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TUTEUR — TYR


ici un « temps marqué à l’avance » ; irpo^suina, prsefi"nitum tenipus, qui a dû être réglé par le père avant sa mort. L’Apôtre applique cette comparaison à l’humanité, qui a été en état de servage, comme un héritier en tutelle, pendant les siècles qui ont précédé, mais qui entre en jouissance de l’héritage de salut, au moment librement fixé par les décrets divins. Cf. Cornely, Epist. ad Galat., Paris, 1892, p. 591, 592 ; Pral, La théologie de saint Paul, Paris, 1908, p. 251.

H. Lesêtre.
    1. TYCHIQUE##

TYCHIQUE (grec : Tjxixo ?, nom qui a le même sens en grec que Fortunatus et Félix en latin), compagnon de saint Paul. — 1° Il était originaire de la province d’Asie. Act., xx, 1, et il accompagna saint Paul dans son troisième voyage de missions, ꝟ. 4, mais pas d’une manière continue. Lorsque l’Apôtre se rendit à Jérusalem avec Trophime, xxi, 29, Tychique resta en Asie, probablement à Milet, xx, 15, 38. — 2° Pendant l’emprisonnement de Paul à Rome, nous retrouvons Tychique auprès de lui, sans que nous sachions précisément ce qu’il avait fait dans l’intervalle. Son maître l’envoya auxColossiens, afin qu’il pût se rendre compte de leur situation et l’en informer exactement, tout en leurdonnant de ses nouvelles. Dans son Épitre, il le leur présente comme un frère bien-aiméetun ministre fidèle, serviteur comme lui du Seigneur, ainsi qu’Onésime, leur compatriote, qui l’accompagne. Col., iv, 7-8. Ils devaient porter l’un et l’autre la lettre que saint Paul adressait aux Colossiens. — 3° Saint Paul avait chargé aussi Tychique de porter aux Éphésiens l’Épitre qu’il leur écrivait. Voir Éphésiens (épître aux), t. ii, col. 1852. Il l’appelle de la même manière que dans l’Épitre au* Colossiens, charissimus frater et fidelis minister in Domino. Eph., iv, 21. — 4° Dans son Épitre à Tite, iii, 12, saint Paul lui annonce qu’il lui enverra en Crète Tychique ou Artémas et il lui demande de venir lui-même le rejoindre promptement à Nicopolis, où il veut passer l’hiver. — 5° Dans sa seconde Épitre à Timothée, écrite à Rome pendant son emprisonnement, saint Paul dit à son disciple, IV, 12, qu’il a envoyé Tychique à Ephèse. Les commentateurs ne sont pas d’accord sur l’époque précise de cette mission. — Le Nouveau Testament ne nous apprend pas autre chose sur Tychique. Suivant la tradition, il devint évêque de Chalcédoine en Bythinie. D’après le Ménologe grec, au 8 décembre, il succéda à saint Sosthène, comme évêque de Colophon en Ionie. Voir Acla sanctorum, t. m julii, p. 613.

TYMPANUM. Voir Tambour, col. 1982.

    1. TYPIQUE##

TYPIQUE (SENS), un des noms du Sens spirituel. Voir Sens de l’Écriture, ii, 2, col. 1610 ; Spirituel (Sens), col. 1858.

TYR (hébreu : Sûr ; Septante : Tûpo ;  ; en assyrien : Surru ; iparra), aujourd’hui Sûr, ville de Phénicie, à 35 kilomètres au sud de Sidon, et à une distance un peu moindre au nord de Saint-Jean-d’Acre, sur la Méditerranée (fig. 532).

I. Situation. — Son nom, qui signifie « rocher », lui vient de son emplacement. En effet, elle était bâtie, du inoins en grande partie, sur un ilôt rocheux, alors situé à environ 600 mètres du continent. Le papyrus Anastasi I parle de Tyr comme d’une ville entourée par les flots de la mer. Ézéchiel, xxvi, 4, 14, et xxvii, 4, dit aussi qu’elle s’élève « au cœur des mers », et qu’après sa ruine elle sera semblable à « un rocher nu ». Cf. Is., xxiii, 4. Par sa situation, complétée par de solides remparts, Tyr devint promptement une forteresse de premier ordre, Jos., xix, 29 ; II Reg., xxiv. 7, etc. Son territoire et celui de la tribu d’Aser étaient limitrophes. Sa beauté et celle de ses alentours sont


mentionnées plusieurs fois dans la Bible. Cf. Ezech., xxvii, 3, 4, 10, 11 ; Ose., ix, 13. L’île tyrienne n’ayant qu’une étendue restreinte (22 stades de périmètre, c’est-à-dire environ 4000 mètres), on avait dû donner aux maisons une élévation peu ordinaire chez les anciens ; elles étaient plus hautes qu’à Rome. Strabon, XVI, Il

532. — Monnaie d’argent de Tyr. Melkarth à cheval sur un hippocampe ai té ; sous les flots, un dauphin. — $. Chouette debout à droite portant le fléau et le sceptre égyptien.

23. Manquant d’eau potable, elle s’en procura par un système fort bien combiné de canaux, qui allaient en chercher jusqu’aux sources abondantes du Ras-el-Aïn, sur le continent, à environ une heure et demie de marche de l’île, dans la direction du sud. Voir Ménandre d’Ephèse, dans Josèphe, Ant. jud., IX, xiv, 1 ; Arrien, Anabas., ii, 20, etc. — Tyr (fig. 533) avait deux ports naturels : l’un au nord, du côté de Sidon, et nommé sidonien pour ce motif ; l’autre au sud, le port égyptien. Par des travaux considérables, dont on admire encore les restes, on les avait abrités tout à la fois contre le vent, les vagues et les ennemis extérieurs. Strabon,

533. — Plan de Tyr insulaire.

XVI, ii, 23 ; Pline, H. N., v, 17 ; Arrien, Anab., ii, 20 21. Cf. Ezech., xxvii, 3.

En face de la Tyr insulaire, dans la plaine peu large (2 kil. seulement), mais très longue, qui s’étale entre le rivage et les collines de l’est, voir le plan, fig. 535, col. 2344, était construite la cité continentale, dont le point central paraît avoir été le rocher nommé aujourd’hui Tell-el-Machoûkh, et qui s’étendaitau sud, jusqu’au Ras-el-Aîn. Elle dut être, aux jours les plus florissants de son histoire, plus considérable encore que la ville

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