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TRIBUT — TRISTESSE


levés par ce prince, mais ils ne firent aucune mention d’un tribut romain. Cf. Josèphe, Ant. jud., XVII, xi, 2. 6° Sous les procurateurs. — Le recensement de Cyrinus eut pour but de préparer l’administration directe de la Judée par les Romains. Il fallait, entre autres mesures, déterminer le chiffre des impôts et des tributs. Voir Cyrinus, t. ii, col. 1189. Le cens romain, imposé aux provinces, comprenait deux impôts directs : le tributum soli ou agri, qui se payait soit en nature, soit en argent, et le tributum capitis ou tribut par tête. Cf. Digest., L, 15, 8, 7 ; Appien, Libyca, 135 ; Dion Cassius, lxii, 3 ; Tertullien, Apologet., 13, t ; i, col. 346. En Syrie, ce dernier tribut pesait également sur les femmes et sur les esclaves. Les hommes y étaient obligés à partir de 14- ans, les femmes à partir de 12, et tous jusqu’à l’âge de 65 ans. Cf. Digest., L, xv, 3. La perception de ces tributs se faisait par les publicains. Voir Publicains, t, v, col. 858. Le montant s’en ajoutait aux autres redevances auxquelles les Juifs étaient assujettis. Voir Capitation, t. ii, col. 213 ; Cens, col.422 ; Dîme, col. 1431 ; Impôts, t. iii, col. 851. -Dans le Nouveau Testament, il. est fait quelques allusions aux tributs. Ils sont payés aux rois, non par leurs fils, mais par des étrangers. Matth., xvii, 24, 25. Le Sauveur, interrogé par des pharisiens et des hérodiens, leur déclara que le tribut devait être payé à César, dont la monnaie circulait parmi eux. Marc, xii, 14 ; Luc, xx, 22. Cette déclaration formelle n’empêcha pas les membres du sanhédrin de l’accuser devant Pilate de défendre le paiement des tributs à César. Le procurateur ne tint aucun compte de cette accusation. Luc, xxiir, 2. — Saint Paul, recommandant la soumission aux puissances établies, veut qu’on s’acquitte envers elles de ce qui leur est dû, <p<5poç. tributum, et téXoc, vectigal. Rom., xiii, 1-7. Le premier terme désigne les tributs. Le mot T éXo ; s’applique aux droits de douane et aux autres droits analogues, et le mot vectigal à la fois aux tributs et aux impôts en général.

H. Lesêtre.
    1. TRICLINIUM##

TRICLINIUM, mot qui désigne littéralement une table où, pour manger, les convives s’asseyaient sur trois lits. Voir Architriclinus, t. i, fig. 248, col. 935. LaVulgate emploie trois fois le mot triclinium, I Reg. (Sam.), ix, 22, pour rendre liëkdfâh, in conclave, où Samuel donne un repas au jeune Saùl ; IV Reg., xi, 2, pour traduire frâdar ham-mittôt, « chambre des lits, gynécée », etEsther, ii, 13, pour désigner le palais où vivaient les jeunes filles qui, comme Esther, avaient été choisies pour devenir les femmes du roi de Perse. Le mot triclinium n’est doncjamais employé dans son sens propre dans notre version latine.

    1. TRIPOLI##

TRIPOLI (grec : TptitoXi ; )> ville de Phénicie, aujourd’hui Taraboulous. Elle est située sur la côte de Syrie, au nord de Sidon, entre Byblos et Aradus, au pied de la partie la plus haute de la chaîne du Liban, dans un pays très fertile, qui ressemble à un jardin fruitier (fig. 523). Elle avait reçu le nom de Tripoli ou « les trois villes », parce qu’elle était composée de trois colonies distinctes, des villes de Sidon, de Tyr et d’Aradus. L’Ecriture la mentionne une fois, à l’époque des Machabées. C’est au port de Tripoli que le roi de Syrie. Démétrius I er, fils de Séleucus IV, s’embarqua, II Mach., xiv, 1, probablement pour aller débarquer à Séleucie, à l’embouchure de l’Oronte, et atteindre par là Antioche, lorsqu’il s’échappa de Rome, où il était otage, afin de s’efforcer de recouvrer le trône de ses pères. Voir Démétrius I", t. ii, col. 1358. Cf. Le Camus, Notre voyage aux pays bibliques, 1890, t. iii, p. 1-8.

    1. TRIREME##

TRIREME (grec : tp^pin ; ), navire à trois rangs de rames. II Mach., iv, 20. Voir Navire, I, 6°, t. iv, col. 1504.

    1. TRISTESSE##

TRISTESSE (hébreu : mar’, roa’; Septante : liiii), mxpc’a, xovYipi’a ; Vulgate : tristitia, amaritudo), sentiment pénible que le malheur fait naître dans l’âme. — La Sainte Écriture signale la tristesse des officiers du pharaon dans leur prison, Gen., XL, 6, de Job accablé par les épreuves, Job, vii, 11 ; x, 1, des parents de Tobie encore sans descendance, Tob., vi, 5, d’Esdras et de Néhemie, à la pensée des prévarications et des maux du peuple, I Esd., ix, 4 ; II Esd., ii, 2, du Psalmiste malheureux, Ps. xlii (xli), 6, 12 ; Ps. xlih (xlii), 2, 5, des Juifs persécutés, Esth., îx, 22, d’Antiochus Épiphane contrarié dans ses projets, I Mach., vi, 4-13, du riche auquel le Sauveur parle de renoncer à ses biens, Matth., xix, 22 ; Marc, xiv, 34, des apôtres et des disciples à cause des événements qui terminent la vie de leur Maître, Luc, xxii, 45 ; xxiv, 17 ; Joa., xvi, 6, 20-22, de Notre-Segineur lui-même dontl’àme devient

Echelle

523. — Tripoli de Phénicie et ses environs. « triste jusqu’à la mort », Matth., xxvi, 38 ; Marc, xiv, 34, de saint Paul à la pensée de ses compatriotes, Rom., ix, 2, et à la suite de diverses épreuves, II Cor., n, 1-3 ; Phil., ii, 27, 28 ; etc. — La tristesse est causée par des propos suspects, Prov., xxv, 23, par une méchante femme, Eccli., xxv, 31, par le cœur pervers, Eccli., xxxvi, 22, par l’abandon d’un ami, Eccli., xxxvii, 2 ; etc. Les Juifs infidèles trouvaient triste le service de Jéhovah. Mal., iii, 14. Les pharisiens se composaient un visage triste quand ils jeûnaient. Matth., vi, 16. L’Ecclésiasté, vii, 3, dit que « mieux vaut la tristesse que le rire, parce que le cœur peut être content malgré un visage triste. » D’après les versions, « mieux vaut la colère que le rire, car la tristesse du visage peut améliorer le cœur, » à quoi la Vulgate ajoute « du délinquant ». Il est recommandé de ne pas trop se laisser aller à la tristesse, Eccli., xxx, 22, 24, même après un deuil. Eccli., xxxviii, 17-20. Il faut donner sans causer de tristesseà celui qui reçoit, Eccli., xviii, 15, mais avec joie. II Cor., ix, 7. Il y a une tristesse selon Dieu et une tristesse selon le monde. II Cor., vil, 10. Le chrétien doit vivre comme triste, mais toujours joyeux, c’est-à-dire avec la joie qui vient de Dieu et en renonçant à celle qui vient du monde. II Cor., vi, 10. Saint Jacques, v, 13, assigne, comme remède à la tristesse, la prière.

H. Lesêtre.