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TORTUE — TOUR


pour les chevaux. Elles passent l’hiver dans la vase ou dans les trous du rivage. Leurs œufs oblongs sont déposés dans le sol, mais à l’abri de l’eau. La tortue aquatique se distingue de la tortue terrestre par sa carapace unie et par la longueur de sa queue et de son cou. On a cru parfois que la tortue était mentionnée sous le nom de sâb. Lev., xi, 29. Mais on admet généralement que ce nom désigne une espèce de lézard. Voir Lézard, t. iv, col. 225. — Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 256, 257 ; Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 476,

485, 511, 518, 547, 549.

H. Lesêtre.
    1. TOSTAT##

TOSTAT (Tostado Alfons), commentateur espagnol, né à Madrigal, vers 1400, mort à Avila, le3 septembre 1455. Il fit ses études à Salamanque et y enseigna la philosophie et la théologie pendant 22 ans. En 1431, il se rendit au concile de Bâle. Le pape Eugène IV le nomma . évêque d’Avila, où il mourut avec une telle réputation de science qu’on inscrivit sur sa tombe : hic stupor est mundi, qui scibile discutit omne. Ses œuvres, dans l’édition de Venise de 1728, remplissent 27 in-folio, dont 24 contiennent ses commentaires sur la Sainte Écriture, où l’on trouve, malgré des longueurs et des inutilités, des observations intéressantes et ingénieuses.

    1. TOTAPHOTH##

TOTAPHOTH (hébreu : Totâfôf). Exod., xiii, 16 ; Deut., vi, 4-9 ; xi, 13-21. Voir Phylactères, col. 349.

1. TOUR (hébreu : migdâl, serîâh, balzan, dâyêq, ces deux derniers mots désignant des tours d’assiégeants ; Septante : wiipyoç ; Vulgate : turris), construction élevée. — Cette construction, faite en pierres, en briques ou , en bois, est ordinairement à section ronde ou carrée, et s’élève au-dessus des maisons, des palais, des remparts, ou en rase campagne, pour favoriser la défense ou la surveillance. Différentes espèces de tours sont mentionnées par les écrivains sacrés.

1° Tour de Babel, Gen., xi, 4, voir Babel (Tour de), t. i, col. 1346.

2° Tour de défense. — Les anciennes villes chananéennes avaient des remparts munis de tours. « Ces tours, généralement sur plan rectangulaire, flanquaient le rempart souvent sur ses deux faces, d’ordinaire à l’extérieur seulement. Ce sont des constructions massives, peu saillantes sur les courtines — de m 92 à 3 m 66àGazer — ou de véritables bastions avec chambres intérieures, comme dans l’enceinte de Tell el-Hésy. Les portes sont rares, casées au fond d’un angle rentrant, ou couvertes par des avancées massives. » À Gazer, « les énormes tours massives sont en maçonnerie grossière, avec un revêtement de briques d’épaisseur variable. » H. Vincent, Canaan, Paris, 1907, p. 42, 43. D’autres fois, les tours étaient isolées, comme le migdâl (fig. 515) bâti par Séti I" sur la route de Syrie. Les tours d’Ascalon, voir t. i, fig. 286, col. 1061, donnent l’idée de ce qu’était autrefois une ville fortifiée. Les anciennes cités paraissent avoir été flanquées de tours d’après le même système (fig. 516). — Les historiens sacrés mentionnent la tour de Phanuel, rasée par Gédéon, Jud., vin, 9, 17, la tour de Sicbem, à laquelle Abimélech mit le feu, Jud., ix, 47-49, la tour située au milieu de la ville de Thébès, du haut de laquelle une femme lança un morceau de meule sur la tête d’Abimélech, Jud., IX, 51-54, la tour de Jezraêl, d’où la sentinelle annonça à Joram l’arrivée de Jéhu, IV Eeg., IX, 17, la tour de la maison du roi, à Samarie, dans laquelle Phacéia fut assassiné. IV fîeg., xv, 25. Le roi Asa bâtit des villes munies de tours. II Par., xiv, 6. D’autres tours furent élevées par Ozias dans le désert, II Par., xxv_, 10, et par Joatham dans les bois. II Par., xxvii, 4. — Jérusalem était flanquée de tours. Azias en bâtit et les munit de machines de guerre. II Par., xxvi, 9, 15. Jérémie,

xxxi, 38, parle de la tour de Hananéel. Cf. Zach., xiv, 10. Après le retour de la captivité, on trouve mentionnées les tours de Méa, de Hananéel, des Fourneaux, la haute tour et la tour en saillie. II Esd., iii, 1, 11, 26, 27 ; xii, 37, 38. Voir Jérusalem, t. iii, col. 1366, et la tour de David, fig. 259, col. 1374. — À l’époque machabéenne, les Syriens entourèrent la cité de David d’une muraille pourvue de puissantes tours et en firent leur citadelle. I Mach., i, 35. Redevenus maîtres de la ville, les Juifs bâtirent autour de Sion de hautes murailles et de fortes tours, afin de protéger les saints lieux contre les gentils. I Mach., iv, 60. Judas brûla les tours de Béan, avec tous ceux qui étaient dedans, I Mach., v, 5 ; il brûla de même les tours de l’enceinte d’Hébron. I Mach., v, 65. Neuf mille Iduméens s’apprêtaient à soutenir un siège dans deux tours très fortes ; en l’absence de Judas, les assiégeants juifs se laissèrent gagner à prix d’argent et eussent permis aux ennemis de s’échapper si Judas ne fût venu s’emparer des

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515. — Migdâl construit sur la route de Syrie par Séti I". D’après Lepsius, Denkmaler, Th. iii, 1266.

tours. II Mach., x, 18-22. Judas mit encore le feu aux tours de Gazara et s’empara de la ville occupée par Timothée. II Mach., x, 36. Simon rebâtit les forteresses de Judée et les garnit de hautes tours. I Mach., xiii, 33. Il fit une brèche à une des tours de Gaza, ce qui lui permit de s’emparer de la ville. I Mach., xiii, 43, — Ézéchiel, xxvi, 4 ; xxvii, 11, parle des tours de Tyr, qui sont défendues par devaillants hommes, mais qui n’en seront pas moins abattues par les assiégeants. L’auteur de Judith, i, 2, mentionne une tour de cent coudées à Ecbatane. Au temps de Notre-Seigneur, la tour de Siloé s’écroula à Jérusalem et écrasa dix-huit hommes. Luc, xiii, 4.

3° Tours de siège. — Pour saper plus efficacement les murailles des villes qu’ils assiégeaient, les Assyriens montaient des tours en charpente qu’ils recouvraient de cuir ou de grossières étoffes de laine. L’appareil était agencé sur des roues, qui permettaient de l’approcher du mura attaquer. À l’étage inférieur manœuvrait un bélier. Voir t. i, fig. 479, col. 1566. Au sommet de la tourelle, des archers faisaient face aux défenseurs de la place et s’efforçaient de les écarter du rempart (voir fig. 373, col. 1715). Ces machines, que les Romains perfectionnèrent beaucoup dans la suite et dont ils se servirent pour assiéger Jérusalem, cf. Josèphe, Bell, jud., V, VI, 4, produisirent grande impression sur les Israélites. Isaïe, xxiii, 13, parle de celles que les Assyriens employèrent au siège de Tyr. Ézéchiel, iv, 2 ; xvii, 17 ;