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TROMPETTE — TROMPETTES (FÊTE DES)


qui appelait les lévites et les serviteurs à leur office et avertissait le peuple. On annonçait de même, le vendredi, l’ouverture du sabbat, et les sacrifices du matin’et du soir étaient accompagnés de neuf sonneries. J. Weiss, Die musikalischen Instrumente in den H. Schrifien, Graz, 1895, p. 97-98.

La trompette de corne, ou sôfâr, est employée comme un signal ou un appel. I Sam., xiii, 3 ; Is., xxvii, 13. Elle annonce les néoménies, Ps. lxxxi (lxxx), 4 ; les fêtes, Ps. xlvii (xlvi), 6 ; xcvm (xcvn), 6, cl, 3, le sacre de Salomon, I (III) Reg., i, 39, le jubilé, Levit., xxv, 9. Elle sert aussi à la guerre. Jud., iii, 27 ; Jer., VI, 1 ; Isaïe, xviii, 3 ; Job, xxxix, 24, 25. Ce sont encore sept trompettes de corne, Sôfërôt hay-yôbèlîm, voir Corne, t. ii, col. 1011, que les prêtres font entendre autour des murs de Jéricho, Jos., vi, 4-9, et que Gédéon met aux mains de ses soldats. Jud., viii, 8. Enfin un son de trompette très puissant, qôl Sôfâr hâzâq më’ôd, se fait entendre au milieu du tonnerre et des éclairs, au moment de la promulgation de la Loi. Exod., xix, 16.

Le Sôfâr est le seul instrument ancien dont les Juifs aient conservé l’usage, dans l’enceinte des synagogues, aux deux fêtes du Premier de l’an et du Grand Pardon, suivant le précepte du Lévitique, xxv, 9 [Sôfâr), et xxiii, 24 (terû’âh). On le sonne de trois manières. La première sonnerie, appelée (eqî’âh, donne un son prolongé, formé de la fondamentale suivie de sa quinte supérieure :

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ou encore de la quinte, puis de l’octave :

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La seconde sonnerie, ou (erâ’dh, qui alterne avec la précédente, donne les deux premiers intervalles plusieurs fois « répétés » :

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. Enfin, la dernière, dite êëbârîm, <n brisements », e st un trille du son fondamental, terminé par sa quinte :

D’après S. Naumbourg, Agadat Schirim, Recueil de chants religieux et populaires des Israélites, Paris, 1874, p. vi. Or, la formule musicale très simple de cette sonnerie de trompette, analysée suivant les principes de la musique orientale, appartient à un mode mineur, et représente sous cette forme le noyau mélodique sur lequel a été modulé l’hymne hébraïque de la fête du Premier de l’an, ’Adonaî bëqôl Sôfâr, l’un des plus beaux du répertoire ancien de la synagogue orientale de Damas. Voir Musique, t. iv, col. 1356.

J. Parisot.

    1. TROMPETTES##

TROMPETTES (FÊTE DES) (hébreu : zikrôn ou yôm (erû’dh ; Seplante : (j.vi, (id<ruvov <ra).ii ! YYwv ï|(jtipa « rripairi’at ; Vulgate : memoriale clangentibus tubis, dies, clangoris et tubarum), une des fêtes des Juifs.

1° Les prescriptions légales. — Cette fête se célébrait le premier jour du mois de tiSri (septembre-octobre), qui était le septième mois de l’année religieuse. Ce jour devait être marqué par un repos solennel, un

