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TRAITRE — TRAVAIL


Gen., xxxvii, 20, 28 ; cf. xlii, 22. — Samson fut trahi par Dalila. Jud., xvi, 19-21. — Doëg, l’Édomite, trahit David, I Sam. (Reg.), xxii, 9, 10, que les habitants de Céïla se disposaient aussi à livrer, I Sam. (Reg.), xxiii,

12, et que les Ziphéens dénoncèrent à Saùl. I Reg., xxvi, 1. Les Philistins craignirent que David ne les trahît pendant le combat contre les Israélites. I Sam. (Reg.), xxix, 4. — Joab attira traîtreusement Abner à l’écart et le tua. II Sam. (Reg.), iii, 27. — David agit en traître quand, après avoir pris Bethsabée, il s’entendit avec Joab pour procurer la mort d’Urie. II Sam. (Reg.), xi, 14-17. — Absalom fit traîtreusement assassiner son frère Amnon. Il Sam. (Reg.), xiii, 28, 29. — Siba trahit son maître Miphiboseth. II Sam. (Reg.), XVI, 1-4. — Achitopel, conseiller de David, le trahit en indiquant à Absaloinles mesures à prendre contre son père. II Sam. (Reg.), xvii, 1-4. — Joab tua Amosa d’un coup d’épée en feignant de le baiser. II Sam. (Reg.), xx, 9, 10. — Plusieurs rois d’Israël furent assassinés traîtreusement par l’un de leurs sujets, Nadab par Baasa, III Reg., xv, 28, Éla par Zambri, III Reg., xvi, 10, Zacharie par Sellum, IV Reg, , xv, 10, Sellum parManahem, IV Reg., xv, 14, Phacéïa par Phacée, IV Reg., xv, 25, Phacée par Osée, IV Reg., xv, 31. En Juda, Joas fut frappé par ses serviteurs, IV Reg., xii, 20, 21, et, en Syrie, Benhadad fut étouffé par Hazaël, son courtisan. IV Reg., vii, 15. Quand Elisée révélait à Joram les projets do Benhadad, celui-ci s’imaginait qu’il y avait un traître dans son conseil. IV Reg., vi, 10, 11. — Job, xvii, 5, dit à propos des traîtres :

Celui qui livre en proie ses amis

Verra défaillir les yeux de ses enfants.

Plusieurs fois, les Psalmistes s’élèvent contre lés traîtres. Ps. lv (liv), 20-22 ; lxiv (lxiii), 3-7 ; cix (cvm), 2-20 ; etc. — À l’époque des Machabées, plusieurs trahisons sont signalées : Simon, de la tribu de Benjamin, dénonça le’trésor du Temple au gouverneur Apollonius. II Mach., iii, 4-6 ; iv, 1. Ménélas, « traître envers les lois et envers sa patrie, » remit les vases sacrés à Antiochus Épiphane. II Mach., v, 15, 16. Ptolémée Macron, appelé traître pour avoir abandonné Chypre, se donna la mort par le poison. II Mach., x,

13. Des Israélites furent gagnés à prix d’argent par les Iduméens assiégés et en laissèrent échapper un grand nombre, ce que Judas punit comme une trahison. II Mach., x, 20-22. Un juif, Rhodocus, fut mis en prison pour avoir livré des secrets à l’ennemi. II Mach., xm, 21. Tryphon trahit Jonathas en lui persuadant de renvoyer ses soldats et en l’enfermant dans Ptolémaïde, puis en gardant ses deux fils, malgré la foi jurée, et en le tuant lui-même. I Mach., xii, 43-xiir, 23. À Jéricho, Ptolémée, fils’d’Abobus, fit aussi périr Simon par trahison. 1 Mach., xvi, 15, 16. — Dans le Nouveau Testament, Judas est le traître par excellence. Les évangélistes le désignent habituellement par ce nom. C’est Judas Iscariote « qui le trahit », Matth., x, 4 ; Marc, ih, 19, « qui fut le traître », Luc, vi, 16. Jésus savait dès le principe « qui devait le trahir », et c’était Judas Iscariote, fils de Simon, « qui devait le trahir, tout en étant l’un des douze. » Joa., vi, 65, 72. La trahison fut arrêtée à prix d’argent, Matth., xxvi, 14-16 ; Marc, xiv, 10, 11 ; Luc, xxii, 3-6, formellement dénoncée par le Sauveur, Matth., XXVI, 21-25 ; Marc, xiv, 18-21 ; Luc, xxii, 21-23 ; Joa., xiii, 10, 11, 18-30 ; xvii, 12, exécutée par Judas à l’aide d’un baiser, Matth., xxvi, 47-50 ; Marc, xiv, 43-45 ; Luc, xxii, 47, 48 ; Joa., xviii, 2-5, puis inutilement regrettée par IuL Matth., xxviii, 3-10 ; Act., i, 16-18. — Saint Etienne accusa les Juifs d’avoir trahi et mis à mort le Juste. Act., vii, 52. — Saint Paul annonce que les hommes des derniers jours seront « traîtres ». I Tim., iii, 4.

