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TROUPEAU — TRYPHON


Prov v xxvii, 23. — En quittant l’Egypte, les Hébreux emmenèrent avec eux tous leurs troupeaux au désert. Exod., x, 26. Quand les Israélites réclamèrent un roi, Samuel les avertit que celui-ci prendrait la dîme de leurs troupeaux. I Reg.,-vm, 17. David, II Reg., vii, 8 ; I Par., xyii, 7, et Amos, vii, 15, menaient les troupeaux quand le Seigneur les appela. Salomon fut possesseur d’immenses troupeaux. Eccle., ii, 7. Les armées assyriennes menaient avec elles de nombreuxtroupeaux. Judith, II, 8. Des bergers, qui gardaient leurs troupeaux pendant la nuit, furent avertis par les anges de la naissance du Sauveur. Luc, II, 8. Notre-Seigneur permit aux démons de s’emparer d’un troupeau de porcs qu’ils précipitèrent dans le lac de Tibériade. Matth., viii, 30 ; Marc, v, 11 ; Luc, viii, 32. Voir Bœuf, t. i, col. 1826 ; Brebis, col. 1911 ; Chèvre, t. ii, col. 692.

2° Au sens figuré. — Les troupeaux sont naturellement l’image des peuples, conduits par leurs chefs qui sont comme des pasteurs. Les Hébreux étaient comme un troupeau que Dieu mena à travers le désert, Ps. lxxviii (lxxvii), 52, et dont Moïse était le berger. Is., lxiii, 11. Les Israélites sont fréquemment appelés le troupeau de Jéhovah. Is., xl, 11 ; Jer., xiii, 17, 20 ; xxiii, 1-3 ; xxxi, 10 ; li, 23 ; Bar., iv, 26 ; Mich., ii, 12 ; Zach., ix, 16 ; x, 3 ; xi, 7-17. Les chefs du peuple sont les bergers de ce troupeau, et souvent ils s’acquittent mal de leur fonction. Jer., x, 21 ; xxv, 34-36 ; l, 6 ; Ezech., xxxiv, 2-31 ; Zach., x, 2. — Les Israélites étaient, en face’des Syriens, comme deux petits troupeaux de chèvres. III Reg., xx, 27. Les enfants se multiplient, Job, xxi, 11, et Dieu multipliera son peuple comme des troupeaux. Ezech., xxxvi, 37, 38. Les cheveux de l’Épouse sont comparés à un troupeau de chèvres, et ses dents à un troupeau de brebis tondues. Gant., iv, 1, 2 ; vi, 4, 5. — Notre-Seigneur appelle aussi ses disciples un « petit troupeau », Luc, xii, 32, qui sera momentanément dispersé quand le Pasteur sera frappé. Matth., xxvi, 31. Les pasteurs de l’Église doivent veiller avec soin sur ce troupeau. Act., xx, 28, 29. I Pet., v, 2, 3.

H. Lesêtre.
    1. TRUELLE##

TRUELLE (Vulgate : trulla), instrument dont le maçon se sert pour prendre et placer le mortier. — Ce mot se lit deux fois dans la Vulgate. Une fois, il traduit le pluriel yd’îm, qui veut dire * pelle ». IV Reg., xxv, 14. Le mot yâ’im, dont le singulier n’apparait nulle part, a embarrassé les traducteurs. Il désigne un des instruments en usage au sanctuaire. Il est ainsi rendu dans les différents passages où il en est question : Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 3 : xaXuxiifjp, « couvercle », forceps, « pince » ; Num., iv, 14 : xaXimnijp, fuscinula, « fourchette » ; III Reg., vil, 40, 45 : 6£pu.ao-rpî ; , « pince », I scutra, <r plateau » ; II Par., IV, 11 : xpedcYpa, creagra, « fourchette » ; II Par., IV, 16 : àvay]irnip, « vase à puiser », creagra, IV. Reg., xxv, 14 : lau.ïv, qui n’a pas de sens, Irulla ; Jer., iii, 18 : xpeâypa, creagra. Dans le Targum, yd’îm désigne une pelle. — La Vulgate traduit encore par trulla cœmentarii, « truelle de maçon », le mot’ânàk, dans Amos, vil, 7, 8. Les Septante le rendent par àSâpiai ; , « diamant ». Comme’ânâk signifie « plomb », on traduit ordinairement par « fil à plomb ». Voir Fil a plomb, t. ii, col. 2244. Knabenbauer, Proph. min., Paris, 1886, p. 314, suppose un crépissage avec le plomb contenu dans la trulla, qui a aussi le sens de « vase ». Le P. Condamin, Le prétendu « fil à plomb » de la vision d’Amos, dans la Revue biblique, 1900, p. 586-594, voit dans le’ândk un métal très dur, analogue au diamant des Septante, le fer, symbole de la guerre, que le Seigneur va déchaîner sur Israël. Pour V. Hoonacker, Xes douze petits prophètes, Paris, 1908, p. 265-267, le’ânâk désignerait 1’  « affliction », d’après une racine arabe, ou même simplemeut le « plomb », que Dieu veut mettre dans Israël afin de l’avilir, comme on met du plomb dans un creuset con tenant des minerais divers dont on ne peut tirer parti. En tous cas, on ne voit guère comment le mot hébreu pourrait avoir le sens de « truelle ».

