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TRAVAIL — TREMELLIUS


de l’homme est pour sa bouche. » Eccle., vi, 7. « Le travailleur travaille pour lui, car sa bouche l’y excite. » Prov., xvi, 26. Celui qui travaille vaut donc mieux que l’oisif ou le hâbleur manquant de pain. Eccli., x, 13. Le travail procure même l’abondance et la richesse. Prov., xii, 11 ; xxvii, 25-27 ; xxviii, 19 ; Eccli., xx, 30 ; xxxi, 3. — Ce résultat ne se produit pourtant pas j toujours, et tel travaille, qui reste pauvre et manque de tout. Eccli., xi, 11 ; xxxi, 4. Il y a un travail qui ne nourrit pas, Is., lv, 2, un labeur inutile et vain. Eccle., iv, 6. Cette inutilité tient à des circonstances malheureuses, à l’inhabileté du travailleur, mais aussi à l’absence de la bénédiction divine. Prov., x, 22. Parfois, Dieu amène la sécheresse sur le travail des mains. Agg., i, 11. En vain bâtit-on, si Dieu ne bâtit lui-même. Ps. cxxvii (cxxvi), 1. Il a donné aux sauterelles le travail des Égyptiens, Ps. lxxviii (lxxvh), 46, ; et a réduit à néant celui de Babylone. Jer., li, 58. Si j l’on n’est point fidèle à Dieu, on voit son travail passer aux mains des autres. Prov., v, 10. Le fruit du travail j est alors mangé par des étrangers, Deut., xxviii, 33 ; ] Ps. cix (cvm), 11 ; Prov., v, 10 ; de même que les Hébreux ont possédé le travail des peuples. Ps. cv (civ), 44. — L’idolâtre recommande en vain son travail à ses faux dieux. Sap., xiii, 19. Les idoles dévorent le produit du travail. Jer., iii, 24. C’est ce qui est arrivé aux Israélites infidèles ; mais, s’ils reviennent à Dieu, les étrangers ne prendront plus le fruit de leurs labeurs. Is., lxii, 8. — L’homme n’emporte pas avec lui le fruit de son travail. Eccle., v, 14. Il le laisse à d’autres, Eccli., xiv, 15, qui entrent ainsi dans les travaux de leurs prédécesseurs. Joa., iv, 38. On fait donc bien de travailler pour avoir de quoi exercer la charité. Act., xx, 25 ; Eph., iv, 28.

4° Le travail intellectuel. — Moïse, au désert, se livrait à un travail de juge que Jéthro estima fort audessus de ses forces et qu’il lui conseilla de répartir entre plusieurs autres. Exod., xviii, 18. L’acquisition de la science est pénible. « Nous avons peine à deviner ce qui est sur la terre, et nous n’apercevons pas sans travail ce qui est devant nos mains. » Sap., IX, 16. Le traducteur de l’Ecclésiastique, Prol., s’est imposé un grand labeur. « Les labeurs de la sagesse produisent les vertus. » Sap., viii, 7 ; ix, 7. Il faut cultiver la sagesse comme on cultive la terre. Eccli., vi, 19, 20. Dans ces conditions, on se ménage le repos et l’on contribue à l’utilité des autres. Eccli., xxiv, 47 ; xxxiii, 18 ; li, 35. Ainsi font ceux qui, par opposition avec les artisans, peuvent consacrer tout leur temps à l'étude de la loi, à la réflexion, à la fréquentation des personnages importants, aux voyages et à la prière. Eccli., xxxix, 1-11. Tout en admettant la pratique modérée d’un métier, les docteurs jugeaient « incapable de devenir un sage, celui qui s’adonnait partrop au commerce. » Aboth, ll, 5.

5° Le travail apostolique. — La prédication évangélique est considérée comme un travail. Joa., iv, 38. Ce travail n’est pas vain. I Cor., xv, 58. Saint Paul, qui ne se fait pas gloire du travail des autres, II Cbr., x, 15, rappelle souvent ses travaux apostoliques. I Cor., xv, 10 ; xvi, 16 ; II Cor., xi, 23, 27 ; Gal., iv, 11 ; Phil., ii, 16 ; iv, 3 ; Col., i, 29 ; I Thés., v, 12 ; I Tim., ii, 9 ; iv, 10 ; v, 17. Ce travail mérite son salaire. Matlh., x, 10 ; Luc, x, 7. Saint Paul le revendique hardiment. I Cor., IX, 3-18 ; II Cor., xi, 8, 9 ; Gal., vi, 6 ; Phil., iv, 10-18. Il exhorte Timothée à travailler comme un bon soldat du Christ, II Tim., ii, 3 ; iv, 5, à l’exemple du soldat romain qui, en temps de paix, était employé à la création des routes et aux constructions publiques. Cf. Cagnat, L’armée romaine d’Afrique, Paris, 1892, p. 427-437. Saint Jean mentionne les travaux de l'évêque d'Éphèse. Apoc, ii, 2. — Au ciel, les serviteurs de Dieu se reposeront de leurs travaux. Apoc, xiv, 13.