H. Lesêtre.
    1. TRANSFIGURATION##

TRANSFIGURATION, changement dans les apparences naturelles d’un être. — La transfiguration de Notre-Seigneur, que la tradition ancienne localise sur le mont Thabor, est indiquée par le verbe u.e-ce[i.opipto8ï), transfiguratus est, qui suppose un changement, non dans la personne elle-même", mais dans les formes et dans la figure avec lesquelles elle se montre habituellement. Les évangélistes expliquent ce qui résulta de ce changement. « L’apparence de son visage devint autre. » Luc, ix, 29. « Son visage resplendit comme le soleil. » Matth., xvii, 2. En même temps, « ses vêtements devinrent blancs comme la lumière, » ou « comme la neige », Matth., xvii, 2, « brillants et très blancs comme la neige, tels qu’un foulon sur la terre n’en peut faire d’aussi blancs, » Marc, ix, 2, « son vêtement devint blanc fulgurant. » Luc, ix, 29. L’aspect général du Sauveur resta donc le même ; les trois Apôtres ne cessèrent pas de le reconnaître, comme firent plus tard Marie-Madeleine, Joa., xx, 14, les disciples d’Emmaûs, Luc, xxiv, 16, et les Apôtres eux-mêmes en diverses circonstances. Matth., xiv, 26 ; Joa., xxi, 4. Pour affermir la foi de ses trois compagnons, Pierre, Jacques et Jean, et les prémunir contre le scandale de sa passion, le Sauveur permit à la gloire de sa divinité de transparaître un moment à travers son humanité, et ses vêtements eux-mêmes revêtirent une splendeur et une blancheur éclatantes, par l’effet du rayonnement que dégageait le corps du divin Maître. Cf. S. Léon, Serm. li, 2, t. liv, col. 310. Quand le phénomène commença, les Apôtres étaient encore appesantis parle sommeil. À leur réveil seulement, ils aperçurent la gloire du Seigneur, ils virent Moïse et Élie qui conversaient avec lui et ils entendirent la voix céleste qui descendait de la nuée. Matth., xvii, 3, 5 ; Marc, ix, 3, 6 ; Luc, ix, 30, 32. Puis tout cessa, et Jésus leur recommanda de ne pas parler de ce qu’ils avaient vii, avant sa résurrection, confirmant par cette défense la réalité du spectacle dont ils avaient été les témoins. Saint Pierre rappela plus tard comment il avait été spectateur de la grandeur de son Maître, de l’honneur et de la gloire dont il fut alors entouré. II Pet., i, 1618. — Saint Paul parle des faux apôtres, artisans de tromperie, qui se transfigurent, [*ETa17-/iriiJi.aTiÇ6jA6voi, transfigurantes se, en apôtres du Christ, afin d’égarer et de perdre les âmes. Il observe que cet artifice ne doit pas surprendre, parce que Satan lui-même se transforme en ange de lumière et que ses ministres se transfigurent en ministres de justice. II Cor., xi, 13-15. Cf. S. Cyprien, Deunit. Eccles., , t. iv, col. 495. L’Apôtre appelle du même nom la figure de langage dont il s’est servi pour parler d’Apollos et de lui-même. I Cor., iv,

6. — Voir Thabor, col. 1683.

H. Lesêtre.
    1. TRAVAIL##

TRAVAIL (hébreu : yegi’a, siblôt, ’âbodàh, ’âmâl, êséb, po’al ; Septante : epyov, xôiioç, u-ôx" » ;  ; Vulgate : labor, opus), exercice de l’activité humaine.

I. La loi du travail. — 1° À l’origine. — Tout être vivant, surtout s’il est pourvu d’intelligence, exerce naturellement les facultés dont il est doué, et l’intensité de sa vie se mesure à celle de son action. Dieu est sans cesse actif. « Mon Père agit jusqu’à présent, et moi aussi j’agis, » dit le Sauveur. Joa., v, 17. L’œuvre de la création est représentée par l’écrivain sacré comme un travail dont Dieu se repose. Gen., ii, 2. Une fois créé, le premier homme ne fut pas abandonné à l’oisiveté ; il eut à cultiver et à garder le jardin d’Éden. Gen., ii, 15. Il trouvait dans le travail l’emploi de ses forces corporelles, pendant que ses facultés intellectuelles s’appliquaient au service de Dieu et à l’étude de la nature. Gen., ii, 19. Le travail n’est donc pas une peine par lui-même ; il apparaît comme la condition normale de la vie de l’homme sur la terre. — Le péché d’Adam modifia la nature primitive du travail, en y