H. Lesêtre.
    1. TRYPHÈNE##

TRYPHÈNE (grec : Tpûçaiva), chrétienne de Rome, que saint Paul salue dans son Epitre aux Romains, xvi, 12. « Saluez, dit-il, Tryphène et Tryphose qui travaillent pour le [service du] Seigneur. » Ces deux noms ont été retrouvés dans les inscriptions des colombaires de la maison des Césars à Rome. Corpus insci’iptionum lalinarum, t. vi, n os 4866 (Tryphosa) ; 5035, 5343 (Tryphæna). Le nom de Tryphène, figure aussi dans les Acta Pauli et Theclx, où « la reine Tryphène » joue un rôle important à Antioche de Pisidie. Une monnaie de Pisidie porte au droit BASIAEQ2 IIOAEMQNOS et au revers BA2IAISSH2 TPÏ"*AINH2. Cette Tryphène était fille de Polémon, roi d’une partie de la Lycaonie et de la Cilicie, femme de Cotys, roi de Thrace, et mère d’un autre Polémon, roi de Pont. Elle était arrière-petite-fille de Marc-Antoine et parente éloignée de l’empereur Claude. Son frère Polémon embrassa le judaïsme. Voir W. M. Ramsay, The Church in the Roman Empire before A. D. 170, in-8°, Londres, 1893, p. 382.

    1. TRYPHON##

TRYPHON (grec : Tpûçiov, « le dissolu » ), usurpateur, roi de Syrie, 170-174 de l’ère des Séleucides,

528. — Monnaie d’argent de Tryphon, roi de Syrie. Tête de Tryphon, à droite, diadémée. — i$. BASIAEQE || TPr*QNŒ || AÏ"TOKPATOPO£. Dans une couronne, un casque orné d’une corne. Monogramme.

142-139 avant J.-C. (fig. 528). Il s’appelait de son vrai nom Diodote, Strabon, XVI, ii, 10 ; Appien, Syr., 78, et, d’après ce dernier, il prit le surnom de Tryphon en s’emparant du pouvoir. Cf. Tite-Live, Epist., lui, lv. Il était né à Casianes, place forte du district d’Apamée, et il fut élevé à Apamée même. Strabon, XVI, ii, 10. Sous Alexandre Balas, il fut attaché à la cour. I Mach., xi, 39 ; Diodore, Fragm., xxi, dans Didot, Histor. grsecor. Fragment., ii, 17. Il semble avoir pris part, vers la fin du régne de ce roi, à la conspiration destinée à livrer la Syrie à Ptolémée Philométor, roi d’Egypte. Diodore, Fragm., xxi. Après la déchéance d’Alexandre Balas, il se tourna d’abord vers Démétrius II Nicator, mais voyant son impopularité (Tite-Live, Epist., lu ; Justin, xxxvi, 1), il lui opposa le fils d’Alexandre Balas, encore enfant, qui était élevé par l’Arabe Émalchuel. I Mach., xi, 39. Celui-ci, après beaucoup de résistance, avait fini par consentir à le confier à ce dangereux protecteur. Voir Émalchuel, t. ii, col. 1714. Antiochus n’était encore qu’un enfant. Tryphon se servit de lui pour combattre et chasser Démétrius II, qui s’était rendu impopulaire en Syrie, et il gouverna sous le nom d’Antiochus VI, après s’être emparé d’Antioche. I Mach., XI, 54-56. Il chercha à s’attacher Jonathas Machabée, en le faisant confirmer dans sa dignité de grand-prêtre par le roi, qui accompagna cette faveur de plusieurs autres et de riches présents, ꝟ. 57-59. Voir Antiochus VI, t. i, col. 703. Cepen-