rappel au son de la trompette, une assemblée sainte, l’abstention des œuvres serviles et l’offrande de sacrifices particuliers. La sonnerie de trompettes était la caractéristique de cette fête, appelée pour cette raison zikrôn terû’âh, c< mémorial de retentissement », Lev., xxm, 24, 25, et, yôm terû’âh, « jour de retentissement ». On offrait en holocauste un jeune taureau, un bélier et sept agneaux d’un an, accompagnés chacun d’une offrande de fleur de farine pétrie à l’huile, 3/10 d’éphi (11 1. 65) pour le taureau, 2/10 (7 1. 77) pour le bélier et 1/10 (3 1. 88) pour chaque agneau. On ajoutait un bouc en sacrifice pour le péché. Num., xxix, 1-6. Comme ce même jour était la néoménie du mois de tiSri, voir Néoménie, t. iv, col. 1588, les sacrifices de la fête s’ajoutaient à ceux de la néoménie et au sacrifice perpétuel. Cf. I Esd., iii, 6 ; II Esd., viii, 1. — Il convenait que le premier jour de tiSri fût consacré à Jéhovah d’une manière plus solennelle et plus complète encore que le premier jour de chaque mois. Ce mois, en effet, était particulièrement remarquable au point de vue religieux, puisque la fête de l’Expiation se célébrait le dixième jour, et qu’à partir du quinzième on solennisait pendant sept jours celle des Tabernacles, Lev., xxiii, 27, 34. Le son des trompettes représentait la voix de Dieu, qui appelait son peuple à lui rendre hommage et à le servir. Cf. Exod., xix, 16, 19 ; Is., LVHl, 1 ; Ose., viii, 1 ; Jo., Il, 1. La fête est appelée zikrôn, « mémorial, rappel », sans doute pour une raison qui est indiquée à propos de la guerre : « Vous sonnerez des trompettes avec éclat, et vous serez rappelés au souvenir de Jéhovah, votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. » Num., x, 9. Il y avait donc là un signal spécialement destiné à faire souvenir le peuple que Jéhovah serait toujours son protecteur, à condition qu’on se rappelât qu’il fallait lui obéir. Mais surtouttiSri étaitle septième mois del’année religieuse, par conséquent le mois sabbatique, et à ce titre il méritait d’être inauguré plus solennellement que les autres. Il marquait également le début des années sabbatiques et jubilaires. Lev., xxv, 4, 9. Soa importance était donc considérable à divers points de vue. Les sacrifices qu’on offrait à la fête des Trompettes étaient les mêmes qu’aux autres fêtes. Num., xxviii, 11-30. Leur signification ne présentait donc rien de spécial. Cf. Bâhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1839, t. ii, p. 567, 592-601.

2° Les coutumes juives. — Elles sont consignées dans le traité Rosch haschana de la Mischna. Comme les néoménies ordinaires, la fête se célébrait durant deux jours, à cause de la difficulté de déterminer à temps la date de la néoménie pour toute la Palestine. Voir t. iv, col. 1591. Mais le second jour de la fête était aussi saint que le premier. Schabbath, xix, 5. On apportait un soin spécial à la détermination de la néoménie de tischri, à cause des fêtes qui dépendaient de cette date. Néanmoins on s’arrangeait de manière qu’elle ne tombât pas le premier, le quatrième ni le sixième jour de la semaine. On ne voulait pas que la fête de l’Expiation tombât le premier, le troisième ni le sixième jour de la semaine. Cf. Reland, Antiquitates sacrx, Utrecht, 1741, p. 247. Pour empêcher que le dixième jour du mois fût un samedi, un lundi ou un jeudi, il fallait éviter que le premier fût lui-même un jeudi, un samedi ou un mardi. On se servait pour cette fête du Sôfâr, ou corne de bélier, tandis qu’aux autres néoménies et à la fête de l’Expiation on employait la hâsosrâh. Voir Trompette, col. 2322. On sonnait de la trompette du matin au soir ; mais si la fête tombait le jour du sabbat, quand on n’avait pu faire autrement, on ne sonnait qu’à Jérusalem. Rosch haschana, IV, 1.

— Nulle part, dans la Bible, le premier jour de tisri n’est considéré comme le commencement de l’année. Celle-ci commençait en nisdn. Exod., xii, 2. Ce fut