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TRYPHON — TUNIQUE


dant Tryphon s’aperçut bientôt que Jonathas était trop loyal pour se prêter à ses projets ambitieux ; il s’empara de sa personne par trahison, et le mit finalement à mort. IMach., xii, 39-49 ; xiii, 12-24. Voir Jonathas 3, t. iii, col. 1623. Une fois débarrassé de celui qui pouvait être d’un puissant secours pour le jeune Antiochus VI, il se défit de son malheureux pupille, $àu>, dit le texte grec, I Mach., xiii, 31 ; en faisant opérer sur cet enfant de dix ans, dit Tite-Live, Epit., ly, une opération chirurgicale mortelle, par les médecins qu’il avait gagnés (170 avant J.-C). Tryphon prit alors le titre de roi. Il exerça le pouvoir avec la cruauté, la cupidité, la violence que présageaient ses antécédents. Sa tyrannie devait le rendre odieux à ses sujets. Il se montra particulièrement rapace à l’égard des Juifs. Simon Machabée eut recours alors contre lui à Démétrius II, qui ne demanda pas mieux que de s’assurer un tel auxiliaire contre son ennemi, I Mach., xiii, 34-40, et prépara une expédition pour combattre Tryphon. Mais, étant allé en Médie pour se procurer des secours dont il avait besoin pour sa campagne, Démétrius Nicator fut fait prisonnier par un des généraux d’Arsace VI, roi des Parthes, ou, selon le titre que lui donne l’Écriture, « roi de Perse et de Médie ». I Mach., xiv, 1-3. Voir Arsace VI, t. i, col. 1034. Le trône paraissait ainsi assuré à Tryphon. Justin, xxxvi, 1 ; Diodore, Leg., xxxix. Celui-ci n’avait plus qu’à réduire les généraux de Démétrius qui lui résistaient encore. Mais un adversaire plus dangereux se leva bientôt contre lui. Un frère cadet du roi captif, connu depuis sous le nom d’Antiochus VII Sidète, en apprenant à Rhodes, où il était, le malheur arrivé à son aîné, s’empressa de quitter l’Ile, pour tenter de ceindre sa couronne. Il fut mal accueilli en Syrie, et n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré, à cause de la crainte qu’inspirait Tryphon, mais sa belle-sœur Cléopâtre fit tourner la fortune en sa faveur. Après avoir épousé Alexandre Balas, elle était devenue la femme de Démétrius II et possédait la ville de Séleucie. Pour la conserver, elle offrit à son beau-frère de l’épouser, afin qu’il pût la défendre contre Tryphon. Ce mariage mit Antiochus en état d’attaquer l’usurpateur et lui amena de nombreux partisans, qui abandonnèrent son ennemi. Celui-ci fut réduit à s’enfuir à Dor, sur la côte de Phénicie. Assiégé dans cette ville, il y fut serré de près. I Mach., xv, 10-14. Il n’eut d’autre ressource que de s’échapper par mer pour aller se réfugier d’abord à Ptolémaïde, Charax, Didot, Hist. grsec. fragm., t. iii, n. 40, p. 644, . puis à Orthosiade, I Mach., xv, 37, et enfin à Apamée, où il fut de nouveau assiégé et où il périt, d’après Josèphe, Ant. jud., XIII, vii, 2. D’après Strabon, XIV, v, 2, Antiochus VII. l’obligea à se donner la mort à Coracésium. Cf. Appien, Syr., 68.

    1. TRYPHOSE##

TRYPHOSE (grec : Tpuçùira), chrétienne de Rome, saluée par saint Paul. Rom., xvi, 12. Voir Tryphêne, col. 2330.

    1. TSADÉ##

TSADÉ, s, ?, dix-huitième lettre de l’alphabet hébreu. Les uns ont cru qu’elle représentait, sous son ancienne forme phénicienne, voir Alphabet, t. i, col. 407-408, un hameçon ; d’autres, une faulx ou une faucille. Voir Gesenius, Thésaurus, p. 1143. — Le tsadé est une sifflante dentale, qui se décompose en t et s. Les Septante et, à leur suite, saint Jérôme, l’ont rendu par une simple s, comme EaëatS ! ), pour Çeba’ôf ; EeSextaç, pour §idqiydh ; Siôtiv, §îdôn ; Vulgate, Sabaoth, Sedecias, Sidon, de sorte que, dans les versions, le tsadé est rendu comme le samech, le sin et le schin.

    1. TUBALCAIN##

TUBALCAIN (hébreu : Tùbal Qa’in ; Septante : & Q6êeX), Caïnite, fils de Lamech et de Sella. Gen., iv, 22. Il forgea toutes sortes d’ouvrages d’airain et de fer.

