de Paul un local assez vaste pour y prêcher l’Evangile aux païens qui voudraient l’entendre. Tyrannus n’était pas sans doute chrétien lui-même quand il accueillit saint Paul dans son école, puisque saint Luc ne lui en donne pas le titre et l’appelle simplement « un certain Tyrannus », mais il le. devint probablement dans la suite. — Suidas, Lexicon, édit. Bernhardy, Halle, 1853, t. ii, col. 1247, mentionne un sophiste appelé Tûpawoç, mais on ne sait si c’est celui dont parlent les Actes.

TYROPŒON (VALLÉE DE), à Jérusalem. Voir Jérusalem, t. iii, fig. 237, col. 1325-1326 ; fig. 247, col. 1351-1352 ; fig. 249, col. 1355-1356.