H. Lesêtre.


    1. TREMBLEMENT DE TERRE##

TREMBLEMENT DE TERRE, (hébreu : ra’aè ; Septante : attelas, qu<7<Tee<Tfiôç ; Yulgate : terrm motus), mouvement du sol, sous l’influence de causes internes. Ce mouvement peut provenir soit des forces volcaniques agissant dans les profondeurs de certaines couches terrestres, soit de la dislocation d’une partie de l'écorce solide de la terre par suite du refroidissement de la planète. La Palestine a été, aux époques géologiques, le théâtre de puissants phénomènes sismiques, d’où est résultée la profonde et extraordinaire dépression' de la mer Morte et delà vallée du Jourdain. L’activité volcanique a laissé des traces importantes sur les rives orientales du lac de Tibériade et de la mer Morte. Voir Palestine, t. iv, col. 2015. À l'époque historique, la destruction de Sodome et des villes coupables coïncida avec un mouvement sismique qui abaissa une partie du sol au-dessous du niveau des eaux. Voir Morte (Mer), t. iv, col. 1308. — Un tremblement de terre eut lieu à Machmas, au temps de Saùl. I Reg., xiv, 15. Un autre se produisit sous le règne d’Ozias. Am., i, 1 ; Zach., xiv, 5. Les livres historiques se taisent à son sujet. Josèphe, Ant. jud., IX, x, 4, le rattache à la tentative sacrilège du roi. II Par., xxvi, 16-20. — Quand la terre s’entr’ouvrit pour engloutir Coré et ses partisans, Num., xvi, 32, il y eut plutôt un phénomène miraculeux qu’un tremblement de terre. — Celui dont fut témoin le prophète Ëlie, III Reg., xix, 11-12, n’exista probablement qu’en vision, comme celui du songe de Mardochée. Esth., xi, 5. La chute des murs d’Aphec, III Reg., xx, 30, ne suppose pas non plus nécessairement un tremblement de terre. — En l’an 31 avant Jésus-Christ, sous Hérode le Grand, au commencement du printemps, un tremblement de terre secoua la Palestine, y fit périr 30 000 hommes sous les ruines des maisons et causa de grands ravages parmi les troupeaux. Josèphe, Bell, jud., i, xix, 3. Dans Ant. jud., XV, v, 2, l’historien ne parle que de 10000 victimes. — Au moment de la mort de Notre-Seigneur, il y eut un tremblement de terre par suite duquel les rochers se fendirent, voir Calvaire, t. ii, col. 82, et les sépulcres s’ouvrirent. Matth., xxvii, 51, 54. Le même phénomène se reproduisit à l’heure de la résurrection du Sauveur. Matth., xxviii, 2. Ces deux tremblements eurent un caractère surnaturel et peut-être tout local. — Un autre tremblement de terre ébranla les fondements de la prison dans laquelle Paul et Silas étaient enfermés, à Philippes, et prépara la délivrance des deux apôtres. Act., xvi, 26. — Le tremblement de terre est un phénomène grandiose et effrayant, qui évoque l’idée de la puissance de Dieu. Aussi les écrivains sacrés le font-ils intervenir dans les théophanies. Exod., xix, 18 ; Jud., v, 4 ; II Reg., xxii, 8 ; Ps. lxxvi (lxxv), 9 ; lxxvh (lxxvi), 19 ; xcvh (xcvi), 4 ; civ (cm), 32 ; Am., viii, 8 ; Hab., iii, 10 ; Aci., iv, 31. Notre-Seigneur annonce que la ruine de Jérusalem sera précédée de tremblements de terre. Matth., xxiv, 7 ; Marc, xiii, 8 ; Luc, xxi, 11. Les historiens en ont enregistré plusieurs vers cette époque. Cf. Tacite, Annal., xiv, 27 ; xv, 22 ; Sénèque, Quœst. natur., vi, i ; Josèphe, Bell, jud., IV, iv, 5. Saint Jean en signale d’autres qui marqueront la fin des temps. Apoc., vi, 12 ; viii, 5 ; xi, 13, 19 ; xvi, 18. — Sur les tremblements de terre de Palestine, voir Palestine, t. iv, col. 2031. — Pour atténuer les effets des tremblements de terre, on assemblait solidement des charpentes à travers les constructions. Eccli., xxii, 19.

H. Lesêtre.
    1. TREMELLIUS Emmanuel##

TREMELLIUS Emmanuel, savant juif, né à Ferrare en 1510, mort en 1580. Il fut converti à la religion chrétienne par le cardinal Polus et par M. A. Flaminio, mais Pierre Martyr le poussa à embrasser le protestantisme. Il quitta l’Italie et se rendit en Allemagne, puis en Angleterre, où il enseigna l’hébreu à Cambridge. Il retourna en Allemagne après la mort

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