Vulgate : Fuit malleator et faber in cuncta opéra seris etferri. C’est tout ce que l’Écriture nous apprend de lui. Les rabbins ont raconté à son sujet diverses légendes sans fondement. Josèphe, Ant. jud., i, ii, 2, dit que Tubaleaïn était distingué par sa force prodigieuse et par ses succès dans la guerre. On a donné de son nom lesétymologies les plus diverses, mais aucune ne s’impose. On a rapproché de Tubaleaïn les Thubaliens, qu’Ézéchiel, xxvii, 13, mentionne sous le nom de Thubal, entre Javan (Vulgate : Grœcia) et Mosoch.

    1. TUBIANÉENS##

TUBIANÉENS (grec : Tovôuivot ; Alexandrinus : Touêeîvoi), habitants du pays de Tob. II Mach., xii, 17. L’Écriture nomme ainsi des Juifs qui s’étaient établis dans le pays de Tob et que Judas Machabée y rencontra lorsqu’il poursuivait le général syrien Timothée, qu’il avait pensé atteindre en cet endroit mais qui en était déjà reparti. VoirToB, col. 2256 ; Characa, t. ii, col. 577.

TUBIN.VoirTuBiANÉENS ; Tob, col. 2256.

    1. TUILE##

TUILE (grec : xÉpajio ;  ; Vulgate : tegula), morceau de terre cuite, ordinairement en forme de rectangle ou de trapèze, et servant à la couverture des toits. Il est possible que les, tuiles qui recouvraient les terrasses de Palestine aient affecté la dimension et l’épaisseur de dalles. — Pour descendre le paralytique devant Notre-Seigneur, onfit une ouvertnre dans le toit. Marc, II, 4. Saint Luc, v, 19, dit que l’on descendit le malade Stà râv v.Epâ[iwv, per tegulas. Cette expression suppose des tuiles enlevées. Néanmoins, comme les mots per tegulas, dans les classiques, signifient seulement « à travers l’ouverture » ménagée au milieu d’un atrium ou d’un péristyle, sans qu’il y ait eu déplacement de tuiles, il se pourrait que saint Luc ait en vue ce dernier sens et n’ait voulu parler que du trou pratiqué par les porteurs. Cf. Rich, IHct. des antiq. romaines et grecques, trad. Chéruel, Paris, 1873, p. 627.

H. Lesêtre.
    1. TUMEUR##

TUMEUR, excroissance qui se forme dansles tissus du corps et peut être bénigne, quand elle ne gêne que par son volume ; ou maligne quand elle fait souffrir et devient dangereuse. Moïse range les tumeurs parmi les maux qui affligeront les Israélites infidèles. Sur le genre de tumeurs auxquelles il fait allusion, voir Hémorroïdes, t. iii, col. 587 ; Ofalim, t. iv, col. 1757.

H. Lesêtre.
    1. TUNIQUE##

TUNIQUE, espèce de vêtement. Voir Vêtement.

I. Dans l’Ancien Testament. — En hébreu, plusieurs mots servent à désigner ce que les versions appellent « tunique ».

1° Ketànéf, y.iitiv, tunica, correspondant à l’assyrien kitinnû, qui désigne un. vêtement de laine. Le kefônéf est un vêtement assez étroit qui prend la forme du corps. Dieu donne à Adam et Eve une tunique de peaux. Gen., iii, 21. Job, XXX, 18, se plaint que, par la violence du mal, son corps est tellement amaigri que son vêtement a l’air d’une tunique. Cette tunique est à l’usage d’Aaron et des prêtres, Exod., xxviii, 40 ; Lev., x, 5 ; xvi, 4, etc., de l’Épouse, Cant., v, 3, de l’intendant Sobna. Is., xxil, 21. Joseph a un kefônét passîm, vêtement qui descend jusqu’aux mains et aux pieds, Xtttiv 7101x£Xoi ; , tunica polymita, tunique de diverses couleurs. Gen., xxxvil, 3, 23, 32. C’était une tunique de valeur supérieure aux tuniques ordinaires, puisqu’elle est la marque d’une tendresse particulière de la part de Jacob. Thamar, sœur d’Absalom, portait une tunique de même nom, yiTtbv xapitMtôç, tunique à manches descendant aux poignets, tunica talaris, tunique descendant aux talons. Il Reg., xiii, 18, 19. Il y a encore le ketônét tasbês, jtltwv y.O(rj(16ô>Toç, une tunique à franges, tunica et linea stricta, une tunique de lin étroite, destinée à Aaron. Exod., xxviii,