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TROADE


    1. TROADE##

TROADE (Nouveau Testament : Tpwâç), ville d’Asie lineure (fig. 524), port de mer sur la côte nord-ouest

524. — Monnaie de Troade.

Troade tonrelée. COL.AV.TROA. — ïj. COL A.VG TRO.

Cheval broutant.

de la Mysie, vis-à-vis de la petite lie de Ténédos, non loin des lieux où s’éleva l’ancienne Troie ou Ilion. Voir Mvsæ, carte, t. iv, fig. 388, col. 4368.

beaucoup de bienveillance, en la considérant comme l’héritière de Troie, d’où, selon la légende célébrée par Virgile, elle tirait elle-même son origine. D’après Suétone, Cses., 79, Jules César aurait imaginé d’en faire le siège de l’-empire et Auguste caressa peut-être quelque idée semblable. Cf. Horace, Carm., iii, 3, 57. Quoi qu’il en soit, Auguste en fit une colonie romaine, sous le nom de Colonia Augusta Alexandria Troas ; elle jouit du jus italicum avec les privilèges qui y étaient attachés, imniunitas et libertas, affranchissement de divers impôts et indépendance du gouverneur de la province, de sorte qu’elle fut gouvernée par ses propres magistrats, deux duoviri et un sénat de decuriones. Elle était divisée en dix vici et ses citoyens faisaient partie de la tribu Aniensis. Rubitschek, lmp. rom. tribut, descript., p. 247. Grâce à ses faveurs et à sa situation, elle devint une des villes les plus florissantes de la province d’Asie. Son port fut le centre des

525. — Ruines de Troade. D’après Choiseul-Gouffler, Voyage pittoresque dans l’empire ottoman, Atlas, in-ꝟ. 1842, pi. 39.

I. Elle fut bâtie après la mort d’Alexandre le Grand, par un de ses généraux qui était devenu maître du pays, Antigone. Il lui donna le nom d’Antigonia Troas et la peupla au moyen des populations voisines. Quelques années après, en 300 avant J.-C, Lysimaque embellit la ville et l’appela’AXsÇivêpeia i Tpoiâr, Strabon, XIII, i, 26 ; Pline H. N., v, 33. Le Nouveau Testament la désigne toujours sous le nom de Troas tout court. Elle passa sous la domination des rois séleucides de Syrie ; quelques-unes des monnaies d’Antiochus II Théos (261-246 avant J.-C.) furent frappées à Troade. Elle fut indépendante pendant un certain temps ou jouit au moins d’une certaine liberté, puisqu’elle battit monnaie de 164 à 65 environ avant J.-C. Plusieurs tétradrachmes de cette époque portent le nom AAEEANAPEQN avec la tête et le nom d’Apollon Sminthéen. Elle passa, en 133 avant notre ère, sous la domination de Rome, qui la traita avec

communications entre l’Asie et la Macédoine. Act., xvi, 8 ; xx, 5 ; II Cor., ii, 12. Elle continua à hanter l’imagination romaine pendant les premiers siècles de notre ère. Quand Constantin voulut transférer en Orient la capitale de l’Empire, il pensa à l’établira Troade, avant de choisir Byzance-Constantinople. Zoiime, Hist., ii, 30, édit. de Bonn, 1837, p. 95 ; Zonaras, Annal., XIII, 3, t. cxxxiv, col. 1105. Encore aujourd’hui, les ruines de Troade portent le nom de Eski-Stambûl ou Vieille-Constantinople. Ses restes sont considérables (fig. 525). II. Troade était dans tout son éclat quand saint Paul y arriva pour la première fois, pendant son second voyage de missions. — 1° C’est là qu’il eut la vision qui le détermina à aller prêcher en Macédoine et à commencer ainsi l’évangélisation de l’Europe, Act., xvi, 8-10, qui devait être si féconde. Il s’embarqua donc pour la Macédoine et prêcha bientôt après à Philippes et à Thessalonique. — 2° L’Apôtre passa de nouveau à